F. J Ossang est poète, fondateur de la revue Cée et cinéaste. F.J Ossang mélange les genres, cherche un cinéma insurrectionnel, entre le cinéma de propagande et le cinéma d’action. Il a pour compagnon W.S Burroughs, Céline, Einseintein, Murnau, Godard. Il est à Marseille entre Artaud né à Marseille et Rimbaud mort à Marseille. Il est à Marseille, dans le studio de Radio Grenouille.
Du 3 au 11 juin, Alphabetville rend hommage à l’écrivain William Seward Burroughs.
Le centenaire de sa naissance est l’occasion de proposer un regard vivant sur son oeuvre étonnante, dérangeante ou encore hallucinante.
Du contexte d’une époque, de ses mouvements artistiques et culturels, à l’autre, c’est-à-dire des influences qu’il a eu et a encore ; des récurrences, obsessions ou méthodes qui composent ses textes – romans, journaux, scenarii, essais : le programme de l’événement se situe dans les « parages » de l’oeuvre et la vie de W.S Burroughs.
Radio Grenouille fait écho à cette programmation en proposant sur ses ondes des RDV spéciaux : entretiens, émissions, playlist et mixes.
13.30 avec F. J. Ossang.
Mercredi 4 Juin à 13h30
Poète et cinéaste français.
23’27 avec Franck Ancel
Jeudi 5 juin à 13h30
Autour de « She loves control »
Sur les ondes de l’Interzone
Samedi 7 juin à 18h Par Naoual Fassal
L’Interzone serait cette ville fantasmatique où se confondent réalité et fiction ; ce monde entre lumière et crasse où vivent les ombres de notre monde. Se brancher sur la fréquence de l’Interzone, c’est plonger dans le cauchemar en filigrane de notre société de contrôle – avec, comme guide, W. S. Burroughs et ses mots-virus.
Playlist W.S Burroughs… comme découpée avec une paire de ciseaux
Dimanche 8 juin à 16h Par Colette Tron
Au commencement il y eut le mot, et le mot était chair. De la chair humaine, écrivit William Burroughs. Il y a ses lectures. Ses enregistrements. « Call me Burroughs ». Ses cut-ups sonores. La bande magnétique. Les mots-machines. Les « mots tombants ». Le mot écrit virus du mot parlé. Il y a que « La poésie est pour tout le monde ». Il y a les sons, les musiques, « l’âge du jazz de Fitzgerald »…
La Petite Boutique de Curiosités
Lundi 9 juin à midi Par Dr Zoom
Dans son émission de sélections musicales inattendues et inimitables, Dr Zoom nous invite à un focus autour du cut up, de la dream machine et du Naked Lunch avec James, Clem Snide, Showbread, Jazz Steppa, Sukia, John Zorn, James Delleck, Kreidler, The National Fanfare of Kadebostany et Dat Politics notamment…
Mercredi 11 juin à 23h Par Black Sifichi
En février 2014 le poète et metteur en sons Black Sifichi fêtait ce même anniversaire dans son émission de deux heures diffusée chaque semaine sur Grenouille. Nous vous proposons, à l’occasion de la soirée de clôture de Parages de W.S. Burroughs, d’écouter ou de réécouter ce mix où vous entendrez, entre autres, W.S. Burroughs, Bomb The Bass, Throbbing Gristle, The Velvet Underground, David Bowie, Islamic Diggers, Brion Gysin, Moondog ou Martial Solal.
The Nova Mix
Jeudi 12 juin à 22h Par Philippe Petit
L’agent de voyage musical Philippe Petit a mis en son un mix basé sur l’oeuvre de William S. Burroughs, à partir d’enregistrements de l’écrivain, ainsi que des collaborations musicales qu’il fit avec Laurie Anderson, Gus Van Sant, Kurt Cobain, Ministry, Philip Glass, Bill Laswell, Disposable Heroes of Hiphoprisy, et d’autres… Rythmée et variée cette bande-son saura nourrir l’esprit et les corps.
(diffusion à Montévideo pour la soirée finale du mercredi 11)
Quelques mots sur William S. Burroughs
(1914 – 1997)
William S. Burroughs est né à St-Louis dans le Missouri en 1914 et mort à Lawrence dans le Kansas le 4 août 1997. Il a vécu à Mexico, à Tanger, à Londres, à Paris… Héroïnomane, il écrivit « Junky » et « Queer » avant de se rendre célèbre avec « Le festin nu » publié en 1959. Associé à la beat generation, collaborateur ou inspirateur de nombreux artistes, réalisateurs et musiciens, Anthony Balch disait de lui qu’« il fut un ‘animal’ littéraire aux orientations homosexuelles, très attiré par les armes à feu et le crime, et était tout naturellement incliné à briser toutes les règles ». Se définissant lui-même comme « un humble praticien du métier de scribe », Burroughs a été un pourfendeur des systèmes de contrôle de toutes sortes jusqu’à ses ultimes paroles.
Les écrits complets de Jean Epstein, épuisés ou inédits, publiés pour la première fois dans leur intégralité.
« Comme de ces étoiles dont on ne perçoit la lumière que lorsqu’elles n’existent plus, la radioactivité des livres de Jean Epstein ne parviendra guère aux yeux des cœurs que dans de nombreuses années ; qu’il me soit permis de prédire qu’ils serviront de Bible aux jeunes cinéastes des futures générations », écrivait Abel Gance.
