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ostalgie quand tu nous tiens... Le fait d'être au mois d'août,
donc en vacances, me rappelle des souvenirs d'enfance, un peu comme Marcel Proust
qui à chaque fois qu'il mangeait une madeleine se remémorrait tendrement la première
fois où il s'était fait fourrer la chocolatine. Souvenirs, disais-je : ce qui me rendait
terriblement envieux quand mes parents, frères et soeurs et moi-même nous rendions chez
des amis au pouvoir d'achat supérieur, c'était quand un de ces marmots possédait un SUBBUTEO.
Là j'avais envie de tuer, et je m'interrogeais très sérieusement sur l'injustice de ce
bas-monde : pourquoi ce débile insupportable en avait-il un et PAS MOI ? Il faut dire
qu'à cette époque arrièrée où la simple évocation de la possibilité de l'existence
d'une console de jeux (je ne parle même pas des PC) vous conduisait directement devant
les tribunaux de L'Inquisition, le Subbuteo était LE jeu. On y faisait des formidables
parties de foot, genre coupe du monde, rien qu'en mettant des petites pichenettes avec
l'index, dans le cul des figurines représentant Platini, dans le but de leur en faire
marquer. C'était le paradis...
Le bonheur était aussi perceptible dans l'attitude des adultes qui
m'entouraient, encore grisés par le programme commun, et pas encore convertis aux joies
de l'économie de marché. Bref, à cette époque on était à gauche, et on chiait sur
les patrons, les flics et les curés. Malheureusement, à l'heure où j'écris, en ce mois
d'août 99, même les corniauds de CRS qui ont
fait 68, essaie de réécrire l'histoire en se montrant sous un jour plus glorieux. C'est
ainsi que l'on trouve des déclarations de ce type :
"Et je suis las dadresser ponctuellement aux médias des demandes de
rectificatifs, pratiquement jamais suivis deffet dans limmédiat ou dans le
temps. (actuellement ce serait une véritable utopie au vu de la fièvre médiatique qui
accompagne le trentenaire de Mai 68).
Je me suis donc résolu à vous adresser collectivement ce témoignage en essayant de
vous éclairer sur la véritable place queurent les " vrais CRS " au
milieu des autres forces de police engagées en Mai 1968."
Pathétique, non ?
Sensiblement à la même époque, me faisant régulièrement assez
chier en vacances, j'étais un grand lecteur devant l'éternel, d'à peu près tout ce qui
pouvait me tomber sous la main. Mes parents, et je les en remercie, appréciait les BD
(encore considérées en ce temps comme de la lecture pour débiles légers) et j'ai donc
pu lire plein, et entre autres des TINTIN. Mis à part le côté graphique, je
n'ai jamais compris le culte que certains pouvaient avoir pour un reporter homosexuel
refoulé, raciste, accompagné d'un abruti qui se ferait même virer d'un bal du 14
juillet tellement il est lourd quand il picole, se complaisant dans des histoires sans
intérêt manifeste. Je serais curieux de connaître les arguments des pros-milou...
Pendant qu'on en est à dire du mal, mes petits camarades qui
lisaient de la SF comme moi à cet âge, se passionnaient tous pour le Seigneur des
Anneaux de Tolkien.
Là je suis encore plus perplexe que pour tintin, car je n'ai jamais réussi à en lire
plus de vingt pages sans m'endormir. Le pire est qu'alors je cauchemardais et me
réveillait en croyant avoir piétiné des merdes de troll....
Bon là je vais enfin pouvoir partir en vacances, et connaissant le
courage de l'homme moderne, vous lirez ça en septembre....
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