Maison
Vaguemestre
 
Société
Textes
Images
Musiques
 Images
 
   

Ralph Rumney

 
 

Le Consul

 


RALPH RUMNEY

Le Consul
Entretiens avec Gérard Berréby en collaboration avec Giulio Minghini et Chantal Osterreicher
Editions Allia,
124pp., 90F,
octobre 1999.

 

«L'Anglais Rumney était un des piliers de la bande du bistrot Moineau. On le surnommait «le Consul» en référence à l'alcoolisme du héros d'«Au dessus du volcan» de Malcom Lowry. Il devint ensuite un des fondateurs de l'Internationale situationniste. Debord l'en a vite exclu.»

 

 

 

Extrait publié par Libération en octobre 1999.

Tu sais ce que ça veut dire poiesis en grec ?
Ça se rapporte au faire.

Et ars, en latin ?
Savoir-faire.

Oui, et ce genre de faire-là vient d’auteurs latins comme Lucrèce, qui l’assimilaient à l’art. Cette définition de l’art s’applique aussi bien au poète, à l’artiste qu’au scientifique. Et je considère que l’un ne peut pas exister sans être en symbiose avec les autres. En tout cas, concilier ces trois activités a été la méthode que j’ai tenté de pratiquer jusqu’à ce jour. Ma démarche a toujours relevé de l’expérimentation, comme celle du scientifique moderne. Et il me semble invraisemblable que j’en change un jour.

Il n’y a donc pas de problème de concurrence, d’échec ou de réussite, dans la mesure où ta démarche n’est pas celle d’un peintre traditionnel, voire d’un peintre d’avant-garde.
Je ne crois pas aux avant-gardes. D’ailleurs, je ne me suis jamais senti en compétition avec des artistes vivants, ça ne m’intéresse pas.
J’ai connu des périodes où je vendais tout ce que je peignais. Je ne sais pas où mes œuvres ont disparu. Elles ont été éparpillées. Ça correspond à un mode de vie, à ses hasards, à ses circonstances, les choses se sont vendues ou perdues. On peut presque dire aujourd’hui que je suis un artiste sans œuvres, qu’elles sont devenues accessoires.

Un jour, Marcel Duchamp a dit qu’il ne peignait plus, et tout le monde l’a cru. Mais on s’est aperçu qu’il n’avait jamais cessé de travailler.
Ce serait une erreur de penser qu’il n’a pas continué ses propres recherches. Evidemment il lui fallait prendre du champ.

On a pu penser que toi aussi tu étais un personnage mythique, mort en tant qu’artiste productif, en tant que penseur, alors que tu jouis d’une notoriété certaine pour des choses un peu légendaires, comme ce fameux Guide Psychogéographique de Venise. Et on découvre que toi non plus, tu n’as jamais cessé de travailler. Pour comprendre un peu, reprenons depuis le début. D’où viens-tu ?
Je suis né à Newcastle en 1934. Quand j’avais deux ans, nous sommes partis pour la banlieue de Halifax, dans le Yorkshire. Je vivais dans un immense presbytère avec mes parents. Il y avait un grand jardin avec des arbres fruitiers, un potager, ce qui était une richesse pendant la guerre. J’adorais cet endroit.

Qui étaient tes parents ?
Ma mère était issue de la moyenne bourgeoisie londonienne, fille de médecin, infirmière en chef et missionnaire en Abyssinie. Elle était fière d’avoir été la première femme blanche admise à la cour du Négus. C’était une femme très éclairée. Malheureusement, je me souviens surtout de sa maladie. Elle est morte quand j’avais quatorze ans.
Mon père était fils de mineur. Il avait commencé à travailler dans les mines quand il avait douze ans et n’avait aucune éducation formelle. Après la guerre, il a entrepris des études de théologie, et passé plusieurs années au Nyasaland (Malawi) comme missionnaire. A son retour en Angleterre il est entré dans les ordres et est devenu vicaire à Newcastle. On a du mal à concevoir aujourd’hui les efforts nécessaires à une personne issue de la classe ouvrière pour accéder à la petite bourgeoisie.

