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  Vlad Vlad

 

 

SÉISME ?

 

 

24/04/02.

 

 

  

'exercice du mensonge paie. Avec un score médiocre pour un président sortant —19,7% des suffrages, soit 13,6% des inscrits— le chef de l'État, avec l'aide involontaire du Borgne, sera reconduit dans ses fonctions. Avec, en prime, l'immunité présidentielle, détail non négligeable pour quelqu'un qui est salement plombé par des affaires aussi diverses que nauséabondes !
Le président sortant, face à la concurrence du Borgne, découvre les vertus d'un « combat moral », face à la « Haine » et l'« intolérance ». Intéressant. Le chef de l'État a la mémoire courte, ou est victime d'une amnésie sélective, par rapport à d'anciens propos, sur le bruit et l'odeur, par exemple, celle des immigrés, avec « le salarié français qui devient fou », Chirac dixit.

Détail, selon les thuriféraires de la Démocratie, les vertueux partisans de l'union sacrée, les sectateurs de l'évangile républicain, option droits-de-l'hommistes ! La démocratie se pose en incarnation du Bien, de la Tolérance et du Droit. Alors que ce même cadre institutionnel, depuis trente ans, couvre tous les mensonges. À commencer par la violence de classe exercée par un État, bien sûr impartial, sur tous les citoyens relégués à la périphérie d'une société heureuse et prospère !

Certes, il n'est point de bonheur sans sécurité, cette idole des vieux ! À ce titre, on peut se demander si l'idéologie sécuritaire, tous clans et factions confondus, n'est pas le véritable vainqueur du premier tour des élections présidentielles. Un séisme engendre des ruines, celle de l'idéal sécuritaire, de la sécurité à laquelle a droit le citoyen, entité mythique, idole de tous les démocrates !
Point de salut en dehors de la sécurité pour tous, contre les voyous et les asociaux, pour les citoyens, les « vrais gens », le Pen et son « peuple », ou le mystérieux « peuple de gauche », et j'en passe !

Il n'y a pas eu de séisme, tout au plus un retour du refoulé ! Être con, bas du front et fier de l'être : cette caractéristique n'est pas exclusivement réservée aux 4 800 000 individus qui ont voté Le Pen le 21 avril 2002. Vote protestataire, entend-on; réflexe des petits blancs, prolos, employés, chômeurs et autres ruraux largués par la crise. Effrayés par la présence massive —réelle ou fictive— de l'« Autre », de l'immigré, du pauvre, des jeunes des banlieues, en bref, la racaille, l'incarnation du cauchemar des petits bourges frileux ou des prolos aigris, confits dans leur médiocrité et leur ressentiment de loosers !
Tellement crétins ces « vrais gens » qui blêmissent face aux tags et aux « incivilités », tout en oubliant, étant incapables de le concevoir, car penser ça fatigue, où est la vraie violence.
Celle qui est au cœur du système, des rapports de domination et d'exclusion qui fondent ce qui reste, pour l'essentiel, une société de classes ! où seuls les puissants ont raison !

La haine, la décomposition, les différents syndromes de peur et de repli tribal sont les produits d'un système économique qui, dans sa version mondialisée, tue en toute impunité ! À l'échelle planétaire. Et supprime en masse l'être humain, devenu excédentaire.
Ce qui rend d'autant plus dérisoire et fétide l'aspiration du petit-bourge à cultiver son jardin et sa quiétude !
C'est fini la quiétude, ici vient le temps de l'inquiétude !
Le monde brûle et tu crois pouvoir être heureux ? il n'y a rien de plus obscène que le bonheur des cons.

Le 21 avril, il n'y a pas eu de séisme politique, tout au plus les éléments d'une quelconque crise du pouvoir, un symptôme supplémentaire de décomposition. Celle d'un système politique où l'on ne voit plus guère la différence, en termes de valeurs entre une droite arrogante et implosée et une gauche molle et consensuelle. Entre Alliot-Marie et Royal Ségolène, il est difficile de déterminer quelle est la plus conne ! Alors, vote de droite contre vote de gauche en juin ? Tout aussi intéressant que de choisir entre Coke et Pepi-Cola : les deux breuvages sont également infects !

La France ne connaît pas un séisme politique, contrairement à ce que disent ceux qui ont pour métier de penser pour les autres, agir sur les autres, histoire de mieux les abrutir, les contrôler et les asservir !
Les maîtres sont inquiets du taux d'abstention ? Tant mieux ? si les règles du jeu ne fonctionnent plus, c'est qu'il est tant de changer de jeu. Soyons patients ! Ce monde là est obsolète : qu'il crève !
   

 

Vlad
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