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 madre

  Trois semaines de préparation.

 
 Frédéric Madre 
 

 
Fête pour la sortie du n°1 de MinimumRockNRoll, au Petit Garage, le 11 juin 2004
Frédéric Madre était aux platines
    

 

 

   
T
rois semaines de préparation, en arrivant sur place les disques transportés par Stanislas (mon fils) dans son grand sac « nervous » j'apprends que les deux autres se contenteront de déposer un CD-R dans un lecteur, tiens j'en vois un qui sort du sac Freitag de Scrima, et de s'enfiler des punchs goguenards et lâches. Trois semaines de préparation qui consistent à mettre l'appartement à sac, à faire gueuler le son des Real Kids et des Muffs tout seul dans un living-room déserté par la famille qui de temps en temps vient me demander si je vais passer ça ?! Oui je vais passer ça mais c'est pas encore sûr, il faut dire que l'enchaînement du « never understand » à la trompette de Terry Edwards avec « I get wet » que j'ai trouvé tout de suite en fait m'empêche de dormir et me met dans un état de surexcitation que je ne souhaite pas forcément à mon prochain mais c'est pas encore sûr. Le temps de dire bonjour à Franck le comptable suicidaire et néanmoins fan des Dogs, de saluer Robin « de la blogotheque » qui a des plans mobilier pour ranger les disques, Sébastien (« j'ai fait un CDR mais c'était prévu ») et Muriel (« j'aime les garçons qui jouent de la guitare tout seuls, tu connais ? ») et d'échapper aux velléités d'écriture des groupies des autres je me déplace derrière le comptoir du bar sachant bien qu'il va falloir foutre à fond pour que qui que ce soit au delà de 3m du zinc entende quoi que ce soit. Je fous à fond « Never understand » et je suis vraiment content de l'enchaînement avec Andrew WK, un des deux types sur le côté gauche me demande ce que c'est et regarde longuement le saignement de nez puis voyant que je vais mettre The Avengers commence à m'expliquer que la production de Steve Jones est naze, il a raison je lui dis que Steve Jones producteur c'est vraiment une idée stupide et je mets « The american in me », le type fume et dit que hum finalement ce morceau là est très bien. On me commande une bière pour la première fois, je ne sers qu'une blague en retour, j'en servirai comme ça 25 dans la soirée toutes différentes qui rencontreront indifférence, sourire, et parfois retour de blague, parfois. Le barman me dit de baisser le son. Je refuse. Véronique vient se poster dans la porte juste en face de moi, ça me fait plaisir. Le patron vient me baisser le son. Il s'en va je remonte un peu. Pendant que je passe les Sun City Girls, Ossang vient chercher une bière, soudain je vois que c'est le sosie du prochain disque que je passe et je lui montre la pochette du Link Wray, il me dit « je l'ai ! » et se commande sa bière. Pierre aka Cradlux aka le lecteur vient se placer à l'autre bout du comptoir dans sa chemise rouge à carreaux grunge et n'a pas l'air de commander de bière, c'est un mélomane lui. Link Wray, Hedayat (« tu l'as en vinyl ?! »), Tim Buckley je suis très content de mes effets, les gens passent et hochent la tête en rythme. Ma fille Nina débarque avec 3 autres filles, subitement on voit bien qu'il n'y avait que des vieux dans ce bar, et puis voilà aussi des garçons qui me font des grands signes respectueux parce que je suis le Père, je suppose que c'est ça. Le Barman vient me dire qu'on ne peut pas passer cette musique là au Petit Garage, Snoop Dogg hey ho c'est pas du rock, en fait c'est Dr Dre et il me dit qu'il aime bien ça en fait, je demande à sa collègue une bière et elle ne me fait pas payer puis je me rassure : le prochain morceau est une reprise de New Order donc, en fait c'est du Rock et Sylvie et Poincelet me signifient qu'ils sont contents, alors je suis content et je bouge un peu, très peu, les deux affreux qui n'ont pas décollé de devant leur bière depuis le début m'adressent la parole mais c'est pour me demander improbablement les références du Justus Köhnke. Un type au cheveux collés sur le devant du visage arrive (pour se commander une bière) je le reconnais, Toog, et il me répond d'un signe de la tête je crois que c'est parce qu'il est poli. On est souriant. Pendant ce temps, Yves (resté sur la gauche depuis le début) prend des notes au feutre rouge, Nina vient me dire que Poincelet veut que je monte le son sinon je ne suis pas un vrai punk. J'étais un vrai punk et je réalise que je passe des disques en présence d'Eric Debris