Article D’Emile Breton, L’Humanité 13 mai 2013 sur Mercure Insolent

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La chronique cinéma d’Emile Breton

À lire, loin de Cannes

Mercure insolent,   de F. J. Ossang (Armand Colin). Un morceau de ton rêve de Philippe Azoury (Capricci). Les films sont à Cannes, cette semaine. Et ceux 
qui les font, les vendent, les achètent, les jugent. 
Alors, on parlera de livres. Mais d’abord, une mise en garde. Surtout, ne pas regarder, pendant ce festival, 
la télévision, et la plus vampirique de toutes, Canal Plus, 
qui finirait par faire croire qu’au-delà des marches 
il n’y a pas une salle, sauf le jour de l’ouverture, stars frémissant d’attente, et celui de la clôture, congratulations papelardes. Une salle et des écrans où pendant dix jours passent des films. Bons, moins bons, votre quotidien préféré est là pour en parler, lui.

Et pour ceux qui pensent que, loin de la Croisette, 
il y a encore une vie, restent des livres de passion. Mercure insolent, d’abord, de F. J. Ossang. Il écrit comme il filme : dans l’urgence, la fièvre, partant de cette première phrase : « À quoi sert un cinéaste ? À rien, 
je dirais immédiatement. » Et naturellement, tout ce livre brûlant est consacré au « mystère que l’on découvre lorsqu’on tourne son premier film – soudain 
le brouillard des lignes écrites, le personnage 
de papier deviennent une peau humaine qui vibre, s’anime et porte des actes possibles. C’est aussi pour cela que j’ai continué à faire des films… ». Continuer non sans inquiétude car lui, 
qui aime tant le « celluloïd », comme il dit parlant de 
la pellicule argentique avec qui naquit le cinéma, 
ne voit pas d’un très bon œil l’arrivée du tout-numérique. Et pourtant : rocker autant que cinéaste et écrivain, 
il se souvient : « Je ne veux être réactionnaire, écrit-il ; quand les machines sonores électroniques sont apparues, nous avons sauté dessus pour irradier l’incise des guitares électriques et produire un son d’alien. » Ainsi les contradictions nourrissent-elles d’énergie ce livre. Et l’on sait bien que mots, images ou sons, cet imprécateur amoureux ne se taira jamais. « Le cinématographe, écrit-il aux approches de la conclusion, m’est advenu comme la fièvre, un retour de maladie infantile contre l’âge juste. » 
Et, un peu plus loin : « Croire que c’est fichu, mais le faire. »

Autre homme de passion : on a parlé ici (l’Humanité du 17 avril) de Flammes d’Adolfo Arrietta, merveilleux conte sur une gamine qui rêve d’un pompier s’introduisant de nuit dans sa chambre et qui n’aura 
de cesse, femme, d’en capturer un, casque brillant 
et blouson de cuir noir compris. Si la chronique d’alors 
a pu pousser un lecteur (rêve de tout critique) à aimer 
ce film, ledit lecteur ne pourra que se jeter sur 
Un morceau de ton rêve… de Philippe Azoury. Précédé d’une chaleureuse note sur la vie peu ordinaire 
de cette figure de l’underground des années soixante entre Madrid et Paris, ce livre est la transcription d’un entretien qui dura quatre jours, en juillet 2009, avec 
« ce personnage indolent et délicieux, un jouisseur doux », dit son interviewer. Et c’est un bonheur. Arrietta y parle de cinéma, son cinéma, et du Paris des années éclatées de l’après-Mai 68. Une idée de l’élégance de ce cinéma : parlant des acteurs, il dit : « Je ne suis pas un dictateur. Le cinéma, c’est quand même le contraire de la dictature. C’est un rêve que l’on peut partager. » Et ça, il sait ce que c’est, lui qui rappelle ce mot de Lotte Eisner, hier grande dame de la Cinémathèque, à propos d’un de ses films : « Il est fait avec la matière du rêve. » Mais surtout, à lire 
ce livre, on comprendra qu’il est un cinéaste à aimer, celui qui a su dire : « Le cinéma se cache là où les choses sont sous-entendues. La psychologie a fait beaucoup de mal au cinéma. Elle est l’alliée de l’industrie. »

