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ubry
est catégorique : « C'est une grande victoire
pour la République. » (TF2, 20h10). La sociale-démocratie
nous sort l'ivresse des grands soirs. Celle qui précède
la gueule de bois des petits-matins. Celle du Front Populaire, par exemple,
où la vertu de Léon Blum cautionna la non-intervention
en Espagne et la victoire de Franco. No Pasaran ? Grâce
à Blum et aux socialistes, han pasado ! de même,
la chambre élue par le Front Populaire a donné les pleins
pouvoirs à Pétain, cet immonde vieillard couleur de vomi.
Quant aux socialistes, partisans de « la plus grande France »,
cela a donné Mollet, Lacoste, Mitterrand, histoire de continuer
la sale guerre coloniale, en Algérie.
"La gauche" a couvert tous les reniements. Ses démissions passées
légitiment ses reniements futurs. "La gauche" pue, qu'elle soit
gauche-caviar, associative-débile, ou branchée rive-gauche,
"la gauche" prétend répondre aux attentes du peuple :
elle cultive surtout l'amnésie et l'inertie. Et l'imposture,
celle où les vieux discours incantatoires, la référence
au « peuple » en particulier, servent d'abord à défendre
les intérêts catégoriels de grands ou petits bourgeois
plus ou moins éclairés !
"La gauche" n'a qu'une devise, celle de la soumission aux institutions
et au système. Avec l'alibi du réformisme : « Changer
la vie », disaient-ils ! "la gauche" n'a même plus
la mémoire de ses slogans…
Il faut être aussi con que Mamère —vert petit-bourge tendance
moisie— pour apprécier la redécouverte de la politique
qu'exprimeraient les 82,5% en faveur de Chirac. On sait ce qu'il faut
penser de mamère et son enthousiasme rassembleur et unanimiste.
La République est sauvée ! Quelle république ?
avec quelles valeurs et pour le compte de qui ?
La gauche parlementaire et démocratique prétend incarner
les valeurs du changement. Mais, ce changement, celui de Blum, Mollet,
Mitterrand, Aubry et autres Strauss-Kahn, on en connaît déjà
la teneur.
Tout changer pour que rien ne change. Épitaphe définitive
à inscrire sur la dalle funéraire des sociaux-bourges.
Ces gens-là puent encore plus que les autres. Entre les discours
onctueux de Fabius, l'imbécillité chronique version Hollande-Royale
(cette immonde bourge méprisante), la connerie abyssale d'Allègre,
le choix est vite fait : à dégager !
Le choix est vite fait. "La gauche" aime bien les pauvres; de loin,
car de près, le pauvre est sale et incorrect. Mais, pour le reste,
tout la rattache à ce monde dont elle prétend se démarquer
et dont elle est partie prenante.
Alors, "la gauche" comme alternative ?
Martelons cette évidence : la gauche parlementaire n'a été
et n'est qu'un clan de loyaux gestionnaires, ceux du capitalisme modernisé,
tendance « mondialisation heureuse ». De surcroît impuissants
à administrer l'économie, puisque les règles de
l'économie sont désormais fixées en dehors du cadre
de l'État-Nation.
À quoi ça sert d'invoquer les vieilles icônes et
autres grands hommes inhumés au Panthéon ? "La gauche"
au pouvoir a fait les mêmes choses que les autres. En pire. Rien
ne sert d'exalter les 35 heures ou la CMU : ce qui prime, dans
le bilan, c'est la rigueur, l'austérité, le mépris,
la flexibilité salariale et la répression ! La Bourse
prospère et les pauvres crèvent, lentement, et n'attendent
plus rien de votre démocratie !
"La gauche" se pare de vertus qui ne sont plus sa propriété.
Hier, les sociaux-traîtres, aujourd'hui les sociaux-modernistes.
À acheter pour le prix d'un crachat. Alors, votez pour eux. Car
ces gens-là vous méprisent.
Grâce à "la gauche", Chirac a gagné un chèque
en blanc —dont il saura faire usage—, lui et tous les vieux chevaux
de retour d'une démocratie sécuritaire. « La gauche
a fait son devoir et même plus. » (Hollande, 05/05/02). Nous
attendons les résultats pratiques de ce vertueux sens du devoir
républicain ! on les connaît déjà :
plus d'Ordre, plus de Sécurité et moins de libertés.
Pauvre con d'électeur, satisfait d'avoir voté contre le
borgne et d'être en accord avec les valeurs du civisme républicain.
Tu te contentes de peu, histoire de nourrir ta bonne conscience de non-abstentionniste !
Sais-tu de quoi demain sera fait ? Tu vas la fermer, fort démocratiquement.
Il y aura plus de sans-papiers expulsés et de salariés
licenciés, de bavures policières.
SILENCE
ON COGNE !
Au
nom de la démocratie.
Tu croyais participer à une élection. Tu as donné
ta voix pour un plébiscite. Maintenant, tais-toi et rampe !
Le « fascisme à visage humain » est là. Vous
en reprendrez bien pour cinq ans ?
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