Venezia Central : Article de Rodolphe Olcèse pour Abraslecorps.com

article original

Venezia Central de FJ Ossang

Toute poésie véritable nous met littéralement en présence d’un monde qu’elle formule pour se configurer elle-même. Celle de FJ Ossang a partie liée, nécessairement, avec la question du film et de la musique punk, qui sont autant des formes de son écriture que des régimes de manifestation qui la traversent et lui permettent de trouver sa singularité propre et ses accents les plus profonds. La poésie de FJ Ossang se saisit de ce qui bruit en deçà et au-delà du film et de la chanson punk et fait surgir un monde qui a en propre de s’éteindre au moment même où il se lève et s’anime devant nos yeux. En cela, Venezia Central, et au-delà, la pratique de l’écriture en tant que telle ont à voir avec le cinéma, qui est lui-aussi un lieu pour le surgissement de figures qui se donnent et s’éloignent dans un même mouvement, et qui va vite le plus souvent. Venezia Central, recueil composé de textes dont les plus anciens datent de 1985, est ainsi baigné d’une lumière solaire à l’allure paradoxale, ce feu qui révèle l’image et la dévore ensemble, et autour duquel « on danse au jardin parmi les flammes ».

La poésie va vite. Il ne faut pas tergiverser, faute de rien pouvoir saisir de cette lumière qui soutient, en la rendant possible, notre relation au monde et aux autres. FJ Ossang écrit ainsi, dans il pleut sur Madrid, de cette poésie qui « est trop rapide » : « La vitesse défigure les couleurs. La poésie traverse les mots / La connerie se disloque contre un mur. Les discours brûlent. / L’art peindra les brasiers. »  La vitesse, cet autre lieu de rencontre avec le cinéma, est si importante qu’elle deviendra le nom d’Olivier, membre du groupe punk MKB, à qui FJ Ossang consacre un texte, l’Ode à Pronto Rushtonsky, pour répondre à sa mort prématurée, participant sans doute à cette loi des fantômes qu’énonce Mes amis sont morts, une chanson de MKB que l’on peut entendre sur l’album Hôtel du Labrador. Il n’est pas anodin que ce morceau dise lui aussi la vitesse — « Et le temps passe, vite, trop vite » — et le caractère fondamentalement incertain du monde que la poésie cherche à traduire : « Notre monde s’effondre-t-il, / ou commence-t-il à poindre ? »

Cette question, à jamais irrésolue, ce dont il faut se réjouir, car venant à sa rencontre, l’écriture elle-même devient une tâche qui n’a pas de fin, envoie les phrases de FJ Ossang aux quatre coins du monde. L’écriture procède du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest, et s’apprend dans mille langues aux accents les plus variés. Celle de FJ Ossang emprunte à l’anglais et à l’espagnol. Elle s’écrit avec Pessoa, Burroughs et Artaud. Elle est tout entière ce poème des cartes, où l’impératif de la poésie se donne dans une clarté saisissante : « Marcher sur les pays, pour dire soudain : je préfère l’électricité, la chimie—les poèmes ». Electricité, chimie, poèmes, trois éléments qui étaient, hier encore, des conditions de possibilité du cinéma qu’une guerre démente, évoquée à de multiples reprises par FJ Ossang (1), nous a retirées. Il appartient dès lors au poète d’offrir son témoignage à qui veut l’entendre : « J’en suis-là, parmi les ruines de l’art et la manigance opératoire des sociétés, mais j’ai vu. »

Venezia Central, FJ Ossang, avec une postface de Claude Pélieu, Le Castor Astral, 2015 – 14 €

(1) et qui a donné son impulsion à son précédent ouvrage, Mercure insolent.

| Auteur : Rodolphe Olcèse
| Artiste(s) : FJ Ossang
| Lieu(x) & Co : Le Castor Astral

Publié le 24/01/2015

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LECTURE-SIGNATURE de VENEZIA CENTRAL Samedi 31 JANVIER à 18h librairie LE FESTIN NU de BIARRITZ

