F.J. Ossang, Mercure Insolent ou l’archaique modernité du cinéma, Unidivers

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Le cinématographe ? Industrie de divertissement ? Pure machine à tittytainment (1) ? Outil d’analyse et de contestation sociale ou politique ? Extension de la littérature, pur romantisme ? Et si, radicalement nous en revenions à la source archaïque de sa modernité, à la magie blanche, à « l’opérativité ». C’est la voie mercurielle singulière que nous indique péremptoirement l’exaltant ouvrage de l’impertinent F.J. Ossang.

 

« Je ne veux être réactionnaire : quand les machines électroniques sont apparues, nous avons sauté dessus pour irradier l’incise des guitares électriques, et produire un son d’alien… Noise ‘n Roll – Kinomatographe – Poésie Bruit d’Atomes… Les guitares électriques sonnent encore – comme l’argentique doit claquer sous le soleil ! » (F.J. Ossang, Mercure Insolent, p. 133)

imagesDes éructations dadas sur une musique aussi froidement électrique que sauvage au cinématographe alchimiquement pur, l’art de F.J. Ossang est tranchant comme la lame d’acier du meilleur sabre japonais. Il se glisse dans toutes les apories de notre culture post-post-moderne. Il en vient, il en est, mais à quelle distance :

J’ai toujours été contre ce monde – tout contre lui, jamais dedans ! Pris dans ses rets, forcé d’intriguer, finasser en ses termes, afin d’échapper – sans le perdre de vue, tant il rôde sa marque, contraint et lâche au prétexte de sa libre évolution… (p.129)

Depuis les glaciales furies punk de son groupe MKB Fraction Provisoire jusqu’à la frénésie du cinéma le plus singulièrement moderne et poétique en passant par l’aventure de l’écrit avec la revue CEE (édité par Christian Bourgois, excusez du peu), Ossang scrute les racines creuses et les cieux blafards de nos mythologies contemporaines. Mercure Insolent en est le condensé ou, plus exactement, le précipité. Journal de bord du poète qui guette l’instant comme le guérillero en embuscade dans une friche désespérante de poussière et accabler des rayons acides d’un soleil nucléaire. Et il faut bien tout le courage du guerrier solitaire pour s’emparer ainsi des mots usés et vouloir à toute force les rendre à leur sens toujours neuf et éclatant, Baudelaire, Daumal, Artaud, Pound, Kerrouac, Burroughs… Ossang est de ce lignage sans généalogie.

A vingt ans, j’ai cru naïvement qu’à l’avenir on écrirait des poèmes et ferait des films au lieu de produire ces gros romans ennuyeux pour plagistes, à présent qu’il n’y a plus de rentiers occupés à peupler de longues et oisives soirées d’hiver. (p.15)

Ossang à au cœur et au corps son époque, la vitesse, le réalisme de là où l’on en est, la création comme déchirure du réel pour accéder au réel, accéder au ciel chauffé à blanc du réel en se glissant dans la balafre qu’on vient de lui infliger. Le cinéma l’a happé comme seul lieu possible d’une poésie incarnée, lieu alchimiquement pur de l’argentique comme matière volcanique à sculpter :

Et de quoi entendons-nous parler ? Kino-Poïèse ! ? Sans savoir pourquoi, le cinéaste est proche du poète – étant à ses antipodes. La poésie se fonde sur une passion déchirée pour sa langue maternelle, cependant que le cinéaste guette des proies solaires et fond sur le monde comme un rapace – les mots n’ayant d’autre vocation que deviner son plan d’attaque avant de pouvoir être escamotés à seule fin d’enchaîner la persistance chasseresse d’un plan photonique à l’autre dans la plus vive équivocité possible… Non ? Je puis me tromper, mais cette antinomie gémellaire du poète et du cinéaste a fixé mes premières ambitions. Et comment faire avancer la question sinon par une réverbération de ma propre expérience… (p.15)

F.J. Ossang par Rafal Placek

F.J. Ossang par Rafal Placek

Et c’est bien de cette expérience, de cette implication personnelle extrême que nous allons vivre au fil de la lecture de ce « journal » d’un créateur survolté. Le suivant sous tous les cieux éteints (2) où il passe… Essayant de ne pas le perdre de vue dans le dédale des pensées qui cinglent comme autant de balles d’airain s’extirpant dans une souffle chaud et fumant du canon d’une arme braquée sur les faussetés et les lâchetés d’une machine à produire qui semble vouer à faire, toujours, dans une furie autodestructrice, les plus mauvais choix avec le plus mauvais lexique :