qui déambule avec Ossang et une fille sombre et mince comme on n'en fait plus. Des gens dansotent sur le Louie Austen, c'était le but, je dansote. Un rondouillard à barbe me commande une bière, je lui dis je ne sers pas de bière je passe des disques je m'appelle Frédéric Madre, lui c'est Dumez il me dit « ah, Frédéric Madre, ah, bonjour » et il se commande une bière en souriant. Je souris aussi. Quelqu'un me demande un Beastie Boys. Quelqu'un me demande je ne sais plus quoi mais je dit non. Yves et son copain dont je ne connais pas le nom me parlent de Neubauten et de la version par Pussy Galore c'est vrai que j'avais hésité entre les deux, c'est vrai, je vous jure ! Un type qui me commande une bière de plus se ravise et me demande s'il vous plait de passer de la musique sympa, s'il vous plait je lui montre ma set list et lui dis voilà je passe ça, je passe ce que je veux, Yves me dit c'est vrai que tu es drôlement bien organisé et puis le fait de ne pas boire est un plus. Mmm, je comprends que c'est pas forcément un compliment et j'obtiens une deuxième bière gratuite et je ne sais plus qui (merci !) m'apporte un punch. Un fan d'Electrelane me regarde très sérieusement et légèrement apeuré puis en plein milieu de « los ninos del parque » me balance que Miss Kittin à tout pompé sur les années 80, très sérieusement mais légèrement apeuré. Je fais autorité dans un rayon de 5m autour du bar. Il y a une fille qui me fait son troisième sourire coincé de la soirée et qui se commande une bière. Je ne sais plus quand Stéphane Prigent arrive et me prend en photos je le trouve très beau dans sa veste sombre, Karine Larivet et le Jeune Hendrik me demandent ce qui passe alors je pose la pochette du Pylon en haut du bar et ils gesticulent sur « Stop it » du coup je mets « Volume » qui n'était pas prévu, il faut dire que Renaud Monfourny qui venait se commander une bière vient de s'étonner l'œil en travers de ne pas avoir entendu Pylon depuis si longtemps. Je fais signe au barman que c'est à lui d'être servi maintenant. La semaine suivante le Jeune Hendrik me rappellera que comme autre groupe d'Athens (Georgie) il y a aussi REM et Olivia Tremor Control, personne ne se rappelle des Method Actors et j'aurais dû les passer. J'aurais dû amener beaucoup plus de disques. J'annonce à l'aréopage que le titre suivant est le seul et unique bon titre de ce groupe, the Dandy Warhols. Néanmoins sacrément bon et les paroles me font rire presque autant que de passer le Pizzicato Five que j'ai offert à ma fille et de voir la poésie de Steven Jesse Bernstein qui devient une discussion de café dans les autres. Tiens je vois passer une fille que je connais, elle m'ignore comme d'habitude, je le sais parce qu'elle ne me commande pas de bière évidemment. Trop tard je m'aperçois que le morceau d'Adult que j'ai écrit sur ma set list et que je suis entrain de passer n'est pas celui que je voulais mais Véronique est contente et dansote et dans la rue aussi des gens qui dansotent, Marie-Pierre aussi je la vois qui discute dans la rue, ne dansote pas, je fais des signes, plus que 2 morceaux, je fais des signes pendant que le Sheer Taft rebondit sur les verres et les gens et les murs et je souris au lieu de pleurer avec « Lord let it rain on me » et puis je remballe dis au revoir sors dans la rue, un type vient me voir pour me dire que c'était très bien et un autre me donne un disque en me disant « vous êtes DJ ? » et je dis oui.

Frédéric Madre.

La liste de morceaux :

Terry Edwards "never understand"
Andrew WK "I get wet"
The Avengers "the american in me"
Sun City Girls "Soi cowboy"
Link Wray "fat back"
Dashiell Hedayat "Chrysler"
Tim Buckley "Quicksand"
Dr Dre "The next episode"
MJ Lan "bizarre love triangle"
Justus Köhncke "So weit wie noch nie"
Holger czukay "cool in the pool"
Sly and the Family sone "Runnin' away"
Credit to the nation "call it what you want"
Louie Austen "Music"
Einstürzende Neubauten "Yü gung (Adrian Sherwood remix)"
Electrelane "On parade"
Liaisons dangeureuses "los ninos del parque"
GD Luxxe "let's rock baby"
Pylon "Stop it"
The Dandy Warhols "Not if you were the last junkie on earth"
Pizzicato five ""
Steven Jesse Bernstein "No no man"
Vic Godard "hey now (i'm in love)
Adult "side-swiped (extended mix)"
Sheer taft "cascades (hypnotone mix)"
Spiritualized "Lord let it rain on me"
     

  

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Frédéric Madre

 
   

  
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