FJ OSSANG sur France Culture, lundi 18 juin 23h – Report au 25 juin

dans le cadre de l’émission de création radiophonique, l’Atelier Intérieur, tous les lundi de 23h à minuit.

ATTENTION : suite à une grève l’émission est décalée au 25 juin prochain

Poésie, théâtre, performance… Un moment pour sonder nos vies intérieures grâce à la création ultra-contemporaine. C’est du rêve et de la chair, en paroles, en sons, au présent.

Carte blanche aux Soirées nomades de la Fondation Cartier une fois par mois : performance en direct d’un artiste qui nous rejoint en studio.

Il y a aussi les adorations d’Yves-Noël Genod, les descriptions de Bettina Atala, les interprétations de Tobie Nathan : laissez vos rêves sur le répondeur 01 56 40 28 33.

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Canaliser la revolte : vers le cinema desordre (panorama Cinema)

article original ici

Affaire des divisions Morituri, L’ (1985)
F.J. Ossang

Canaliser la révolte : vers le cinéma désordre

Par Alexandre Fontaine Rousseau
Film porté par un souffle à bout de souffle, carburant aux amphétamines et à l’énergie du désespoir, L’affaire des divisions Morituri invoque les forces du chaos, de la rupture, voire de la fracture, annonçant une (énième) fin du cinéma, une apocalypse des images née de l’érosion des liens les unissant traditionnellement. F.J. Ossang c’est, dès son premier long métrage, William S. Burroughs et sa logique éclatée du cut-up rencontrant la violence narquoise du punk-rock dans l’arène sauvage du cinéma : une méthode frénétique qui tire le film d’un fragment, d’un éclat à l’autre, selon une cohérence approximative reposant souvent sur l’élan cinétique pur. Mouvement perpétuel, dégénératif, film se dirigeant à toute vitesse vers une entropie rêvée, quasi utopique : ces Divisions Morituri, c’est le chaos se nourrissant de lui-même, le présent se rongeant de l’intérieur, se déchirant pour que se déverse au sol l’avenir qu’il contient déjà. C’est un peu l’Alphaville de Godard, certes, revu et corrigé selon les critères esthétiques de l’après-punk (et, pourquoi pas, du cyberpunk), mais animé par cette même certitude que le contemporain offre déjà la matière première d’un film de science-fiction à qui ose voir le présent tel qu’il est : absurde, abject.

Il y a, dans cette idée qu’il s’agit simplement de filmer le réel d’une certaine manière pour qu’il bascule vers l’irréel, quelque chose de fondamentalement cinématographique. Quelque chose de pur. Le cinéma n’invente pas : il s’approprie et transforme, pour mieux révéler. Comme si nous habitions déjà dans l’irréel et que le soi-disant réel était l’illusion par laquelle nous nous protégions du désordre ambiant. Chez Ossang, le cinéma dévoile la fragilité du réel : il en abolit la façade homogène, exposant les courants souterrains, les passions occultées, les systèmes cabalistiques. Voilà pourquoi son oeuvre est traversée de sociétés secrètes, de complots abstraits, de formules alchimiques et d’arènes illégales où s’affrontent les gladiateurs de l’ombre; d’affrontements, de tensions entre les forces de l’ordre et de la révolte. Le cinéma, agent perturbateur, s’infiltre tel un salutaire parasite – brouillant les transmissions du réel, dénonçant la nature mensongère de leur caractère ordinaire.