On n’est pas loin d’Engels…
… On n’en est pas très loin. D’ailleurs, Keir Hardie, qui était un grand socialiste marxiste d’origine écossaise, fondateur de l’Independent Labour Party, premier candidat travailliste au parlement, est venu faire un meeting dans les alentours de Durham quand mon père était enfant. Il prévenait les nouveaux élus de son parti : Méfiez-vous, c’est par le cognac et les cigares que la corruption commence. Keir Hardie a dû partager son lit avec mon père, ce qui est devenu une de ses grandes fiertés.
Mon père a fait la guerre de 14 comme brancardier, il l’a échappé belle. Il s’est élevé tout seul après la guerre. Il s’est fondé sur le christianisme au point de devenir pasteur. Il a beaucoup lu, il a travaillé dans des bibliothèques, des trucs comme ça. Son éducation intellectuelle a été le fruit des différentes fréquentations des milieux socialistes. L’une des idées au cœur des mouvements socialistes ou travaillistes en Angleterre, c’est que tu pouvais progresser grâce à l’instruction. Quelques groupes avaient lançé des éditions de livres pour qu’on puisse se cultiver. Ils tenaient des réunions pour propager les théories de Marx et Engels. Il arrivait que mon père m’amène à ces réunions quand j’étais tout gosse. J’y ai entendu de vieux ouvriers qui citaient Hegel.

Ils avaient créé des universités populaires ?
C’était plus associatif qu’universitaire.

Oui mais les universités populaires étaient associatives. Elles n’étaient pas dirigées par l’Etat. Le parti communiste, par exemple, en avait créé.
Chez nous, ça n’était pas aussi structuré que ça. C’étaient des groupes qui disposaient d’un petit local, ou bien ça se passait chez quelqu’un. On se réunissait et tout le monde était le bienvenu. Parfois, on t’offrait un café, une tasse de thé, mais pendant la discussion, c’était du sérieux. Je n’avais jamais entendu parler de Kant ou Engels, j’étais plus bourgeois si tu veux. Et je voyais ces mecs, les mains sales, qui sortaient de l’usine et qui commençaient à débattre de ces choses-là. C’était l’université pour moi. Plus tard, à Soho, j’ai trouvé le club Malatesta qui était l’ultime résidu des anciens anarchistes anglais.

Tu as eu une autre formation ?
Bien sûr, j’ai commencé par aller à l’école primaire. C’est là que j’ai vécu mon premier amour. J’avais quatre ou cinq ans quand j’ai connu une petite fille. On s’était juré que quand on serait grands on se marierait. On se tenait la main pendant les promenades de l’après-midi. On marchait en crocodile, comme on dit en anglais, c’est-à-dire deux par deux, et on s’arrangeait toujours pour être l’un à côté de l’autre. J’étais fou d’elle et elle de moi. Ça c’était l’enfance heureuse.
Vers sept ans, mon père, considérant qu’une éducation intellectuelle et bourgeoise était nécessaire, m’a envoyé dans une école privée.

Et le bonheur a cessé?
Oui. C’est un très mauvais souvenir.

Raconte, ça a l’air terrible.
J’avais sept ans. J’étais très blessé d’être séparé de mes parents et de plonger dans un milieu complètement inconnu. Cette école, déjà touchée par un obus allemand pendant la guerre de 14, avait été évacuée de Scarborough. L’endroit où on a été envoyés s’appelait Eshton Hall, pas loin de Skipton. C’était très beau. On logeait dans un château, un véritable palais, un truc très chic construit au début du xixe siècle. Il devait y avoir soixante-dix gamins en tout. C’était une société fort hiérarchisée, même entre les gosses qui avaient deux ans d’écart. On devait s’adapter. J’étais un tantinet rebelle et fâché contre les autres gosses car je les trouvais complices du système. Selon Bertrand Russell, il y a trois choses qui viennent de Platon : le nazisme, le communisme et le système d’éducation anglais. C’était une sorte de supplice pour moi. Enfin, je l’ai supporté.
Pendant cette période de guerre, mes seuls moments heureux étaient quand je me retrouvais seul dans le domaine du château, qui était assez vaste : il y avait une rivière, des bois, des jardins abandonnés, des orangeries. J’aimais bien chercher les nids des oiseaux et attraper les truites dans le ruisseau. Il y avait aussi des blaireaux et des loutres. Autant que possible, je vivais dans la nature en solitaire, parce que tout ça n’avait l’air d’intéresser que moi.

Tu étais différent des autres enfants ?
Ah oui ! Je crois que toute personne qui a ce côté rebelle et qui conserve sa créativité se trouve rapidement différente des autres, en décalage. Les systèmes d’éducation en cours, que ce soit en Angleterre, en France ou ailleurs, tendent à vous normaliser. C’est souvent très dur d’y résister et rares sont ceux qui y parviennent.

