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e TER flambant neuf s'arrête, au contraire de la pluie. Le brouillard est présent sur les ZUP au sommet des collines.
Avenant. J'y reviendrais peut être pas en vacances.
Les rues sont désertes. Normal il n'est pas encore huit
heures du mat'. Je monte la rue - fatiguant - qui va de la gare au centre.
Premier contact avec les indigènes : "Vous auriez pas
un franc ou deux pour un café ?". Puis je croise Fred Astaire, chapeau blanc sous la
pluie, maquillé de frais avec un sourire taillé à l'ecstasy. Le troisième quidam est
lui franchement flippant. Il a le front bombé vers l'intérieur. Doit lui manquer facile
un bon tiers de la cervelle, bizarre qu'il arrive à marcher.
Finalement, toujours sous le choc, j'arrive au
centre-ville. Il me reste trois quarts d'heure à tuer, et comme il est tôt, je vais
faire le plein de café. Rien d'ouvert. Si, un PMU-tabac-journaux. On est bien à
Saint-Etienne. Déjà, en marchant tout à l'heure, la vitrine du bouquiniste était
édifiante : vieux numéros de France Football, mémoires de Robert Herbin...
Ici, c'est du kif. "Une" de l'Equipe du 13
juillet 98, lendemain de la victoire de la France multicolore au foot, encadrée et
exhibée au dessus du comptoir. Elle est même en meilleure place que la photo de début
de saison des Verts. Les fantômes du passé... vont bientôt revenir en D1. Je suis le
seul à ne pas lire les pronostics du tiercé du jour, je me demande même si je suis pas
mal vu avec mon Charlie Hebdo.
Deuxième café, dans la foulée. La conversation s'anime.
Véronique, la patronne, se fait chambrer par les clients pour la pertinence toute
relative de ses prévisions pour le Quinté +. Elle se rachète en re-remplissant les
verres de blanc. Il est huit heures trente, je me lève, paie, et au turf !
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