EVENEMENT! RENCONTRE et DEDICACE avec F.J. OSSANG (réalisateur, écrivain, musicien…) pour la sortie de son ouvrage, VENEZIA CENTRAL au Castor Astral, le SAMEDI 31 JANVIER, à partir de 18h. Cet événement sera suivi du vernissage de l’exposition des oeuvres de XAVIER RIDE,en présence de F.J.et de M. Ride, pour une soirée de partage d’exception

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Chronique – Venezia Central de F. J. Ossang par Jérôme Duwa

Sur la couverture de Venezia Central, l’image vert jaune du Grand canal transférée sur une pellicule de film périmée est en passe de disparaître. Un monde s’en va. L’heure du poème est-elle celle du thrène, du « chant fatal » ?

Les ferveurs apocalyptiques ne sont pas d’aujourd’hui. Chute, perdition, déclin ; au mot « futur » répondre par un éclat de rire sec, un rien cruel – façon Maldoror – et :  silence. Faut-il pour autant se laisser aller aux confortables déplorations  des néo-esthètes, des fanatiques des ruines, des post-modernes aux yeux chassieux ?

F.J. Ossang reconnaît in extremis dans la suite du « cortège des céphalées » – ces bacchantes rôdant sous son crâne exposé aux nuits automnales de Venise -,  « l’éternel retour de l’Endroit d’or ». C’est la traversée des relents de romantisme qui collent aux mots devenus dégoûtants : en finir avec certains rêves des grandes têtes molles. En finir avec certains mots : « Mare des images forcées du déclin ».

 

lire la suite sur Sitaudis.fr

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Dernière minute – Reprogrammation France Culture

Comme vous avez peut être pu le constater, l’émission prévue hier soir sur France Culture avec comme invité F.J. Ossang, n’a pas été diffusée.

Elle sera programmée le 15 février 2015 à 20h

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Venezia Central chez Cantos Propaganda

Venezia central (un long poème inédit) donne son titre à ce qui constitue en fait une anthologie de poèmes écrits entre 1982 et 2005 déjà publiés sous forme de petits livres devenus introuvables (chez Warvilliers, La Notonecte ou encore Derrière la Salle de Bains). Impossible de ne pas mettre en rapport cette importante traversée de l’oeuvre poétique rare et majeure de F.J. Ossang avec Hiver sur les continents cernés, cette autre anthologie indispensable (comme la genèse de cette oeuvre ?) publiée par Le Feu Sacré en 2012, petit pavé noir regroupant les textes de F.J. Ossang parus dans la revue CEE qu’il dirigea entre 1977 et 1979. L’introduction A toute vitesse, visible sur le site de l’éditeur, est par ailleurs le meilleur texte sur l’élan qui la porte depuis tout ce temps…
Ce qui nous évitera d’interminables blah blah, car il est très difficile de résumer en quelques mots l’importance que revêt pour nous l’oeuvre de F.J. Ossang, poète, cinéaste (l’ensemble de son oeuvre cinématographique a été publiée en DVD chez Potemkine) et musicien (MKB Fraction Provisoire, Baader Meinhof Wagen) auquel ce blog doit rien moins (mais surtout tellement plus) que son nom (il n’aura pas échappé à quelques avertis que Cantos Propaganda est en effet le titre des trois « intermèdes » dans l’album Hotel du Labrador de MKB Fraction Provisoire qui réveillera/saccagera à jamais notre toute jeune adolescence)… Oeuvre vite, globale (de celui qui ne s’est pas soucié d’en laisser une), profondément insurrectionnelle, sans concessions ni compromissions où dansent les fantômes de Crevel, Cravan, Artaud, Larronde, Pound, Pélieu, Burroughs, de la revenance indienne, toute la poésie TXT punk, les situs, l’expressionnisme, l’argentique, le cinéma muet, DADA, le rock’n’roll, la cadence sourde et rampante des musiques industrielles, les paysages infinis depuis l’Argentine jusqu’à la Russie, De la Destruction Pure… « L’homme nouveau doit avoir le courage d’être nouveau » (Raoul Haussmann) acté.
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F.J. Ossang sur France Culture