Paradoxalement, le système d’éducation anglais passe pour être l’un des meilleurs.
Je ne suis pas très au courant. Je sais simplement que Tony Blair l’attaque en disant qu’il faut l’améliorer, qu’il est devenu caduc, que ça ne marche plus. Récemment, aux Etats-Unis, on a montré que l’on pouvait remplacer la stimulation électrique par une injection d’adrénaline pour apprendre aux souris comment traverser un labyrinthe. De même on aurait peut-être pu remplacer, dans le système d’éducation anglais, les punitions corporelles par des piqûres.
Mais bon, j’ai passé un certain temps là-dedans et c’est vrai que sans ça, je ne serais pas ce que je suis.

En même temps, il était nécessaire de se rebeller.
Quand je suis sorti de ce système, enfin quand j’ai décidé de quitter l’école – à seize ans, parce que j’étais quand même un peu précoce – j’aurais dû aller à Oxford. Je savais écrire des vers en grec et en latin, ce que j’ai oublié, grâce à Dieu. Mes profs me considéraient comme un perturbateur, mais plutôt intelligent. J’étais assez fort en physique, un peu moins dans les autres sciences, très fort en littérature anglaise et en français, enfin relativement. J’ai pourtant toujours besoin de faire corriger mes fautes de français.

Quand es-tu venu en France pour la première fois ?
C’était en colonie de vacances à côté de Briançon, en 1948.
J’avais quatorze ans. J’ai faussé compagnie à tout le monde pour quelques jours, et je suis allé jusqu’à Paris. C’était l’été, il ne faisait pas froid. J’ai découvert Saint-Germain-des-Prés et, pas loin de là, le Vert-Galant où l’on pouvait dormir.

On se baignait encore dans la Seine ?
Oui, mais ce n’était pas recommandé. J’y ai même attrapé la première écrevisse que j’ai vue de ma vie. Elle était sortie de l’eau. Elle essayait de remonter sur la berge. Je ne savais pas ce que c’était que cette pauvre bête. Je l’ai regardée un peu et je l’ai remise à l’eau. Et j’en ai fait un dessin.

Depuis quand dessinais-tu ?
Comme tous les gosses, je crois que j’ai toujours dessiné. Mais le vrai choc pour moi du côté de l’art, ce fut un peu plus tard, quand j’ai commencé mes lectures en bibliothèque. J’ai découvert les surréalistes dans un livre qui datait de 1936 environ. C’était un livre sur la première exposition surréaliste à Londres.

Tu as dû voir des reproductions dans le catalogue.
Oui. C’était un livre de Herbert Read. J’y ai découvert pour ainsi dire l’art moderne. Les textes m’ont aussi valu de gros emmerdements à l’école. J’ai écrit un essai où je comparais, peut-être naïvement, le poème de Byron sur Mazeppa au Grand Masturbateur de Dali. Ça a fait scandale, évidemment.

Quel âge avais-tu ?
Peut-être quinze ans. C’était l’époque où on vous disait que si vous vous masturbiez, vous deviendriez aveugles. On créait et on crée toujours autour de nous un système de pouvoir destiné à brimer la créativité et à contrôler la sexualité des gens.
J’ai toujours été à la recherche de l’interdit dans mon éducation. J’allais tout le temps à la rencontre de ce qui était plus ou moins proscrit. Il me paraît fascinant de constater que dans les livres du xixe et du début du xxe siècle, quand il y avait un passage “obscène” dans la traduction, on le laissait en latin dans le texte. Comme on m’avait appris à le lire, et qu’à cet âge on s’intéresse pas mal à ces choses-là, on m’avait donné le pouvoir de découvrir ce que je ne devais pas savoir. On m’avait appris le grec et le latin, mais certainement pas dans cette intention. Et puis, dans les bonnes bibliothèques, on pouvait découvrir des œuvres qui étaient beaucoup plus intéressantes.