Emile Breton

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Serge Kaganski sur FJ Ossang, Les Inrocks

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Mordu Ossang

26/04/2013

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Regardez miroiter ces titres de films : L’Affaire des divisions Morituri ; Le Trésor des îles chiennes ; Dharma guns… Rêvez ces titres de livres : Tasman orient ; Ténèbres sur les planètes ; Hiver sur les continents cernés… Ah, c’est sûr, ça change de L’Elégance du hérisson, des Petits mouchoirs ou de Je vais bien ne t’en fais pas. F.J. Ossang ne fait partie de la galaxie des box-officiers, best-sellers et autres bankable stars du marché. Il vit, vibre et créé sur sa minuscule et solitaire planète, un splendide astre noir où scintillent des notions anciennes comme “électricité”, “pellicule”, des gros mots démonétisés comme “poésie”, sous l’égide de Mallarmé, Eisenstein, Burroughs, Murnau, Welles, Strummer… Il publie ces jours-ci Mercure insolent (La Fabrique du sens, Armand Colin), un texte insolent et mercuriel où il mêle journal de bord d’un cinéaste entravé, carnet de voyage aventurier, critique sauvage du système économico-culturel qui embourbe les artistes guerriers, essai cinématographique transfiguré par une langue de feu.

Entre mille considérations, Ossang prône la pellicule argentique contre le numérique. Réac F.J. ? Pfff, à l’ouest, ou au ciel, en tous cas bien loin de nos catégories et tiroirs étriqués. Décidant que le cinéma primitif est la pointe indépassée de la modernité, armé d’un verbe flamboyant comme seule vérité, samouraï propulsé par une colère totalement dénuée d’aigreur, Ossang nous téléporte dans les sphères de la fulgurance poétique et stylistique, à mille années-lumière des petites querelles terrestres anciens-modernes. Empêché par un système où les chaînes TV enchaînent les francs-tireurs de son genre, Ossang ne tourne pas. Alors il fait des livres. Où, tel un Django Unchained et vraiment déchaîné, il écrit, au hasard de 150 pages réverbérentes : “Si l’on eu recours au Cinématographe, c’est pour accélérer le monde à la façon du rock’n’roll… Défigurer l’instant pour qu’il écume, et détonne parmi les discours convenus !”. Ou encore : “À quoi bon voir ces films nauséeusement ‘réalistes’ fabriqués pour le découragement – ces ordures visuelles du non-être, après lesquelles chacun se remise dans son antre au lieu de bondir par le monde voir quoi peut en sortir, et nous démesurer…”.

Aller, une dernière secousse pour la route : “Temps mort pour la chimie cannibale : je me souviens 1989, quand l’on amena la caméra 35 mm Technovision sur le plateau des Açores, pour Le Trésor des îles chiennes… Ravage du cadre incroyablement large, ratissant tout sur son passage, vertige des tourelles d’objectifs en cinémascope, et démentielle appétence pour la pellicule noir et blanc dégorgeant des magasins : grise, lisse, vernie sur une face – brun clair beige et mate sur l’autre face… Je l’aurais dévorée, comme du chien enragé par une nuit de pleine lune équinoxiale… Autre siècle…“. Splendide livre électrique, convulsif, spasmodique, tellurique. Texte atomique, inspiré, qui décharge tellement d’images que c’en est aussi du grand cinéma. Mercure insolent. F.J. Ossang.