A l’occasion de la sortie de VENEZIA CENTRAL (Ed. Castor Astral)
F.J. Ossang est invité sur FRANCE-CULTURE (A Quoi Ca Rime)

Dimanche 18 JANVIER 2015 de 20h à 20h 30

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Venezia Central – Disponible le 08 janvier 2015

 

Poèmes de F.J. Ossang

Editions le Castor Astral

Postface de Claude Pélieu

154 pages

14 euros

 

VENEZIACENTRAL.couv

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Alcove Clinique (extraits)

Alcove Clinique

Récit – Ceeditions 1981 – 75 pages

Dans la Mort. Vous êtes dans la Mort. Dans les steppes regards. Les Yeux de la vie, les Yeux de la mort, et la steppe. herbes rases, épineuses, coupantes, interminablement raidies sur leur couche d’infinitude.

Générique des figures mortuaires :
Soledienne, la Première Morte.
Corps bleuté, glacé sous l’empire des veines figées, peuple de masses coagulées. Poignets tailladés d’Elle, tiédie dans les eaux rouges de la baignoire.
Pella :
Deux autres girls. Tuées.
Frantz Varetzi, le Dernier Narrateur.
Il. Recherche la Tombe Soledienne. Rampe vers l’inacessible fosse des cendres. Egaré dans les steppes regards du mâle et de la femelle, de la vie et de la mort, du soleil et de la nuit, de l’éxécuteur et de la victime assassine.

La fouille du cachot de lueurs s’est amorcée. Les montagnes de poudre de la Maison des Morts commencent à se disperser sur les steppes. herbes rases, épineuses, coupantes, interminablement raidies sur leur couche d’infinitude. Dans la Mort, vous êtes dans la Mort.

(…)

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Cahiers du Cinéma – Débat du 20 mai 2006

sur le site des cahiers du cinéma

. En direct du festival de Cannes


avec F.J. Ossang, cinéaste

Marie-Therese  : Bonjour !!!
Le fils secret et expérimental de Johnny Rotten et John Cage, maintenant grand, vient d’Inonder la Croisette avec son dernier Opus -assisté techniquement par Ben Laden demandant gentiment aux Cinéaste présents de mettre des Images sur sa Musique ou quoi ????? Une explosion d’Ecran Blanc silencieux me semble BiG Banger ce CHAT !!!!!!!!! ????? SLT emmanuel si présent !!!!!!

F.J. Ossang  : Pour l’écran blanc, envoyez vite Hurlements en faveur de Sade. Premier film de Guy Debord.

VincentDel  : Quels sont les cinéastes ou les artistes en général qui sont des sources d’inspiration pour Ossang ? Je crois qu’ il compose la musique de ses films, se sent-il un esprit rock’n’roll proche d’un Jim Jarmusch par exemple ? J’ ai l’ impression que l’ errance, le road movie, le côté  » on the road again  » joue un rôle important dans ses films, je me trompe ?

F.J. Ossang  : J’ai une nature nomade, on peut le dire. Sinon, j’aime surtout le cinéma avant 67.

Rems  : Pourquoi une date aussi précise : 1967 ?

F.J. Ossang  : 67. J’aime beaucoup 56. J’aime beaucoup 67. Je ne sais pas. De façon abrupte, le cinéma se fait en noir et blanc, et en muet.

F.J. Ossang  : Après 67 il y a, me semble-t-il, une rupture. Mais en poussant, on peut aller jusqu’à 78-79 : oeuvres cinématographiques complètes de Debord, Eraserhead, Apocalypse Now, et c’est le moment où j’ai commencé à calculer le temps entre cette année-là et la naissance du cinéma, l’avènement du parlant, et ces années 78, et je me suis dit qu’il fallait vraiment rentrer dans le troisième acte. Troisième acte toujours à venir.