Par exemple ?
De rerum natura de Lucrèce, un philosophe qui m’intéresse toujours. Ce qui me passionnait aussi, c’étaient les choses un peu lubriques, et l’érotisme des auteurs classiques. Je lisais Catulle, Sappho, Ovide, Martial et Juvenal. Il y avait aussi les livres d’art. En découvrant le livre sur le surréalisme, j’ai été poussé à chercher les œuvres du marquis de Sade.
A la bibliothèque de Halifax, j’ai rempli une fiche pour me procurer des bouquins de cet auteur. A l’époque, la loi anglaise interdisait ce genre de lectures. Si tu étais majeur et pouvais justifier d’une recherche qui nécessitait la consultation d’un tel ouvrage il fallait qu’un délégué de l’archevêque de Canterbury soit présent pendant la lecture. Il s’asseyait derrière toi et il tournait les pages.
Le bibliothécaire ne savait pas plus que moi qui était le marquis de Sade ; quand il l’a appris, il a communiqué ses découvertes à mon père parce que j’étais mineur. Il y a eu un vaste scandale, je passais aux yeux de tous pour un môme perverti et dégueulasse.

Comment a réagi ton père ?
Il a pété les plombs. Je le comprends dans un sens, en tant que pasteur. Dans sa paroisse, il était bien aimé et respecté. Je lui ai tout simplement expliqué que j’avais trouvé le nom de Sade dans une bibliographie. C’est lui qui m’avait appris à faire des recherches, à me servir d’un catalogue, à regarder dans les divers index et bibliographies. D’ailleurs, il pouvait faire preuve d’une grande ouverture d’esprit. Par exemple, quand il m’a découvert en train de peindre des nus imaginaires, il a immédiatement acheté un livre sur le nu dans la peinture, pour essayer de comprendre. Il m’a également offert De la Signature des choses de Jakob Boehme. Je l’ai lu sans comprendre grand-chose parce que j’étais très peu mystique à l’époque, aussi peu qu’aujourd’hui d’ailleurs. Par la suite, je gardais tout mon argent pour acheter mes propres livres. Dans la collection des Penguin Books, qui étaient des livres de poche très bon marché, il y avait trois séries qui me fascinaient : c’étaient les classiques, les livres sur l’art, et les Pelican Books consacrés aux sciences dans le sens philosophique du terme.

Et Marx ? Comment en es-tu venu à le lire ?
A la bibliothèque. Et là, deuxième rapport du bibliothécaire à mon père car on m’avait à l’œil. Mais cette fois-ci mon père a pris ma défense. Les livres défendus m’ont toujours intrigué.

Quels furent tes premiers contacts avec le milieu de l’art ?
C’était en 1951. J’avais fait de l’auto-stop pour aller à Londres et je suis arrivé à la capitale avec une demi-livre en poche. J’ai passé quelques jours au Festival of Britain. J’y ai rencontré des artistes comme Philip Martin, Martin Bradley et Scotty Wilson, des gens inconnus à l’époque qui ont maintenant une certaine notoriété. Wilson était une sorte de Douanier Rousseau, Martin et Bradley les chefs de file d’un petit groupe d’artistes anglais qui puisaient leur inspiration dans l’art français ou italien, tournant le dos à la culture américaine prédominante. Ils vendaient leurs œuvres au bord de la Tamise pour une livre ou quelque chose comme ça. Ça paraît dingue et complètement inconcevable aujourd’hui. Le festival était une vaste exposition d’art, d’industrie et de musique. C’était fou ! Subitement sorti de mon petit bled provincial, je découvrais le monde moderne. J’y ai entendu du jazz pour la première fois. Il y avait aussi une exposition très importante à la Royal Academy, intitulé Ecole de Paris 1950. Et l’œuvre qui m’avait le plus impressionné fut un tableau de Jean Hélion. Drôle de coïncidence quand on connaît la suite. Cette descente à Londres fut un véritable choc culturel pour moi.


R.RUMNEY, AUTOPORTRAIT, 1957

 

Tu as eu du mal à retourner à Halifax ?
Oui. D’autant plus que cette découverte du monde moderne avait eu pour effet de m’éloigner encore un peu plus de mon père. J’ai eu l’impression que les liens familiaux qui me retenaient à lui s’éfilochaient à vue d’œil. Mais je me suis trouvé d’autres familles par la suite. Le communisme d’abord. J’y suis venu à travers Marx et Engels. Je m’étais disputé avec mon père.
Il y avait un communiste notoire, un personnage tabou de notre village qui vivait en haut de la colline derrière notre maison. Un jour, je suis allé chez lui. C’était l’historien Edward Thompson. Je lui ai dit : “Vous êtes communiste. Moi aussi je crois que la fin justifie les moyens.” C’était la preuve que j’avais mal compris Marx. Il m’a engueulé pour cette erreur de jeunesse. J’avais été élevé dans un milieu chrétien qui prétendait précisément que la fin justifie les moyens. J’avais seize ans, je voulais quitter la maison familiale et le système éducatif par la même occasion. Il m’a trouvé un petit emploi et, après avoir négocié avec mon père, il m’a hébergé chez lui pendant un certain temps. La situation était assez embarrassante pour mon père parce qu’Edward Thompson, étant communiste, était de ce fait un paria. A cette époque il travaillait pour la Worker’s Educational Association, l’équivalent des universités communistes françaises, et donnait des conférences dans les petits villages des environs de Halifax. J’ai beaucoup appris auprès de lui.
Il a quitté le Parti après les événements de Hongrie en 56 et a laissé une biographie monumentale et définitive de Ruskin, et un classique : La Formation de la classe ouvrière en Angleterre.