Pour que se réalise la prophétie, encore faut-il que ces livres soient disponibles, que la pensée d’Epstein circule, que tous ses écrits puissent enfin être lus dans la plus complète, scientifique et généreuse édition possible. Dirigée par Nicole Brenez, universitaire renommée et spécialiste reconnue de l’histoire des avant-gardes cinématographiques, Joël Daire, directeur du patrimoine à la Cinémathèque Française, grand connaisseur de l’œuvre et des archives d’Epstein, et Cyril Neyrat, responsable des éditions Independencia, critique et enseignant d’histoire et d’esthétique du cinéma à la Haute Ecole d’Art et de Design (HEAD, Genève), cette édition des écrits de Jean Epstein en est la première édition intégrale. Aux textes déjà publiés dans l’édition Seghers, aujourd’hui épuisée, sont venus s’ajouter les feuillets trouvés dans quelques-uns des cent-vingt cartons contenant les archives du cinéastes, conservés à la Cinémathèque Française, qui dévoilent une œuvre d’une ampleur et d’une diversité insoupçonnée : non seulement de très nombreux écrits sur le cinéma, certains essentiels, sont inédits, mais aussi une œuvre littéraire, essayiste, pédagogique, mémorialiste, qui déborde largement le champ du cinéma et se révèle d’une qualité égale à celle des textes connus. Se sont joint à l’entreprise neuf cinéastes et neuf chercheurs, spécialistes du cinéma de Jean Epstein, parmi lesquels F. J. Ossang, Philippe Grandrieux, José Luis Guerin, Ange Leccia, John Gianvito… L’intégralité des écrits est divisée en neuf volumes à paraître à compter de mai 2014, à raison de trois volumes par an.
Figure majeure de l’avant-garde française des années 1920, ami de Blaise Cendrars, Fernand Léger et Abel Gance, cinéaste immense (auteur d’une trentaine de films parmi lesquels Cœur fidèle, La Glace à trois faces, La Chute de la maison Usher, Finis Terrae), Jean Epstein (1897, Varsovie – 1953, Paris) fut aussi l’un des grands « écrivains de cinéma » français, l’un des premiers à élaborer une véritable philosophie du cinéma, affirmant l’autonomie du cinéma comme art et comme langage, à travers des ouvrages considérés aujourd’hui comme des classiques (Bonjour cinéma, L’Intelligence d’une machine, Le Cinéma du diable…). Auteur d’une œuvre théorique et littéraire considérable, ses livres et articles allient une croyance passionnée dans les pouvoirs du cinéma, une double culture scientifique et littéraire, et l’inventivité d’écriture d’un poète.
INTERVIEW F.J. OSSANG
1ÈRE PARTIE
> Interview parue en 2011 dans la revue New Noise,
rubrique Bibliothèque de Combat, par Fabien Thévenot
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Quand je pense à F.J. Ossang, me vient toujours en tête cette citation d’Henry Miller : « La meilleure façon de tuer un artiste est sûrement de lui donner tout ce dont il a besoin ». À Ossang, on a pas donné grand chose. Ses livres connaissent toujours une distribution nébuleuse, ses films sortent en salle en catimini, et les disques de ses groupes (MKB hier, Baader Meinhof Wagen ! aujourd’hui) sortent ou sont réédités sur des labels punks rescapés.
Le poète-boxeur Arthur Cravan n’a pas produit plus d’une poignée de vers et distribué plus d’une série d’uppercuts, mais tous empreints d’une telle fulgurance qu’il a marqué les plus grands artistes de la première moitié du XXe siècle (Breton, Cendrars, Duchamp…).
Arthur Cravan est une figure emblématique et contradictoire d’un siècle qu’il a littéralement lancé.
Dans sa revue Maintenant, qu’il écrit et distribue seul, le neveu d’Oscar Wilde suscite le scandale en insultant les artistes du salon des Indépendants et ceux de l’avant-garde.
« Le poète aux cheveux les plus courts du monde » donne à Paris et à New-York des conférences à demi-nu, déclame ses poèmes en dansant et boxe contre son ombre. Il marque son auditoire par un curieux mélange de raffinement et de violence, un genre qu’il nomme la Very Boxe. Pratiquée de lui seul…
On le condamne à la prison, on lui demande réparation pour ses outrances, mais le champion de France des mi-lourds, étrangement, fuit…
Aussi admirable dans l’effacement que dans la provocation, Arthur Cravan brûle sa vie pour mieux élaborer des rêves de grandeur. « Arthur Cravan avait un talent immense qu’il a aussi mal employé que son immense force physique », assure Blaise Cendrars, bien injuste…
Certes, étranger à cette notion, Cravan n’a pas laissé « une oeuvre », mais il a incarné par sa stratégie du scandale permanent, « l’homme nouveau » cher aux courants dominants du début du XXe siècle. « Dans la rue on ne verra bientôt plus que des artistes et l’on aura toutes les peines du monde à y découvrir un homme », assure celui qui se disaient être toutes les choses, tous les êtres et tous les animaux.
Le 18 octobre 1918, le journal Arte y Deportes annonce un combat entre Jim Smith et Arthur Cravan du côté de Veracruz. Mais Cravan n’apparaîtra pas sur le ring. Pas plus qu’il ne verra Buenos Aires où l’espère sa femme, enceinte, la poétesse Mina Loy…
Sur la scène du studio 105 :
* Louis-Ronan Choisy (Arthur Cravan).
* Kate Moran (Mina Loy – poétesse anglaise et femme de Cravan)
* Eduardo Arroyo (peintre), Bertrand Lacarelle (auteur de Arthur Cravan, précipité), F.J. Ossang (cinéaste), Olivier Apert (écrivain et traducteur de Mina Loy), Marcel Fleiss et Rodica Sibleyras (galerie 1900-2000).