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Fabien thevenot – LE FEU SACRE, éditeur de FJ Ossang se dévoile

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LE FEU SACRE | INTERVIEW | L’INCONTOURNABLE MAG #02

Puisque le troisième numéro de L’INCONTOURNABLE MAGAZINE est sur le point de sortir, je me permet de mettre en ligne l’interview du Feu Sacré parue dans le second numéro. Encore merci à Philippe pour la tribune qu’il nous a offert.

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Philippe Deschemin : « Malheur à qui fait croître le désert ». C’est cette sentence Nietzschéenne qui nous accueille sur votre site. Mise en garde ou constat ?
Fabien Thévenot : Plutôt un pense-bête. Avant tout destiné à nous-même. Pour ne pas oublier ce contre quoi nous nous sommes constitués. J’aime beaucoup cette métaphore du désert. Il suffit de se balader rue de la République n’importe quel samedi après-midi pour se rendre compte que le désert croît, que notre monde a été intégralement remplacé par sa version parodique. Avant que l’occident ne devienne un vaste supermarché, il y avait un autre monde, que nous avons le vague sentiment d’avoir habité, et auquel nous pensons toujours avec nostalgie. Ce monde ne nous sera pas rendu, mais il est plus vrai que celui, matériel, trop matériel, dans lequel on prétends nous faire vivre. Les bons livres sont des interfaces qui nous reconnectent à lui. Tenter de les produire nous-même revient ainsi à fournir aux bonnes volontés les pelles afin de repousser, bon an mal an, cette mer de sable qui avance.

– Le Feu Sacré, qu’est-ce donc ?
Dans le monde de la matière, une modeste maison d’édition. Dans le monde de l’esprit, un de ces projets qu’on crée pour upgrader son existence. Au quotidien, un sacrifice financier, mais aussi une source de grande Joie.
Dans le monde symbolique, Le Feu Sacré représente autant le Saint-Esprit, la foi – et pas nécessairement religieuse – que l’énergie vitale. C’est cette multiplicité d’interprétation qui nous a poussé à l’endosser comme identité, le fait que ce soit un symbole universel évoquant la force vitale, l’essence, l’âme.

image– Vous avez publiés F.J. OSSANG et Aurélien LEMANT. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Le livre d’Aurélien Lemant “Traum : Philip K. Dick, le martyr onirique” est ce que nous pourrions appeler un essai poétique, très libre, qui propose une exégèse pour le moins singulière de l’œuvre de l’auteur de Blade Runner. Je n’aime pas proprement parler d‘“essai” pour parler de ce livre étant donné que “Traum” pose plus de questions qu’il ne donne vraiment de réponses. C’est un essai, mais sans démonstrations, une divagation littéraire et onirique qui propose au lecteur une expérimentation vivante de l’œuvre Dickienne, plutôt qu’une dissection de son cadavre. Dick est un levier, une formule magique, c’est un ouvreur de mondes. Plutôt que de retourner et d’examiner la clef dans tous les sens, “Traum” propose plutôt de partir à la recherche des serrures. Sous ses airs de livre spéculatif, c’est un mode d’emploi. Au lecteur de voir ce qu’il ouvre en lui.

“Hiver sur les continents cernés” de F.J. Ossang compile une série de textes issus de la revue littéraire CEE qui a existé entre 1977 et 1979, en pleine explosion punk (et ça se sent), jamais réédités depuis lors. Même si Ossang a écrit quelques textes avant de créer cette revue, ces pages représentent à nos yeux son véritable acte de naissance poétique. On y retrouve déjà son fiévreux et si particulier mélange de prose Burroughienne, à la fois post-Beat et proto-punk et où se croisent toutes ses préoccupations du moment (qu’on retrouvera évidemment dans les premiers films qu’il réalisera quelques années plus tard) : la mort de l’occident, la victoire du spectacle sur le réel, le sens et la place du terrorisme, de la langue et des flux d’images dans nos démocraties mourantes et désarticulées. C’est une réponse littéraire à la musique de Throbbing Gristle ou de P.I.L.