VincentDel  : F.J. Ossang, est-ce votre vrai nom ? franchement, ça sonne bien, est-ce un pseudo ou votre vrai nom ?

F.J. Ossang  : Je suis le cousin lointain d’Ossendowski.

VincentDel  : Avant 67, je vous vois aimer – c’est mon intuition – les films d’ Arthur Penn comme  » La Poursuite impitoyable  » ou  » Bonnie & Clyde « , je me trompe ?

F.J. Ossang  : Yas yas yas.

VincentDel  : F.J. Ossang, êtes-vous cinéphile, cinéphage ou cinéfils ? Par exemple, êtes-vous sensible aux plumes et aux regards d’ un Serge Daney ou d’ un Jean Douchet ?

F.J. Ossang  : entre cinéfils et cinéfuck.

JM  : Comment concidérez vous Debord ? Comme un modèle ?

F.J. Ossang  : Euh. Euh. Point froid d’incandescence.

VincentDel  : Ossang, je dois l’avouer, je connais mal ses films. C’est grave Docteur ?

F.J. Ossang  : C’est parfait.

Marie-Therese  :…….. Ou si elle aura, dans votre film (la musique) La Place.. Structurelle Déterminante ? Primordiale ? Les Images ….. dansant en quelque sorte dans sa structure ? Dans La Dynamique des Forces, MUSICALES, première ?

F.J. Ossang  : Le cinéma c’est toujours, disons, c’est toujours filmer les mots. Quand ils sont filmés on peut les effacer. L’idéal c’est qu’on puisse entendre bruire les films. Voir bruire les films. Je cherche les solutions.

fred76  : M. Ossang voyez-vous des films à Cannes ?

F.J. Ossang  : je vais en voir, j’arrive juste.

JM  : Le parcours pour arriver à faire votre nouveau film a-t-il été difficile ? On parle bcp de difficultés dans la production en France…

F.J. Ossang  : Oui, rendez-vous sur www.lasouscriptionstarkov.com

Rems  : Préférez vous « Wanda » ou « Bonnie and Clyde » ?

F.J. Ossang  : Wanda, de Sacher-Masoch ?

VincentDel  : Ossang, c’ est proche d’ Ozon, non ? Que pense-t-il de son quasi-homonyme ? Bon, je vous l’accorde, j’exagère mais là, je l’avoue, je pâtine quelque peu. A quand remonte le dernier film de F.J. Ossang ?

F.J. Ossang  : Dans les pays du tiers-monde, ce genre de confusion est toujours utile. 98.

Rems  : non, « Wanda » de Barbara Loden

F.J. Ossang  : Ah. Je rigolais.
Wanda, Bonny and Clide… Venus in Furs.

VincentDel  : Ossang, Docteur Chance, Joe Strummer, tout ça c’est rock’n’roll. Alors avez-vous aimez le biopic sur Johnny Cash ? Il était pas mal ce film, non ? Certes, assez illustratif mais, par moments, certains chemins de traverse étaient intéressants, non ? Je pense à la dépendance à l’alcool, à la drogue, aux ampthets.  » Walk The Line « , ça vous parle ou non ?

F.J. Ossang  : Désolé, pas vu.

JM  : filmer les mots suppose un sous texte (comme dans le travail de Godard) ou pas forcement ?

F.J. Ossang  : Un scénario n’est-il pas prétexte ?

Robert  : Salut Jacques, ça me fait plaisir de savoir que tu es toujours sur le pont du navire cinéma.

F.J. Ossang  : Vive le capitaine Mison.

thomas  : Que pensez vous du film de Sofia Coppola ?

F.J. Ossang  : Pas encore vu. Mais je sais que Robespierre a pleuré sur le passage de Marie-Antoinette, a fait fermer les volets.

VincentDel  : Fuck, ça sent l’esprit Punk !!! Vous êtes un rebelle, un poète destroy ?