Le Cinéma numérique n’est-il pas avant tout l’oxymore final – la douce apocalypse où les vertus du regard se dissolvent dans l’enregistrement au détriment de l’impression lumineuse – de la gravure ! Bah c’est terminé, ils brament tous. « The show must go on ! » Rien n’est moins sûr… (p.28)

Mais, pour celui-là qui depuis ses débuts a choisi une voie de guerrier, de solitaire égaré et désaxé, de solaire désorbité qui scrute et éructe comme un volcan attend son heure, comment rendre les armes ? Comment, alors qu’il est à la fine pointe de ces paradoxaux qui peuvent démontrer à la France la force unitive de l’intelligence radicale. Oui, on peut sortir du « mouvement » punk, faire un film « muet » avec en bande son Throbbing Gristle (les « inventeurs » du terme musique industrielle) et parfaitement intégrer les œuvres de Pound, d’Artaud, de Gombrowicz dans la filiation d’un Dominique de Roux, lire René Guénon sans génuflexion pour l’ardente exigence d’une métaphysique sans oripeaux, pour la voie sèche d’une alchimie incarnée.

L’exigence est devenue un mot creux parmi le silence assourdissant des autres. Tout comme dans son kinématographe Ossang pèse les mots. Pas d’oiseux manifeste. Sincérité, aussi, est devenu l’un de ses mots-boites-noires ou, plutôt, trou noir dans lesquels s’abîme le sens solarien des silences. Les textes de Mercure Insolent sont des appels, de brusques appels de l’intuition. Sauvages. Sauvages comme ne peuvent plus que l’être de nos jours, gros d’ennui manufacturé, la sagesse (qui est étymologiquement une saveur) et ses expressions artistiques. Arrivés à la fin de ce livre, une seule envie le reprendre, le retourner pour y retourner, retrouver la saveur même si celle-ci à la fraîcheur de la lame d’acier qu’on vient de tremper dans le bain à la sortie de la forge. Nous plongeons à la source non alambiquée des mots et de l’art…

Kino rend juste l’intuition ! Il démembre des mots qui battent sur l’herbe naine, redresse la mort et l’ennui, droits dans le ciel, par les territoires que l’on foule – un timbre sonne ! C’est juste – qu’on soir dépassé n’importe ! Envers découvre endroit et marche mots et êtres émondant le démon des mots – on y est, nous y sommes ! Tout est vrai… Le cinématographe est le Roi révélateur ! Il démonte ce monde faux ! Brûlez-le, lumière vous brûlera ! Ce monde est faux, vous n’y pouvez rien ! Kino dit la vérité ! Mercure Insolent…(pp.140-141)

Le cinéma comme art aveugle, magie blanche, stratégie invertrice du territoire… Miroir noétique qui assume l’angéologie et la démonologie :

Le cinéma est à l’évidence une expression de l’Ange quand la littérature progresse avec les mouches, et n’empile sur le chemin que mort après mort – l’Ange est indistinct, il peut être clair et sans température, ou grillé, bondé de pourprures qui infectent (p. 142)

Lecture qui laisse dans la bouche et l’esprit une saveur, Mercure Insolent débride aussi les yeux. Vous ne regarderez plus un film comme avant et vous saurez le sens ancien des mots, le sens silencieux au goût de sel qu’on ne peut plus dire, mais qu’on perçoit, dansant dans un flot argenté, arpentant la sinuosité lumineuse du réel.

Un cinéaste déterritorialise au lieu de dénoncer, il remonte instinctivement au génie supérieur de la lumière, comme le poète – au lieu de trivialiser l’esprit des lieux en les passant au crible délateur de sa caméra – sinon à quoi bon !… (p.106)

Thierry Jolif

F.J. Ossang, Mercure Insolent, Armand Colin, 2013, Paris, collection La Fabrique du sens, 151 pages, 20 euros

(1) Le mot tittytainment a été utilisé pour la première fois par l’idéologue néolibéral Zbigniew Brzezinski en 1995 lors d’une réunion de la Fondation Gorbatchev. Forgé par lui ce mot-valise convoque les notions de « sein » et de « divertissement », toutefois ce n’est pas tant l’aspect sexuel qui est mis en avant par Brzezinski que l’idée de l’agréable engourdissement que ressent le nourrisson lors de la tété…

(2) Ciel Eteint est le titre du film réalisé par F.J. Ossang en 2008, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes la même année, il fait partie du Tryptique du Paysage avec Silencio, 2007, et Vladivostok, 2008. Ces films sont disponibles en DVD regroupés dans une belle édition qui contient également le très beau long métrage Dharma Guns, la succession Starkov (2010). Chez Potemkine/Agnès B. DVD.