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[F.J. Ossang | Photo | Rafat Placek]

Aucun de nos livres n’est vraiment classé dans une collection, nous avons pris dès le début le parti de ne pas enfermer les livres dans les carcans prédéfinis en usage dans ce milieu. Sous l’étiquette du Feu Sacré, sont et seront ainsi publiés des essais, des romans, de la poésie, ou des textes in-identifiables ou à la frontière des genres. Nous ne souhaitions pas prendre les gens par la main, plutôt les laisser définir eux-mêmes à quel genre se rattachait tel ou tel livre.

– Votre maison d’édition est toute jeune, où trouve t-on l’énergie et l’envie de se lancer dans une entreprise comme celle-ci alors que tout les signaux médiatiques nous confortent dans une réalité de crise économique?
La recette est la suivante : beaucoup d’insouciance + un certain j’m’en foutisme à l’égard de la réalité économique + un manque total d’ambition financière – saupoudré d’une volonté de rester spontané et naïf. Le Feu Sacré, c’est une maison d’édition Punk. Le Feu Sacré, c’est une chanson des Ramones ou de Black Flag. Courte, agressive et chantée sachant qu’on sera peut-être mort demain.
Nous sommes nés dans les années 70, notre génération enfile depuis lors les crises économiques comme des paires de chaussettes, si bien qu’elles n’ont plus sur nous aucun pouvoir pétrifiant. Le Feu Sacré n’est pas un plan d’épargne, c’est de l’énergie dépensée en pure perte (au sens Bataillien du terme : en vain, sans raison ni but), un projet qui réponds à une volonté de brûler à un moment donné. Et puis qu’aucun feu n’est éternel… Le Feu Sacré cherche à subsister, à ne pas mourir trop vite, mais c’est un projet voué à se consumer.

– Quelles sont vos sources d’inspirations, vos modèles ?
Du point de vue éditorial, ce sont surtout des maisons d’éditions des années 70 qui m’inspirent. Eric Losfeld, Le Terrain Vague, Christian Bourgois. Je trouve qu’à cette époque, il se publiait bien plus de choses intéressantes qu’aujourd’hui, et ce malgré un lourd contexte de censure (il n’y a qu’à lire l’autobiographie de Losfeld “Chargé comme une mule” pour se rendre compte du courage dont il fallait s’armer pour être éditeurs de textes “difficiles” sous Pompidou ou Giscard).
Du point de vue esthétique, un certain nombre de maisons d’éditions forcent notre admiration. Allia, Cent Pages. Dans un autre registre, j’aime beaucoup les livres de L’Arbre Vengeur, ou de chez Inculte, mais c’est à peu près tout. En France, les collections ont rarement des identités visuelles fortes. Il y a comme une peur que la forme prenne le dessus sur le fond, c’est dommage. Et plus les maisons d’éditions sont grosses, moins elles font des choix pertinents.

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– Comment ce sont effectués les premiers choix éditoriaux : casse tête ou coup de cœur ?
Je ne pense pas qu’on puisse parler de choix, ces noms se sont logiquement et naturellement imposés. Concernant F.J. Ossang, nous connaissions son œuvre littéraire et cinématographique depuis une vingtaine d’année, et j’ai toujours eu le sentiment que je finirais par travailler avec lui un jour ou l’autre.
Concernant Aurélien Lemant, c’était plutôt de l’ordre de l’intuition. A part quelques nouvelles et une poignées de critiques littéraires, il n’avait juste là rien publié. Je connaissais une partie de son travail en tant que comédien et metteur en scène (avec la Carcasse, Bactérie Théâtrale), et j’ai eu le sentiment qu’il pourrait écrire un bon livre sur Philip K. Dick, un auteur dont nous avions souvent parlés ensemble. “Traum : Philip K. Dick le martyr onirique” est le premier (et je pense le dernier) livre que je me suis engagé à publier simplement sur la lecture de son pitch. J’ai eu beaucoup de chance, le livre tel qu’il existe aujourd’hui est bien meilleur que tout ce que j’avais pu imaginer et projeter sur lui.