F.J. Ossang  : Comme dirait Strummer : punk un jour, punk toujours.

JM  : vos films sont en noir et blanc ?

F.J. Ossang  : Deux en noir et blanc, un en couleurs.

VincentDel  : Les Sex Pistols sont-ils ses maîtres après ou avant Dieu ?

F.J. Ossang  : Pendant Dieu.

JM  : scénario prétexte, vous n’aimez pas raconter des histoires ?

F.J. Ossang  : Si. Si. Mais pas des sornettes.

thomas  : J’ai moi aussi été très convaincu par mission impossible 3. Pensez vous que ce film est un juste retour des choses dans l balancement esthétique récent entre série tv et cinéma : alors que récemment, des séries TV (alias, sopranos, 24), ont fortement empruntés à l’esthétique du film en l’inscrivant dans la longueur et l’épisodique, n’est pas intéressant que le film d’Abrams réinscrive le cadre très serré et le développement de la fulgurance dans le grand écran, ce qui donne ce film hybride, curieux, « d’un nouvelle ère » ?

fred76  : Que pensez-vous des films (en général) d’Almodovar, Sofia Coppola et Moretti, les vedettes cannoises de cette année Mr Ossang ?

F.J. Ossang  : J’aime beaucoup Qu’est-ce que j’ai pour métier ça ? J’attends Marie-Antoinette. Je connais mal Moretti.

VincentDel  : Moi, les Punks, j’en croise encore sur le Parvis de Beaubourg. Tiens, association d’idées, Ossang aime-t-il l’art contemporain. Est-ce que des Cindy Sherman ou des Matthew Barney intéressent ce cinéaste bord-cadre et foutraque ?

F.J. Ossang  : J’aime bien Yves Klein. 67.

JM  : C’est quoi une histoire sans sornettes ? Ca existe ?

F.J. Ossang  : Quand on a raté l’histoire, même l’éternité pue.

Marie-Therese  : Comme [ds 1 genre totalement =/= du vôtre I presume] dans les Qat si ou Glass donne la « la » à Reggio (1ere partie zappée….. sorry)

Marie-Therese  : I want to Be a Machine : Nadir’s Big Chance is Over : turn off the lights ….. WE’LL ALL OF US ARE GOING TO BE PUSHED, STAMPED, BRIEFED, DEBRIEFED & NUMBERED : our life is not our own.
Qui Mettra ça en FilmMusic (sorry IrminSchmidt : LIFE OUT OF BALANCE FOREVER k o y a a n i s q a t s i ………………………………….

Emmanuel Burdeau  : Comment présenter la rétrospective au Jeu de Paume ?

F.J. Ossang  : Comment perdre son temps en gagnant quand même. Il y a surtout les cinq films : deux courts et très longs.

Robert  : salut Jacques, c’est nardone

F.J. Ossang  : Tu continues les costumes ? ou la poésie ?

VincentDel  :: Yves Klein, c’ est le chouchou français des collectionneurs américains. Il y aura une grande expo Yves Klein à Beaubourg prochainement. Sans aucun doute, c’ est un grand. Je crois deviner pourquoi Ossang aime Klein, celui-ci oscille entre la spiritualité la plus élevée et un côté allumé avec ses Roses Croix limite zinzin !!!

thomas  : Ossang, avez vous vus des films intéressant à Cannes, durant ces premiers jours ?

VincentDel  :  » M : I : III « , on y revient. Pourquoi pas ? Est-ce que, pour un Ossang, il aimerait diriger un Docteur es Cascades comme Tom Cruise ? Est-ce que la trajectoire maîtrisée d’un Cruise dans le cinéma américain ( Woo, Kubrick, Coppola, Mann, De Palma, Pollack … ) intéresse un F.J. Ossang ? Cruise, c’est de la dynamite, non ?

F.J. Ossang  : Oui ! S’il me produit, je veux bien.