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F.J. Ossang (r)allume le cinéma dans « Mercure insolent », Evene.fr

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F.J. Ossang (r)allume le cinéma dans « Mercure insolent »

Par Jean-Christophe Ferrari – Le 18/06/2013

F.J. Ossang (r)allume le cinéma dans « Mercure insolent »

Avec « Mercure insolent », le cinéaste punk F.J. Ossang (« Le trésor des îles chiennes », « Docteur Chance », « Dharma Guns ») signe un essai intempestif sur l’économie du cinéma et la disparition de l’argentique. Un livre fiévreux.

 

 

« À vingt ans, j’ai cru naïvement qu’à l’avenir on écrirait des poèmes et ferai des films au lieu de produire des gros romans ennuyeux pour plagistes. » Le ton est donné : incrédulité, mélancolie. Le programme aussi : sursaut, fronde. Bouleversé par l’éradication de l’argentique, effaré par la manière dont le système de production cinématographique s’étrangle lui-même, atterré par la piètre qualité des films d’aujourd’hui, F.J. Ossang reprend, en le déplaçant, l’appel d’ Holderlin. « À quoi bon des cinéastes en temps de manque ? ». Pour répondre à une telle interrogation, il n’existe, bien évidemment, pas de méthode. Pas de méthode sinon celle de la coalescence des exclamations, du compactage des angles de vue. C’est peu de dire que  Mercure insolent est un texte hybride : essai pamphlétaire, histoire parallèle du cinéma, journal de bord d’un artiste qui navigue à vue, d’un Achab enivré par l’absence d’objet de sa quête. Ce texte est un phare à plusieurs faisceaux ! À plusieurs foyers divergents et affolés !

Changer le regard

À quoi bon des cinéastes en temps de manque ? Comment répondre à cela ? Premier temps : inventorier ce qu’on a perdu avec l’argentique. L’inventorier si fébrilement que cela vire à l’incantation. Rappeler ce qu’était « la brûlure chimique de la pellicule » ; rappeler – avec des accents dignes d’un Fondane ou d’un Epstein – comment la caméra se tenait en suspension au dessus du réel avant de fondre sur les choses tel un aigle effrayé par sa propre rapacité, par sa propre audace. Chanter les grands films qui ont été, pour reprendre les mots du grand Thomas Wolfe, comme « une fenêtre ouverte sur tous les temps ». Chanter enfin, chanter une fois encore, chanter comme si c’était la dernière fois, la poésie du cinématographe : l’impureté, le hasard, la chance, la magie de la lumière, l’immaturité, l’électricité, le vide d’un temps dépressurisé et, bien sûr, la vitesse car, faudrait pas l’oublier, « si l’on eût recours au cinématographe, c’est pour accélérer le monde à la façon du rock n’roll ». Bilan : « un film doit pouvoir changer définitivement le regard ». Qu’on se le dise !

Dharma Guns, 2010Dharma Guns, 2010

« La chimie cannibale » du cinéma

À quoi bon des cinéastes en temps de manque ? Deuxième temps : Identifier le manque. « Pourquoi le cinéma contemporain dominant m’ennuie à ce point ? Parce qu’il sacrifie presque toujours à une manière – la forme du récit, le jeu des acteurs, le débit convenu des idées se donnant comme inévitables, et faisant masse contre toute élection d’un autre temps ». Comment en est-on arrivé là ? Selon Ossang, pas l’ombre d’un doute : c’est l’usure, cette manière d’inflation de la productivité (en moyenne 12 nouveaux films par semaine !) que rien ne soutient sinon la vitesse de la spéculation. Autrement dit : « la vitesse généralisée du mensonge » qui « est le principe même des coups économiques ». Conséquence de cette précipitation, de cette course à la déréalisation numérique et à l’instantanéité : la disparition de la pellicule et, avec elle, de « la chimie cannibale » du cinéma, cet art aveugle, cet art du secret, cet art qui « démesure l’homme ».