Toi-même, tu appartenais à un groupe communiste ?
Non, il n’en existait pas à Halifax. J’ai dû en créer un. J’ai détourné un groupe de scouts et scoutesses de la jeunesse du parti travailliste vers le marxisme. Je les ai initiés à Marx et les ai convertis à la Young Communist League avec beaucoup de succès.
Dans le même temps j’ai passé l’examen pour entrer à Oxford. J’ai été admis comme boursier. Mais je voulais suivre les cours aux Beaux-Arts. Mon père n’était pas d’accord. Après de nombreuses disputes, il a accepté à la condition que j’obtienne une autre bourse. Ce que j’ai réussi à faire. Au troisième trimestre, j’ai abandonné le lycée pour rejoindre les Beaux-Arts.
Au bout de quelques jours, le lycée téléphone à mon père pour signaler mon absence. Je réponds le plus naturellement du monde que nous étions d’accord vu que j’avais obtenu la bourse pour les Beaux-Arts. Nouvelle crise à la maison. Je suis finalement resté à l’Ecole des Beaux-Arts de Halifax que j’ai abandonnée au bout de six mois parce que la finalité de l’enseignement était de nous spécialiser dans le design de textile. Les espérances de mon père ont été doublement brisées : non seulement je ne suis pas allé à Oxford mais en plus, j’ai abandonné l’Ecole des Beaux-Arts.

 

 

 

 

 

Tout art et toute investigation, et pareillement toute action et tout choix tendent vers quelque bien, à ce qu'il semble. Aussi a-t-on déclaré avec raison que le bien est ce à quoi toutes choses tendent.

Aristote

 

 

 

 


RALPH RUMNEY
PHOTO HARRY SHUNK

 

 

 

 

 

 

 

 

 


RALPH RUMNEY
PHOTO HARRY SHUNK

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHACUN HÉSITE ENTRE LE PASSÉ VIVANT DANS L'AFFECTIF ET L'AVENIR MORT DÈS À PRÉSENT.
GILLES IVAIN
PHOTO HARRY SHUNK

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


LA CONNAISSANCE DES VILLES EST LIÉE AU DÉCHIFFREMENT DE LEURS IMAGES PROFÉRÉES COMME DANS UN RÊVE.
SIEGFRIED KRACAUER
PHOTO HARRY SHUNK

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ENCORE UN PEU DE PATIENCE ET TOUT FINIRA MAL.
PHOTO HARRY SHUNK

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NOUS ATTEIGNONS LE RIVAGE GLISSANT, PORT DE SALUT QUE J'APPRÉCIAIS PEU, CAR TOUT DERRIÈRE MOI ÉTAIT SOMBRE ET EFFRAYANT, ET DEVANT MOI JE NE VOYAIS ENCORE QUE TÉNÈBRES ET TERREURS. COMBIEN AI-JE PASSÉ D'HEURES DE LA NUIT OU DU JOUR DANS CETTE SUSPENSION DE MES TRANSES, C'EST CE QUE JE NE POURRAIS DIRE; JE SAVAIS À PEINE SI JE VIVAIS ENCORE.

BYRON, MAZEPPA

 

 

 

 

 

 

 

Dixit cunnus mentulæ : / Hic manebis optime. / Et mentula dixit : / Ingredior, rigredior, / Sed intra te manio.
LE CON DIT À LA VERGE: ICI TU SERAS ON NE PEUX MIEUX/ET LA VERGE RÉPOND: JE RENTRE, JE SORS,/MAIS JE NE QITTE PAS LA PLACE.
Attribué au Pseudo Panoramitain.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


EDWARD THOMPSON

 

  
maison   société   textes   images   musiques