Robert  : plutôt la poésie que les costumes ; ça fait plaisir de te savoir toujours là

VincentDel  : Jeu de Paume, ça fait classe. C’ est un lieu classieux tout de même. En ce moment, il y a une rétrospective Cindy Sherman, on peut rêver pire comme voisinage, non ?!!

Marie-Therese :  : Vincent là on n’est plus potes (LP here) qu’as-tu contre les Rose-Croix ? et en quoi ne seraient-elles pas punk ?

VincentDel  : Bonne remarque ! Bien joué !! Il faut écrire à  » Tom Cruise Inc.  » !!!

JM  : le cinéma classique américain, l’age d’or d’Hollywood ?

F.J. Ossang  : J’adore les films noirs de 40 à 60. Et aujourd’hui. Le dernier Garrel. J’aime bien.

F.J. Ossang  : Mais je regrette Le Lit de la vierge. Plus ça va, plus j’aime Melville. Tout Melville.
J’ai notamment revu récemment Le Deuxième Souffle, Un flic, Le Cercle rouge…

Robert  : Je ne travaille plus du tout dans le cinéma depuis que le cinéma ne fait que des téléfilms

F.J. Ossang  : Robert, tu as bien raison. Moi pareil.

JM  : aimez vous les acteurs ?

F.J. Ossang  : Oui, j’ai appris à aimer les acteurs, sans être directement motivé par cette affection. Mais plutôt par le désir de filmer les gens que j’aimais – car j’ai découvert, lorsqu’un film était raté, les acteurs aussi bien que le réalisateur étaient déshonorés. Les autres s’en sortent toujours.

Robert  : mais on pourrait en refaire un ensemble. Le Trésor c’est un de mes meilleurs souvenirs de travail au cinoche

F.J. Ossang  : Con mucho gusto.

VincentDel  : F.J. OSSANG, aimez-vous David Lynch ? Sa bizarrerie, son Surréalisme, ses fulgurances de poète des images fantasmées et des rêves ?

F.J. Ossang  : J’aime beaucoup certains films de David Lynch.

JM  : Pensez-vous que les « nouveaux mondes virtuels » aient quelque rôle à jouer dans le cinéma ?

F.J. Ossang  : La relativité, oui.

thomas  : Avez vous des attentes, des préférences concernant cannes, cette année ?

JM  : au fait de quelle génération êtes vous ? Celle de 68 ? Avant, après ?

F.J. Ossang  : Je suis de la génération 76 !

thomas  : Que pensez vous de la dv ?

F.J. Ossang  : C’est intéressant.

Robert  : Asta luego amigo, ce genre de discutions me gave. Je voulais juste te faire un salut amical.

VincentDel  : Le film que j’ai très envie de voir, c’est  » Flandres  » de Bruno Dumont. Ossang, êtes-vous intéressé par les films radicaux de Dumont ? Leur côté tranché,  » autiste  » et brut de décoffrage ?

F.J. Ossang  : Oui, j’ai bien envie de voir Flandres ; j’aimais bien le premier, surtout, La Vie de Jésus.

thomas  : La génération taxi driver, donc ?

F.J. Ossang  : Oui, Taxi Driver, Sex Pistols. Throbbing Gristle.

JM  : la relativité ? Pas compris ?

VincentDel  : F.J. Ossang, êtes-vous un lecteur régulier des  » Cahiers du cinéma  » ? Et répondez sincèrement même si le rédac’chef est à côté de vous !!!

F.J. Ossang  : Irrégulier, mais attentif.

Marie-Therese  : mais cela n’a RIEN (Ricky Nadir m’en préserve) à voir avec ROME !!! au contraire ils nous crameraient ! C’est l’Agnosticisme Mystcico-Immanent ! On en reparle en privé.
À Mr OSSANG : peut on- savoir un tout petit peu à propos de ce prochain film ? Musique PREMIERE ? Ou musique ……. pas subalterne mais bon : au service de l’Image ?