– Nietzsche semble détenir une grande place dans l’univers du « Feu Sacré ». Ce penseur est victime de nombre d’apriori souvent véhiculés par des médias qui ferait mieux de ne pas parler de ce qu’ils ne connaissent pas. On oublie trop souvent de parler de son amour absolu pour la musique, son amour pour la « vie », la liberté, son dégoût du pangermanisme qui préfigure le nazisme à venir… Et aussi son refus du totalitarisme lorsque il parle de l’état comme « le plus froid des monstres froids ». Qu’est-il pour vous ?
Nietzsche marque pour moi c’est la rencontre d’une authentique philosophie vitaliste, à un moment donné où mes propres batteries existentielles étaient complètement à plat. C’est sur le plan métaphysique que la lecture du vieux Friedrich m’a été salutaire. Je n’irais pas jusqu’à dire que la lecture du “Gai savoir” m’a sauvé la vie, mais elle a fortement contribué à ré-inspirer mon existence.
Il faut savoir rester à l’écoute des morts, ils ont des tas de choses à nous dire. Pas besoin de faire tourner les tables pour ça, ouvrir un bon livre est largement suffisant. Dantec disait la même chose par rapport à sa lecture du journal de Léon Bloy, dans son premier “Théâtre des Opérations”. A l’époque j’avais trouvé cette idée fascinante mais vraiment exagérée. Aujourd’hui je comprends parfaitement ce qu’il voulait dire.

– La littérature d’aujourd’hui. Qu’est ce qui vous excite ?
La littérature latino-américaine, surtout. Roberto Bolaño en tête. Je tiens son “2666” pour le premier grand roman du XXIe siècle. C’est un roman comme je pensais qu’on en écrirait plus jamais : généreux, complexe, ample, ambitieux, écrit dans une langue chatoyante mais d’une forme malgré tout assez classique. C’est un “Crime et Châtiment” contemporain. Un très grand et abyssal roman sur le mal. J’aime aussi beaucoup Rodrigo Fresan, même si son style plus “pop” me fatigue parfois un peu. Récemment, les livres de Juan Francisco Ferre paru chez Passage du Nord-Ouest m’ont bien stimulés, aussi.
En France, c’est l’électrocardiogramme plat, hors des nombreux essais de Pacôme Thiellement que je dévore depuis deux ans. Côté Amérique du nord, j’ai une grande sympathie pour les trois derniers romans de Norman Spinrad (Il est parmi nous / Oussama / Le Temps du Rêve), qui à 70 ans bande toujours très dur.

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– Ou peut-on se procurer vos ouvrages ?
Sur Lyon, dans un certain nombre de bonnes librairies : Le Bal des Ardents, Passages, Ouvrir l’Oeil, Vivement Dimanche, Temps Livres, entre autre. Sur Paris, à Parallèles, Un Regard Moderne, Hors-Circuits, et dans tout un tas de librairies un peu partout en France.
Mais il est aussi possible de commander nos ouvrages sur notre site internet où nous proposons pour chaque volume les frais de port à un euro. Seulement un euro de plus qu’Amazon ! Il ne s’agit pas de tenter de concurrencer le géant de la vente du tout-et-n’importe-quoi-dans-votre-boite-aux-lettres, mais de ne pas freiner le lecteur potentiel devant les tarifs exorbitants de la Poste. Nous tentons aussi de faire comprendre à l’acheteur qu’il vaut mieux acheter directement le livre à sa maison d’édition plutôt que sur un site où celle-ci vends ses livres presque à perte.

