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pointj.gif (73 octets) F. Madre
  

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 madre

  Anne-Laure Draisey ferme les yeux.

 
 Frédéric Madre 
 

    

 

 

   
Anne-laure Draisey ferme les yeux. Elle voit tout ce qui se passe, là. Elle observe ses sujets inquiets, clic-clac, observe tout ce qui se passe en elle, là. Puis ça se transforme, les plantes germent et meurent, se déssèchent encore plus belles, les petits animaux morts se roulent en boules douces, les coeurs des statues s'ouvrent et saignent précieusement, les bras s'étendent, les cheveux vivent.

Voilà, le sentiment de la fragile beauté humaine de ces gens qu'elle a choisi, ses amis, sa famille, les collègues de bureau qu'elle regarde profondément en maintenant bonne distance et puis, voilà, ils sont absorbés dans le papier, leur humanité prise par la sienne, belle à voir et mystérieuse.

Voilà le tourment rassurant de leurs yeux perdus dans les siens et maintenant les notres qui cherchent à retenir toute une vie pétrifiée; dans un jardin éternel sur lequel elle veille et qu'elle nourrit pour s'y reposer, souvent, seule avec nous.

Tout bouge calmement comme les ongles noirs des amants qui continuent de pousser dans la tombe, leurs doigts entremêlés ils ont le temps enfin, se reposer. On le voit, on se jette dans ce jardin.

Elle ferme les yeux, encore. On tombe avec, on s'emporte, on sourit. Elle nous dit que ses images sont gaies.
Elle ferme les yeux. On respire et on tombe dedans, enfin.

 

  

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Frédéric Madre

 
   

  
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