Si, formellement, le film d’Ossang peut paraître abstrait, il n’en demeure pas moins qu’il est ancré dans une réalité concrète bien précise : celle de la scène punk et industrielle des années 80, qui fournit au film tant sa trame sonore et ses acteurs que son énergie viscérale et son attitude sans compromis. L’affaire des divisions Morituri se nourrit de ce climat social, culturel et politique, l’exprime parfaitement avec ce que cela implique d’approximations au niveau de la forme – surcharge fièrement effrontée d’images, d’idées et de prétentions poétiques parfaitement assumées. Tant et si bien que le « film » n’offre au bout du compte qu’une approximation tumultueuse des conventions du cinéma : l’intrigue s’éparpille en découpages arbitraires, s’expose par d’obscures déclamations démantelant le principe même du récit. Les genres sont détournés, piratés. Ossang, cinéaste instinctivement expérimental, échappe au sens unique et embrasse la démultiplication des sens. Liberté des impressions. Son film s’abandonne à l’impulsion de son auteur, à cet impératif de créer, quitte à s’égarer dans sa propre fécondité, fier de sa foisonnante densité. Les fragments s’entrechoquent. La violence entraîne la violence. Fructueux désordre. Tant et si bien que l’on ne distingue plus nettement ce qui relève de l’amateurisme déchaîné de ce qui tient du pari formel relevé.

Évidemment, ce rejet des systèmes préétablis du septième art va de paire avec la répudiation totale des normes sociales qu’ils impliquent. En exigeant du film qu’il se plie aux lois de la linéarité et de la clarté, le cinéma classique a établit un statuquo auquel Ossang livre une guerre sans merci. Voilà qui, encore une fois, le place dans la lignée de Godard – tout en rappelant que son oeuvre trouve ses origines dans la littérature, dans le langage lui-même, dans les structures qui le réglementent et qu’il dynamite. Car Ossang, comme Godard, s’attaque à la grammaire du cinéma elle-même. Tout comme Burroughs qui, par un acte de cannibalisme linguistique, cherchait à se libérer de l’emprise du virus-mot. Ce avec quoi rompent ces figures rebelles, c’est une codification rigide qui, en réclamant le sens, impose une vision du monde. Nous sommes ici aux antipodes d’un cinéma engagé ancré dans la tradition narrative, d’un cinéma de réforme. Nous nous aventurons sur le territoire dangereux, encore incertain, du cinéma désordre : un cinéma anarchique, donc anarchiste, révolutionnaire, un cinéma sans foi ni loi qui ne craint plus rien ni personne. On comprend, en voyant défiler cette longue scène où trois des personnages jouent à la roulette russe sur une plage, que leur attitude frondeuse, leur insolence, exprime l’essence même du discours d’Ossang.

Car, face à un univers corrompu, politiquement décadent, les protagonistes du cinéaste s’enfuient dans la révolte totale, se révoltant même contre la mort elle-même. Ils se réfugient dans les marges, retournent à l’état sauvage plutôt que de mourir étouffés par la normalité. Rejet absolu. C’est en ce sens que L’affaire des divisions Morituri constitue l’exemple par excellence du film punk – en tant qu’objet esthétique et idéologique. Bi

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Dharma guns, paris 06 mai 2012

DHARMA GUNS à la CINEMATHEQUE FRANCAISE
Dimanche 6 Mai 2012 – à 11h du matin…
(« Voir et Revoir le Cinéma Contemporain »)

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Signature Fj Ossang

La librairie Ciné Refletet les Editions Le Feu Sacré vous proposent de rencontrer
F.J. Ossang
Vendredi 4 mai à partir de 18h

à l’occasion de la parution de
HIVER SUR LES CONTINENTS CERNÉS
Archives Ossang, volume I / Revue Cée 1977-1979

(Le Feu Sacré Editions) – 208 pages – 13 Euros

« Et l’on fît une revue – la revue CEE, qui allait devenir une
usine de textes. Où l’on apprit à écrire – ou mécrire, ou désécrire.
Le temps de l’anti-poésie.
A quoi sert d’abord une revue ? A produire des frictions à défaut
de fiction, comme dirait l’autre. Désincarcérer la parole figée dans
le baratin analytico-critique des années 70 – la frotter aux théories
des 2 William – Blake & Burroughs… Attaquer le virus-mot, produire
du texte pour armer la distance parcourue à un âge où le temps ne se
décompte qu’à mesure qu’on le tue…
34 ans plus tard, demeure cette collection de textes alignés à
toute vitesse pour se défigurer… »