– Le futur du Feu Sacré ?
Plusieurs projets sont les braises, mais rien que je puisse officiellement annoncer. Mais ce seront des textes bouillonnants et rock’n’roll, soyez-en sûr !
Nous avons aussi commencés à produire des versions audiobooks de nos ouvrages. Je crois que c’est un médium mal exploité, qui n’est plus aujourd’hui seulement destiné aux circuits des médiathèques au rayon destinés aux non-voyants, mais qui peux être un parfait médium pour l’amateur de littérature passant beaucoup de temps en voiture ou dans les transports en commun. Autant l’idée du livre numérique me laisse totalement froid (nous y viendrons, mais probablement sous la contrainte), autant l’audiobook me semble ouvrir des perspectives inouïes en matière de “mise en scène sonore” et d’expérimentation audio-phonique.

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Dharma Guns: French Experimental Punk Cinema (article sur Filmland Empire)

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Dharma Guns: French Experimental Punk Cinema

In Dharma Guns, a man suffers a terrible jet-ski accident. Waking up partly amnesiac, he goes after a mysterious pharmatical corporations in the strange island country of Los Estrellas, which manufactures a medication he has become reliant on, which seems to turns its subjects into zombies in too high dosage!


Maverick French director F.J. Ossang is one I have been waiting for a long time to finally see a film of, over twenty years in fact! Back in the early 90’s, as a teenager in France, finding my fix of cult/alternative film news was not easy, in those pre-Twitter, pre-IMDB, pre-internet dark days. Mad Movies was fun but perhaps too focused on horror, Premiere & Studio did not venture too far outside the mainstream, and Les Cahiers du Cinéma was too po-faced at the time. So it left me with one film magazine, Starfix, a short-lived venture that people of my generation remember with much fondness, as it opened our eyes to a whole new world, championing the early work of David Cronenberg, David Lynch, John Carpenter, Peter Greenaway etc…

It was in those pages that I first read about French director F.J. Ossang, and his film Le Trésor des îles Chiennes (roughly translated as The Treasure of the Dog Islands), which seemed intriguing enough, a sort of black & white punk experimental/old school adventure film, but which never made it to any cinema in my city. After that, I did not hear about him ever again (although he briefly became my friend on Facebook, I even had a short conversation with him once, a rather surreal experience) until I came across the trailer for Dharma Guns recently and I knew I had to see this.

If the story sounds straight forward, it is nothing of the sort. Or rather, it might be perfectly clear, but we are only presented with the skeleton of a story, with entire backbones missing. Characters are not introduced, entire plot developments are cut, and it is up to the viewers to use his own imagination to fill the blanks and link the dots. It might sound frustrating but it is nothing of the sort. Often throughout the film, we are left wondering: what are we actually seeing? Flash backs? Memories? A vivid dream? Where are we? The land of the dead, the non man’s land of an artist’s imagination?

There are very few directors who have such an inimitable and immediately recognisable style, David Lynch, Tim Burton, Pedro Almodovar… And FJ Ossang is one of them. Here we are back with the impossibly stylish and coherent visuals, with the gorgeous black & white, and the dreamy atmosphere. There are echoes of the French 80’s punk music scene, of old fashioned serial adventure novels (with a touch of science fiction), and presented in an impossibly stylish package. Some have even branded him a punk Lean-Luc Godard, as just like the old master in his later days, he loves nothing more than adding some seemingly random text inserts throughout, which adds to the strangeness of it all.

And using non-professional actor Guy McKnight (singer of the band The Eighties Matchbox B-Line Disaster) in the lead with his old school romantic beauty with a modern twist, complete with long dark hair and heavily accented French, gives it an extra layer of oddness. As for the women, while none of them have much of a meaty role in this, the director has a gift to make them all appear timelessly glamourous and mysterious, in a way that only David Lynch can match.

Any fan of experimental and cult cinema should lose themselves in the unique world of FJ Ossang, in all its abstraction and beauty.