VincentDel  : Ossang, êtes-vous un adepte des jeux Vidéo ? Etes-vous intéressé par le croisement Cinéma / Jeux vidéo ?  » Silent Hill » de Christophe Gans, vous l’avez vu ?

F.J. Ossang  : Non, je connais peu le monde des jeux vidéo.

thomas  : Donc vous êtes plus « mélodie pour un tueur » que « de battre mon coeur… » ? qu’en est il du nouveau film de Marco Bellochio ?

Hervé Aubron (Cahiers du cinéma) Ca fait un faux diptyque avec Le Sourire de ma mère. Une espèce de diffraction du Sourire de ma mère. Qui était un dessin très net. Celui-là, c’est plus des éclats ouvertement surréalistes. Beaucoup de citations, entre autres, d’Entracte. C’est un bel écho au Sourire de ma mère. Mais je préfère le Sourire.

JM  : Pourquoi faire du cinéma en 2006 ?

F.J. Ossang  : Parce que le siècle va s’accélérer. Les siècles commencent toujours avec cinq ans de retard.

VincentDel  : Travis Bickle, l’errance, la solitude pouvant confiné à la folie ou à la marge face à un certain formatage d’un état policier et polissé … oui, je vou sens dans ce cheminement-là. Que pensez-vous de  » Clearstream  » et de la  » sarkosysation  » du pays ? Un côté 1984 de la France actuelle, non ? Moi, perso, ça me fout les boules !

F.J. Ossang  : Mon film ne s’appelle pas la succession Sarkov, mais Starkov. Rectification. No future pour Sarkosy. Future pour Starkov.

VincentDel  : Ossang, êtes-vous allé ou irez-vous voir l’ expo Godard à Beaubourg ?

F.J. Ossang  : J’irai revoir certains films.

thomas  : Que représente de nouveau le dernier Garrel, selon vous, par rapport à mai 68, ce qui a déjà, n’a jamais été fait ?

F.J. Ossang  : De 68 je n’ai retenu que : Ne travaillez jamais.

VincentDel  : Croyez-vous que face à l’inflation des images et des supports de diffusion ( le net, le peer to peer, etc. ), le cinéma a-t-il encore vraiment une incidence ? La puissance des images, le pouvoir du cinéma, son  » aura  » pour reprendre Godard citnt W.Benjamin, vous y croyez et vous en voulez encore ?

F.J. Ossang  : Je tourne le moins possible, avec le plus d’intensité – l’image est un cancer, et le cinéma n’est pas l’art de l’image.

JM  : est-ce normal que je ne comprenne souvent pas vos réponses ? Faire du cinéma, c’est travailler ou pas ?

F.J. Ossang  : NON. Ce n’est pas travailler, c’est brûler.

JM  : ahahah

VincentDel  : Tiens, idée, le film  » Bug  » de William Friedkin, Mister Burdeau, vous a-t-il plu ? ( Entre nous, Friedkin a une rétrospective à la Cinémathèque et Ossang, une au Jeu de Paume, c’ est pas mal tout de même ! ). Est-ce que F.J. Ossang en est  » fier  » ? Faut-il voir cela comme une reconnaissance de son travail de cinéaste borderline ?

F.J. Ossang  : Il n’y a que là que mes films soient visibles.

JM  : on retrouve l’incandescence de Debord dont vous parliez tout à l’heure…on se rapproche…

fred76  : Croyez-vous que vos films pourront encore se produire d’ici quelques années ? A l’heure où les français font un triomphe aux Bronzés 3 et Camping, sont prêt à mettre Sarkozy à l’Elysée…

F.J. Ossang  : En leur temps, mes films étaient déjà impossibles à produire. Chaque m’a pris cinq ans à le monter.

THOMAS  : JUSTEMENT, le cinéaste le plus sérieux aujourd’hui, d’après vous ?

F.J. Ossang  : Il y en a pas mal…

JM  : c’est brûler soit même ou brûler de la pellicule comme le fait Hellman à la fin de « Macadam » ?

