n ces temps
là les aspirations des ménagères émerveillées
par les nouveaux objets ménagers commençaient à
prendre le dessus sur les rêves fous d’une génération
de rêveurs devenus réalistes et dont les envolées
oniriques avaient cédé le pas à des lendemains
désenchanteurs où chacun finalement se contente d’essayer
de trouver une place, la meilleure possible, dans un monde cynique,
prémisse d’une méritocratie détestable entièrement
basée sur un système éducatif aride, un système
d’enseignement qui se résume en définitive en un enseignement
du système [1].
Desproges
nous rappelle avec ironie qu’ils avaient « au moins eu le mérite
de croire en des lendemains cheguevaresques d’irrésistibles
chevaux sauvages… » Les cons !
Mais
on ne peut certes qu’être affligé par la bassesse intellectuelle
d’une génération fraîchement sortie des universités
hexagonales et dont le seul rêve, à l’aube de ce nouveau
millénaire, est de devenir un jour aussi riche que J.M.M..
Joue Loto mon ami [2]…
Il
faut plus que jamais chier sur Guillaume Durand et Thierry Ardisson,
plus qu'une évidence, c'est une nécessité...
Tu
as mal. Sache que tout pourrait aller mieux. VOUS POURRIEZ ÊTRE
TELLEMENT MIEUX. La société dans laquelle vivons est
une merde, un système détestable et aliénant : seuls
les vrais fous l’ont compris.
Nos
vieux dogmes occidentaux ont cédé la places à
des religions, finalement toutes aussi connes, mais qui se disent,
plus que nos croyances surannées, une avancée vers une
pseudo reconquête du Moi, une investigation intérieure
salvatrice, une vision tolérante et « naturelle »
de « l’être » et de sa place dans ce monde. Mange
bio et rase-toi le crâne, déambule dans une tunique orange
et ferme ta gueule.
Les
moins stupides se tournent, quémandant une croyance salvatrice,
vers les nouveaux concepts des différentes idéologies
thérapeutiques, toutes teintées d’orientalisme et de
religiosité : bioénergie, cri primal, rebirth,
gestalt, végétothérapie, co-conseil, analyse
transactionnelle et j’en passe, et des meilleures… Le psychologique
fait alors irruption dans les loisirs, dans l’art. Toute expression,
fût-elle musicale, picturale, corporelle, cinématographique,
chorégraphique, plastique… est de plus en plus sujette à
prétexte thérapeutique, à analyse. Faut-il rappeler
que la psychanalyse [3],
à laquelle toutes ces béquilles existentielles se réfèrent,
n’affirme ni modèle, ni projet, ni idéal.
Haïr
Thierry Ehrmann et ceux qui se gargarisent avec Houellebecq
est une nécessité.
Alors ?
Hein ? Que faire ?
Rien.
Les amis, rien si ce n’est se contempler nu dans une glace et arriver
à prendre pleinement conscience du dégoût que
nous inspire forcément [4]
ce corps abject et cet esprit vil qui font de nous des êtres
humains, ou des sujets, ou des individus, ou des êtres, c’est
selon notre religion.
[1]
Faut arrêter de lire ces textes décidément incompréhensibles
de Debord et consorts.
[2]
www.fdjeux.com
[3]
Aujourd’hui je resterais courtois avec cette discipline universitaire
détestable, cette pensée de salon (je devrais dire de
canapé) créée par des castrés notables
(ou des notables castrés) qui auraient aimé baiser leur
parent du sexe opposé, ou les deux (ou qui s’en veulent d’en
avoir eu le désir)…
[4]
Avez-vous déjà vu un grand fauve bondir dans les steppes
arides du Serengueti, la dextérité d’une puce, d’une
blatte ou d’une mygale, l'intelligence et le sens de la communication
d'un dauphin ou la perfection rarement atteinte d'un scorpion ou d'une
limace ? Et que dire de la beauté d'un bloc de granit
ou du craquèlement de l'argile quand la pluie se fait rare ?
Hein ? Hein ? Non mais...
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