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16 mars 2013 – le retour des Chiennes à Paris

LE TRESOR DES ILES CHIENNES Samedi 16 Mars 2013 à 21h 40 à Paris 8° Festival L’EUROPE AUTOUR DE L’EUROPE Cinéma L’Entrepôt 75014 Paris

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Dharma Guns cité par le monde

Le palmarès de l’année des critiques du « Monde » – Jean-François Rauger
Article paru dans l’édition du 28.12.11
. Un été brûlant. Philippe Garrel2. Oki’s Movie. Hong Sangsoo

3. Melancholia. Lars von Trier

4. L’Etrange Affaire Angelica. Manoël de Oliveira

5. Bons à tirer. Bobby et Peter Farrelly

Pourquoi Philippe Garrel et Hong Sangsoo? Sans doute parce que ce sont les cinéastes qui parlent le mieux de l’amour. Chez le premier, c’est à la fois une plante carnivore et la rencontre de l’absolu et du désastre, une vampirisation dangereuse et une expérience indivisible menacée par les contingences, chez le second c’est l’enjeu d’un mécanisme à première vue purement cérébral, qui passe par une sorte de déconstruction (les quatre histoires différentes qui forment Oki’s Movie) avant d’atteindre à une autre forme de vérité des sentiments. L’un est romantique, l’autre pas. Leurs films parviennent par des voies différentes à une grande pureté d’émotion.Dans Melancholia, la dépression devient un désir de catastrophe et la fin du monde est la représentation d’un état limite de la féminité. Deuxième volet, après Antichrist, d’une série qui s’attaque de front aux composantes biologiques, psychologiques, mystiques de l’identité féminine, Lars von Trier entre dans l’âge d’une maturité incroyablement audacieuse. Le plus que centenaire Oliveira raconte, avec L’Etrange Affaire Angelica, l’histoire d’un homme qui tombe amoureux d’une morte. Le passé est ici l’occasion pour le cinéaste de revenir aussi vers les sensations de sa propre enfance. Un art poétique qui va à l’essentiel. Enfin, si l’on veut apprendre quelque chose de la misère sexuelle de l’homme occidental et de la prison qu’il s’est lui-même construite, on reverra avec profit l’hilarant Bons à tirer, des frères Farrelly. Mais il y eut aussi cette année Au-delà, le film de Clint Eastwood, sans doute un des plus incompris de sa filmographie, O Somma Luce, de Jean-Marie Straub, La Dernière Piste, western minimaliste de Kelly Reichardt et aussi, entre autres, les films de Bertrand Bonello, F. J.Ossang, Jerzy Skolimowski, David Cronenberg, Nicolas Winding Refn. Bon cru.

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F.J. Ossang (1979) by Gérard Courant – Cinématon #52

Le « Cinématon » n°52 de F.J. Ossang réalisé par Gérard Courant le 10 avril 1979 à Perpignan (France) (Silencieux).
F.J. Ossang’s portrait by Gérard Courant (1979 – silent).

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Morituri à Paris !

L’AFFAIRE DES DIVISIONS MORITURI – film de F.J. Ossang
8 Mars 2013 à 19 h. Forum des Images à Paris
+ LA DERNIERE ENIGME (1982)

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Mercure Insolent – nouveau livre F.J. Ossang

A quoi bon les cinéastes en un temps de manque?…
Les poètes vont et viennent au-dessus du vide. Il y en a qui tombent – d’autres mesurent l’espace qui sépare du vrai monde [….]
Sans savoir pourquoi, le cinéaste est proche du poète – étant à ses antipodes. La poésie se fonde sur une passion déchirée pour sa langue maternelle cependant que le cinéaste guette des proies solaires, et fond sur le monde comme un rapace – les mots n’ayant d’autre vocation que deviner son plan d’attaque avant de pouvoir être escamotés à seule fin d’enchaîner la persistance chasseresse d’un plan photonique à l’autre dans la plus équivocité possible…
MERCURE INSOLENT, un livre de F.J. Ossang
à paraître le 23 Avril 13 (Ed. Armand Colin, collection La fabrique du sens)

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ITW F.J. OSSANG – Cryptkeeper

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