F.J. Ossang  : Le soleil brûle, régénère, détruit. Artaud.

VincentDel  : Ossang, avez-vous vu  » Le Nouveau Monde  » de Terrence Malick. Derrière votre côté destroy et  » cyberpunk  » ( c’ est mon intuition du moment ! ), je vous devine sensible à une certaine spiritualité, cette idée de faire table rase d’ une certaine culture asphyxiante ( occidentale ? ) Afin de viser un retour aux sources. Yves Klein, on est un peu là-dedans, une volonté de zénitude. Et Malick, aussi, cherche un mix entre désenchantement et béatitude. Et vous ?

F.J. Ossang  : Non, je n’ai pas vu le dernier Terrence Malick, mais j’ai très envie de voir. On en a dit du mal, mais cela me l’a rendu sympathique.

ft.point  : Où en sont vos autres projets, les Messagero killers boys sont-ils encore sur la route, les livres ?

F.J. Ossang  : MKB Fraction Provisoire ressort ces deux premiers disques, chez Seventeen Records.com. Je viens d’enregistrer neuf titres. Avec les garagistes BMW : Baader Meinhof Wagen. Non, on ne sait pas comment s’appelle le groupe. BAADER MEINHOF WAGEN !!!
Ce soir, quel est le programme ?
Tirer à pile ou face.

JM  : mais non BMW c’est bob marley and the Wailers lol

F.J. Ossang  : Je sors un livre sur Burroughs, chez Jean-Michel Place, à la fin de l’année : William S. Burroughs vs Formule Mort.

VincentDel  : F.J. Ossang, je vous conseille alors  » Le Nouveau Monde  » ( et n’ écoutez pas à ce sujet Mister Burdeau, non, il n’ y a pas trop d’ arbres !!! ) et voyez ce film comme un trip mi-chaman mi-poétique qui va vous transporté par des volutes, des panotages inachevés et des boucles répétitives. Malick réussit là où Kounen a raté avec  » Blueberry  » – le côté  » trip  » et Terrence Malick  » enflamme  » la pellicule, par moments, il y a un côté  » no future  » dans le regard voilé de Colin Farrell, ça vous plaira. Parole de scout destroy !!

VincentDel  : Ossang, aimez-vous WKW ?

F.J. Ossang  : J’aime beaucoup le film tourné en Argentine : Happy Together.

JM  : pas de dernière question pour moi, merci bien d’être venu, et au chat de m’avoir fait découvrir JF Ossang
Ossang : MUCHO DANKE SCHON A EVERYBODY.

Marie-Therese  : « l’Anarchiste est celui qui possède un tel amour de l’ordre qu’il ne peut en tolérer aucune parodie » (Artaud 1 partout THE ROVER au centre de « nous autres » comme dirait Mr Eugene Zamiatine)
Respirerez au moins l’air marin, tous les 2 !! Amusez-vous bien !!!!!

VincentDel  : E. Burdeau, demain, c’est qui l’ invité ?

Marie-Therese  : Un Italien dont je ne retrouve plus le nom ni le film (ça m’évoquait H 1 ami qui vous veut du bien)

JM  : good bye, allez hop à la soupe lol

Marie-Therese  : La « prétendue question cOn » que j’assume totalement : pensez-vous que votre « feu » (« c’est brûler » : sic) Cinéma, Musique, Ecriture.. autres …… que l’ART peut CHANGER LE MONDE OU CE QU4IL EN RESTE ???????? (en réveillant la Vie Création , le VRAI) dans la tête le coeur le corps ou quoi que ce soit d’autre des Humains (enfin : ce qu’on nomme encore tels, le langage étant limité) ???????? Que HAL sonBlaxkLoverMONOLITHE soient avec nous !!! !!!

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FJ Ossang dans la Furia Umana 7

Texte de Fj Ossang sur « Un film en mots-flammes : Macbeth de Orson Welles »

publié dans le numéro 7 de la revue Furia Umana

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