F.J. Ossang est né en 1956. Il crée la revue CEE en 1977, puis le groupe de noise’n roll MKB Fraction Provisoire en 1980, à qui l’on doit 9 albums et la musique de ses films. Son dernier long-métrage, DHARMA GUNS est sorti en Mars 2011.
Il a publié une quinzaine de livres, dont GENERATION NEANT (1993), LES 59 JOURS (1999) ou W.S. BURROUGHS (2007).
Ses premiers films sont réunis dans un coffret DVD chez Potemkine/Agnès b (2011).

Son œuvre, urgente, apatride et protéiforme fait de lui un artiste singulier, inclassable, à l’intégrité jamais démentie.
A découvrir ou “archiver” en cd, vinyles, dvd et livres rares!

+ le film DHARMA GUNS (93′, 2010) à la Cinémathèque Française Dimanche 6 Mai à 11h du matin!

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Hiver sur les continents cernes, nouvel ouvrage de FJ Ossang aux Editions le Feu Sacré

Une nouvelle maison d’édition lyonnaise, Le Feu Sacré, ouvre son catalogue de bien belle manière avec un ouvrage d’anthologie de FJ Ossang  » Hiver sur les continents cernés« . Cet ouvrage compile les textes introuvables maintenant et édités dans la revue CEE, à la fin des années 70.

 

Disponible sur le site de l’éditeur pour 13 euros

Retrouvez en plus FJ Ossang à Lyon pour le vernissage de la maison d’édition, le mercredi 04 avril au cinéma Comedia (Lyon, avenue Berthelot)

 

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Prochaines projections de Dharma Guns

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Vladivostok + ITW Ossang – france 2, histoires courtes

Pour ceux qui auraient raté la diffusion dimanche 19 février très tard, voici ci dessous la séance de rattrapage !

 

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MORITURI (84) de retour le 1er Mars 2012, vinyl sorti chez Euthanasie !

article original ici

1er mars 2012 Céeditions Tracks & Euthanasie Records présentent :

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Réédition de l’album « Morituri » enregistré par Patrick Woindrich au studio W.W. en juillet 1983 et publié en janvier 1984 (split album avec Lucrate Milk).
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F.J. Ossang (chant) – Phil Tango (guitare) – Ludvik Higgins (basse) – Raoul Gaboni (batterie) – Gina Lola Benzina (synthétiseur).
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Pochette réalisé par Sébastien Morlighem, photo extraite du film « L’Affaire des Divisions Morituri » (1984) de F.J. Ossang.
Mastering et gravure réalisé au studio Parèlies par François Terrazzoni le mercredi 18 janvier 2012 sous la surveillance de F.J. Ossang.
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Titres :
  • Morituri (version courte)
  • Drame de vitres
  • Pluie nègre
  • Mexico mycenes
  • Morituri
  • We’ll fall
  • Venezia
  • Morituri (instrumental)
  • Fight in technonights (live)
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Morituri sur Euthanasie : le vinyl comprendra une affiche du film….

article original chez euthanasie

samedi 25 février 2012

Activités du week-end !!!

 

Vendredi je suis passé chez mon imprimeur pour récupérer les affiches pour le disque de M.K.B. (affiche du film) et celui de Foutre (déclinaison de l’affiche).
Demain c’est foire aux disques au pays des Kidnap.
Pour les disques de M.K.B. et Foutre ils partent de l’usine mercredi…

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Dossier Special F.J. Ossang dans le Numero 42 de la revue VERTIGO

article originel ici

couverture de APESANTEURS

128 pages – 17,00 €
Lignes-Vertigo

APESANTEURS

Revue Vertigo n°42

+ Dossier F.J. Ossang

Ce n’est plus seulement un nouvel imaginaire, post-historique, mais peut-être aussi un nouveau régime des images, notamment induit par la possibilité de « traverser » toutes les apparences, jusqu’à rencontrer la réversibilité et l’absence de résistance de toute chose, qui se fait jour dans les fictions cinématographiques contemporaines.

