Les faucheurs d'OGM sont les héritiers d'Action directe
Métro Marseille, 07/07/2005

Le journaliste et réalisateur de documentaires Pierre Carles est présent demain à Marseille au Théâtre actuel Sandrine Monin (1) pour présenter Ni vieux, ni traître, son dernier film consacré aux ex-membres du groupe terroriste Action directe.


— Après plusieurs films très critiques sur les médias, vous vous intéressez aux ex-membres d'Action directe. Pourquoi ce changement ?

  Il y a pourtant une filiation avec mes précédents documentaires : le film s'ouvre avec l'émission consacrée par Christophe Hondelatte aux ex-membres Action Directe (2). Il en donne une image de fous furieux, de bande sanguinaire, alors qu'on découvre qu'ils parlent de façon sensible, ont une certaine humanité, doutent et réfléchissent.

— Vous prenez clairement parti, dans ce film, en donnant la parole uniquement aux membres d'Action directe...

  Effectivement, je ne donne pas la parole aux familles des victimes (René Audran et Georges Besse, assassinés par Action directe en 1985 et 1986 ndlr), mais c'est un choix politique. Je souhaitais la donner à des gens qui ne l'ont que rarement, du fait des médias. C'est au spectateur de se forger sa propre opinion.


— Quels seraient aujourd'hui les héritiers des groupes politiques de cette époque qui prônaient la lutte armée et "l'action directe" ? Les altermondialistes ?

  Non, le courant altermondialiste me semble très flou et un peu vague. Les antinucléaires ou les faucheurs de plants d'OGM sont en revanche dans cette filiation, même s'ils n'agissent pas de façon violente en prenant les armes et s'ils effectuent, pour ces derniers, leurs actions à visage découvert.

Propos recueillis par J.D.

(1) 96, rue de l'Evéché, II e . Entrée libre. Réservations : 04 91 50 37 41.
(2) "Faites entrer l'accusé", diffusé sur France 2.