« Je ferai des films ou trouverai les poèmes »

À quoi bon des cinéastes en temps de manque ? Troisième temps. Répondre en se fixant un programme, aussi fébrile soit-il : « Je ferai des films ou trouverai les poèmes ». Répondre en voyageant, en se téléportant (Vladivostok, Séoul, Nice, plaines de Castille, Brésil), en brouillant les fuseaux horaires, un peu comme le cinoche qui « déterritorialise au lieu de dénoncer, de trivialiser l’esprit des lieux en les passant au crible délateur de sa caméra ». D’autant que voyager c’est forcément éprouver la disparition des mondes, faire l’expérience de son propre évanouissement. Chance unique pour celui qui, comme le cinéaste, veut remonter le temps ! Mieux : retourner le temps ! Répondre, surtout, en enclenchant un rythme : aller plus vite que l’inquiétude. Se précipiter contre elle, l’inquiétude, tel un météore. Affoler l’affolement pour l’étrangler : couic. Coupez ! on la refait : « à quoi bon un cinéaste en temps de manque ? À faire parler la terre ! ».

 Mercure insolent, La Fabrique du sens, Armand Colin.

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Biarritz : une fin de mois riche en événements au Royal – Sud Ouest 18 juin 2013

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Publié le 18/06/2013 à 06h00
Par Olivier Bonnefon

Biarritz : une fin de mois riche en événements au Royal

Le romancier et cinéaste est l’invité du cinéma qui organise plusieurs événements forts en ce mois de juin.

Elvire et F.J. Ossang avec Jean et Corine Ospital du Royal, lors du dernier passage du cultissime réalisateur.

Elvire et F.J. Ossang avec Jean et Corine Ospital du Royal, lors du dernier passage du cultissime réalisateur. (photo jean-daniel chopin »)

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Il se passe toujours quelque chose au Royal. Avec une seule ligne de conduite, l’éclectisme. Jusqu’à mercredi, la salle d’art et d’essais accueille un mini-festival pour faire découvrir la diversité du cinéma chinois, à travers des films inédits en France. Une manifestation organisée en partenariat avec le Centre culturel de Chine à Paris. Ce soir à 21 heures, les cinéphiles pourront ainsi découvrir « Feng Shui » et demain mercredi (même heure), « Painted Skin ».

Demain soir également, en prélude à la Lesbian and Gay Pride de samedi, les Bascos organisent une rencontre après la projection du film « Good as you » à 21 heures. Un long-métrage qui se passe à Rome et raconte une folle soirée du Nouvel an.

Changement total d’ambiance dimanche 23 juin à 17 h 20, autour d’une rencontre avec l’association France/Grande-Bretagne de Biarritz à l’occasion de la projection du film « Gatsby le magnifique ».

« La langue de Babel »Mardi 25 juin à 21 heures, le Royal invite le public à une rencontre avec F. J. Ossang et Elvire, après la projection de triptyque du paysage. Trois courts-métrages, « Silencio », « Ciel éteint ! », et « Vladivostok », signés de ce réalisateur culte.

Né dans le Cantal dont il a gardé l’accent chantant, F. J. Ossang est un artiste inclassable, à la fois musicien, écrivain et cinéaste. Il a été un précurseur du punk, avec le groupe Messageros Killers Boys. Il a signé des films étranges et sans compromis (en noir et blanc, sur pellicule argentique) comme « Docteur Chance », « Le Trésor des îles chiennes », « Dharma gun » ou « L’affaire des divisions Morituri ».

Il y a un an environ, de passage à Biarritz, il évoquait sa passion pour les auteurs noirs comme Lautréamont, Supervielle, Jules Laforgue, William S. Burroughs, Céline, Genet et Stanislas Rodanski, les Clash, le Velvet et les Stooges, ses projets.

Le cinéma est pour lui « la langue de Babel », un moyen de toucher le plus de monde. Mais il a également signé plusieurs livres aux titres énigmatiques « Tasman orient », « Ténèbres sur les planètes », « Hiver sur les continents cernés ».

En partenariat avec la librairie Le Festin Nu, une rencontre aura lieu à 19 heures, mardi 23 juin avec dédicace à l’occasion de la sortie de « Mercure insolent » (La Fabrique du sens, Armand Colin). « Livre électrique, convulsif, spasmodique, tellurique. Texte atomique, inspiré, qui décharge tellement d’images que c’en est aussi du grand cinéma » écrit Serge Kaganski du magazine « Les Inrocks ».