« Nous ne croyons plus à ce qui nous arrive » (Gilles Deleuze)

Apesanteur des corps pris dans les rets des espaces numériques, apesanteur des perceptions mentales et des points de vue en lévitation, apesanteur des récits réticulaires, hyperboles rythmées par la répétition infi nie du même. Ces apesanteurs concernent d’abord les grandes ou petites formes contemporaines de récits allégoriques, très concentrées dans le cinéma d’action hollywoodien. Des architectures totalisantes et spéculatives, mais souvent dépressives, dont Inception (Christopher Nolan) serait le parfait prototype.

Tout se passe comme si, au coeur même d’une industrie produisant des images toujours plus labiles et hybrides, le cinéma, par l’effet de sa puissance technologique avait atteint sa vitesse de libération – libération des contraintes du tournage et de la matière, substitution au réel d’une hyperréalité sphérique, dont des récits modulaires et teintés d’inquiétude seraient les métaphores. Cette dématérialisation, ce défaut de consistance, pourrait n’être que le pendant de celle des échanges propre à l’hypercapitalisme : l’évanescence visuelle a tôt fait de se muer en bulle fantasmagorique, quand la négation des pesanteurs se révèle être celle des corps vivants et des rapports sociaux.

Le panorama proposé par ce numéro n’a rien d’exhaustif, mais voudrait tisser des correspondances entre quelques figures orbitales, sans se priver de sorties hors du territoire américain : des emboîtements virtuels du Monde sur le fil, où Fassbinder diffracte sa critique politique, aux toboggans de pixels verts de Matrix, de la lutte éperdue contre la surveillance généralisée des derniers corps héroïques aux objetspersonnages de la constellation Pixar, du monde cristallin de la série Mad Men à la parabole élégiaque de The Tree of Life ou aux hallucinations chimériques de Donnie Darko (Richard Kelly)…

L’oeuvre singulière de F.J. Ossang, quant à elle, poétise le monde au lieu de le virtualiser, en nous invitant au voyage. Un laboratoire d’expérimentations où Chris Marker et William Burroughs croisent Henri Vernes et la SF de Métal hurlant. Un cinéma en quête de l’énergie primitive du muet, réactivant la puissance visionnaire d’Eisenstein ou de Feuillade, à la fois polémique et lyrique – Ossang est aussi poète et musicien punk. C’est pourquoi nous avons souhaité lui consacrer un ensemble, comme une belle échappée vers des contrées intenses et revigorantes.

Dossier F.J. Ossang L’œuvre de F.J. Ossang est une quête  : retrouver la puissance brute du son avec le punk et la musique industrielle, la force visionnaire du mot à travers Burroughs, l’énergie primitive de l’image en revenant au cinéma muet. Chaque film est un voyage  : le Paris « feuilladien » où s’affrontent les sociétés secrètes de L’Affaire des divisions Morituri (1984)  ; la terre irradiée du Trésor des îles chiennes (1990), ultime refuge de Nosferat le roi des rats  ; l’Amérique du Sud de Docteur Chance (1997), repère d’aventuriers et de trafiquants  ; l’île narcotique de Dharma Guns (2011), au point médian de la vie et de la mort, du sommeil et de l’éveil.

En trente ans cinéma, de musique et de poésie, F.J. Ossang a inventé l’un des territoires les plus libres du cinéma, un laboratoire d’expérimentations où Chris Marker et William Burroughs croisent Henri Vernes et la SF punk de Métal hurlant.

Editeur : Lignes-Vertigo
Prix : 17,00 € (à paraître)
Format : 16 x 19 cm
Nombre de pages : 128 pages
Date de parution : 24 février 2011
ISBN : 978-2-35526-095-7
EAN : 9782355260957
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