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  Lost In Space

   

 

       Miguelito Lovelace

Saint Etienne Chateaucreux, 3 minutes d'arrêt -
2 juillet 1999 -
Nouvelle aube

  Miguelito
    
  Le TER flambant neuf s'arrête, au contraire de la pluie.

Le brouillard est présent sur les ZUP au sommet des collines. Avenant. J'y reviendrais peut être pas en vacances.

Les rues sont désertes. Normal il n'est pas encore huit heures du mat'. Je monte la rue - fatiguant - qui va de la gare au centre.

Premier contact avec les indigènes : "Vous auriez pas un franc ou deux pour un café ?". Puis je croise Fred Astaire, chapeau blanc sous la pluie, maquillé de frais avec un sourire taillé à l'ecstasy. Le troisième quidam est lui franchement flippant. Il a le front bombé vers l'intérieur. Doit lui manquer facile un bon tiers de la cervelle, bizarre qu'il arrive à marcher.

Finalement, toujours sous le choc, j'arrive au centre-ville. Il me reste trois quarts d'heure à tuer, et comme il est tôt, je vais faire le plein de café. Rien d'ouvert. Si, un PMU-tabac-journaux. On est bien à Saint-Etienne. Déjà, en marchant tout à l'heure, la vitrine du bouquiniste était édifiante : vieux numéros de France Football, mémoires de Robert Herbin...

Ici, c'est du kif. "Une" de l'Equipe du 13 juillet 98, lendemain de la victoire de la France multicolore au foot, encadrée et exhibée au dessus du comptoir. Elle est même en meilleure place que la photo de début de saison des Verts. Les fantômes du passé... vont bientôt revenir en D1. Je suis le seul à ne pas lire les pronostics du tiercé du jour, je me demande même si je suis pas mal vu avec mon Charlie Hebdo.

Deuxième café, dans la foulée. La conversation s'anime. Véronique, la patronne, se fait chambrer par les clients pour la pertinence toute relative de ses prévisions pour le Quinté +. Elle se rachète en re-remplissant les verres de blanc. Il est huit heures trente, je me lève, paie, et au turf !

 

    

  
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