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MKB Messageros Killers Boys – Rouge Orage Incendie

Messageros Killers Boys « Hôtel du labrador »
LP (Bondage productions – BR 022) juin 1988

Face A : Hôtel du labrador / Cantos propaganda I / Rouge orage incendie / Kingston / Mes amis sont morts
Face B : Radio tirana / Cantos propaganda II / L’amour…/ Fights in technonight / Cantos propaganda III / Vent vide

 

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M.K.B. Fraction Provisoire – Radio Tirana

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Rencontre avec FJ Ossang, Paris le 17 juin 2013

A retrouver sur facebook

Lieu :
Librairie du Cinéma du Panthéon15 rue Victor Cousin
75005 Paris

le 17 juin 2013 à 18h30

Allégorie du monde, le cinéma est un excitant et une quête, une alchimie étrange : celle d’un langage cinématographique en évolution perpétuelle qui doit faire face, aujourd’hui, à une transformation technologique de production et de diffusion. Qu’en ressortira t-il ? Si questionner l’art cinématographique est une autre façon de poser esthétiquement la question du contemporain, le cinéma serait-il le dernier rempart, capable de se saisir du réel ? Émergera-t-il un nouveau monde ou sera-ce la fin d’un monde, celui également du cinéma ?

F.J. Ossang opère depuis 1976 sur les territoires de l’écriture, du Noise’N’Roll – MKB Fraction Provisoire, et du cinématographe. Il a publié à ce jour une quinzaine de livres, et réalisé plusieurs longs-métrages dont Le Trésor des Îles Chiennes, Docteur Chance, et Dharma Guns (2011). Il a reçu le Prix Jean Vigo 2007 pour Silencio.
« Si la poésie consume le langage au feu d’une nécessité vitale, chaque phrase de F.J. Ossang embrase une torche qu’attise chaque intervalle. Manifeste, journal, méditation enragée, Mercure insolent déborde d’une énergie inouïe. Le plus beau texte sur les images depuis Le Cinéma du diable de Jean Epstein. » Nicole Brenez
Serge Kaganski sur MERCURE INSOLENT dans les Inrocks.com : http://blogs.lesinrocks.com/kagansk

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rencontre avec FJ Ossang, Cinema Le Royal Biarritz – 25 juin 2013

    • 19:00 – 23:00

  • A la librairie le Festin Nu à 19h : Rencontre, dédicace pour la sortie de Mercure insolent
    Au Royal à 21h : Projection, rencontre autour du Triptyque du paysage (3 courts : Silencio – Ciel éteint ! – Vladivostok).
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F.J. Ossang au Marché de la Poésie le 08 juin à 16h pour dédicacer ses plus récents ouvrages (et coffrets DVD) !

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Ossang, F.J.

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Auteur : F.J. Ossang
Titre : MERCURE INSOLENT / COFFRETS DVD / HIVER… / WS BURROUGHS
Date : 08/06/2013
Heure : 16h
Nom de l’éditeur ou de la revue : Jean-Michel Place
Information complémentaire : F.J. Ossang opère depuis 1976 sur les territoires de l’écriture, du Noise’N’Roll – MKB Fraction Provisoire, et du cinématographe. Il a publié à ce jour une quinzaine de livres, et réalisé plusieurs longs-métrages dont Le Trésor des Îles Chiennes, Docteur Chance, et Dharma Guns (2011). Il a reçu le Prix Jean Vigo 2007 pour Silencio.
« Si la poésie consume le langage au feu d’une nécessité vitale, chaque phrase de F.J. Ossang embrase une torche qu’attise chaque intervalle. Manifeste, journal, méditation enragée, Mercure insolent déborde d’une énergie inouïe. Le plus beau texte sur les images depuis Le Cinéma du diable de Jean Epstein. » Nicole Brenez
Aussi, l’article que Serge Kaganski vient de consacrer à MERCURE INSOLENT dans les Inrocks.com : http://blogs.lesinrocks.com/kagansk…
Nouveautés : MERCURE INSOLENT (Armand Colin / La Fabrique du sens, 2013) / pochette Coffret-Ossang – sorti chez POTEMKINE Agnes b -réunissant ses 3 premiers longs-métrages L’AFFAIRE DES DIVISIONS MORITURI (1984) – LE TRESOR DES ILES CHIENNES (1991) – DOCTEUR CHANCE (1998) + 2 courts-métrages (1982-1983) / pochette double DVD DHARMA GUNS (2011) + TRYPTIQUE DU PAYSAGE (2006-2008) sorti chez POTEMKINE Agnes b, 2012… / couverture HIVER SUR LES CONTINENTS CERNES (collection de ses textes parus dans la Revue CEE 1977-1979) paru aux Editions LE FEU SACRE, 2012.
N° de stand : 416

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jeudi 23 mai 2013

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Le photoblog de Renaud Monfourny

Les Inrocks nous offrent une magnifique photo de Fj Ossang, que vous pourrez retrouver sur le photoblog de Renaud Monfourny, accessible ici

A voir aussi la suite de cette belle galerie de portraits !

 

 

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Article D’Emile Breton, L’Humanité 13 mai 2013 sur Mercure Insolent

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La chronique cinéma d’Emile Breton

À lire, loin de Cannes

Mercure insolent,   de F. J. Ossang (Armand Colin). Un morceau de ton rêve de Philippe Azoury (Capricci). Les films sont à Cannes, cette semaine. Et ceux 
qui les font, les vendent, les achètent, les jugent. 
Alors, on parlera de livres. Mais d’abord, une mise en garde. Surtout, ne pas regarder, pendant ce festival, 
la télévision, et la plus vampirique de toutes, Canal Plus, 
qui finirait par faire croire qu’au-delà des marches 
il n’y a pas une salle, sauf le jour de l’ouverture, stars frémissant d’attente, et celui de la clôture, congratulations papelardes. Une salle et des écrans où pendant dix jours passent des films. Bons, moins bons, votre quotidien préféré est là pour en parler, lui.

Et pour ceux qui pensent que, loin de la Croisette, 
il y a encore une vie, restent des livres de passion. Mercure insolent, d’abord, de F. J. Ossang. Il écrit comme il filme : dans l’urgence, la fièvre, partant de cette première phrase : « À quoi sert un cinéaste ? À rien, 
je dirais immédiatement. » Et naturellement, tout ce livre brûlant est consacré au « mystère que l’on découvre lorsqu’on tourne son premier film – soudain 
le brouillard des lignes écrites, le personnage 
de papier deviennent une peau humaine qui vibre, s’anime et porte des actes possibles. C’est aussi pour cela que j’ai continué à faire des films… ». Continuer non sans inquiétude car lui, 
qui aime tant le « celluloïd », comme il dit parlant de 
la pellicule argentique avec qui naquit le cinéma, 
ne voit pas d’un très bon œil l’arrivée du tout-numérique. Et pourtant : rocker autant que cinéaste et écrivain, 
il se souvient : « Je ne veux être réactionnaire, écrit-il ; quand les machines sonores électroniques sont apparues, nous avons sauté dessus pour irradier l’incise des guitares électriques et produire un son d’alien. » Ainsi les contradictions nourrissent-elles d’énergie ce livre. Et l’on sait bien que mots, images ou sons, cet imprécateur amoureux ne se taira jamais. « Le cinématographe, écrit-il aux approches de la conclusion, m’est advenu comme la fièvre, un retour de maladie infantile contre l’âge juste. » 
Et, un peu plus loin : « Croire que c’est fichu, mais le faire. »

Autre homme de passion : on a parlé ici (l’Humanité du 17 avril) de Flammes d’Adolfo Arrietta, merveilleux conte sur une gamine qui rêve d’un pompier s’introduisant de nuit dans sa chambre et qui n’aura 
de cesse, femme, d’en capturer un, casque brillant 
et blouson de cuir noir compris. Si la chronique d’alors 
a pu pousser un lecteur (rêve de tout critique) à aimer 
ce film, ledit lecteur ne pourra que se jeter sur 
Un morceau de ton rêve… de Philippe Azoury. Précédé d’une chaleureuse note sur la vie peu ordinaire 
de cette figure de l’underground des années soixante entre Madrid et Paris, ce livre est la transcription d’un entretien qui dura quatre jours, en juillet 2009, avec 
« ce personnage indolent et délicieux, un jouisseur doux », dit son interviewer. Et c’est un bonheur. Arrietta y parle de cinéma, son cinéma, et du Paris des années éclatées de l’après-Mai 68. Une idée de l’élégance de ce cinéma : parlant des acteurs, il dit : « Je ne suis pas un dictateur. Le cinéma, c’est quand même le contraire de la dictature. C’est un rêve que l’on peut partager. » Et ça, il sait ce que c’est, lui qui rappelle ce mot de Lotte Eisner, hier grande dame de la Cinémathèque, à propos d’un de ses films : « Il est fait avec la matière du rêve. » Mais surtout, à lire 
ce livre, on comprendra qu’il est un cinéaste à aimer, celui qui a su dire : « Le cinéma se cache là où les choses sont sous-entendues. La psychologie a fait beaucoup de mal au cinéma. Elle est l’alliée de l’industrie. »

Emile Breton

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