VLAD : GOD SAVE THE QUEEN. Daté 11/03/2000 ous avons dexcellentes raisons pour détester lAngleterre et les anglais. Non pas pour leurs stupides réflexes nationalistes, attisés périodiquement par la « presse du caniveau » ; rien détonnant : la bêtise est une affaire rentable et, quand il sagit de flatter limbécile dans le sens du poil, Paris nest pas en retard sur Londres ! les préjugés ces vieilles bêtes immondes ont la vie dure ! Remarquons cependant
quentre snob et slob (salaud), il ny a quune lettre de
différence ! langlais demeure après tout un peuple sûr de lui et dominateur,
vieux réflexe colonial sans doute ! Même si le sous-développement mental et
intellectuel infecte aussi comme en France les prétendues élites de la
perfide Albion ! Nous avons dexcellentes raisons de haïr lAngleterre mais aussi de laimer. Le vieux Marx, après tout, a pu trouver au British Museum les outils dun travail de sape qui donne encore des cauchemars aux bien-pensants de tout poil même et surtout sils sont médiatiques. Seul quelquun qui vient de lUlster peut dire autant de mal des anglais ; ce que fait Nick Cohn dans son équipée sauvage au Royaume-Uni (1) : du mal pour le bien ou cest comme on le veut du bien pour le mal. LAngleterre que nous haïssons, cest un pays sinistrement conformiste, confit dans le souvenir de ses gloires défuntes, ou englué dans un présent sordide ! Cela, un écrivain aussi estimable que George Orwell lavait déjà vu ; Orwell nous présente un tableau au vitriol de lAngleterre industrielle des années de crise, où la seule conclusion sera, avec la guerre, « du sang, de la sueur et des larmes » ! Nick Cohn prend le relais pour
dénoncer limposture des loyaux sujets de la Couronne, ces nostalgiques de
lépoque de Lord Kitchener et de ses valets en habit rouge ! Ainsi, affirme un
petit bourge fana de cet « art de vivre » (ou de mourir ?) si typiquement
british : « Un anglais ne prétend jamais être le meilleur. Il suffit
quil le sache. » La vieille Angleterre, nous dit Nick Cohn, est morte, bien fait ! Nous navons pas besoin dun pays soi-disant élu par « Dieu », dune nation fossilisée dans ses traditions stupides, aussi attirante « quune jatte de porridge froid ». Reste lautre Angleterre,
celle des exclus, où lon retrouve ce qua oublié lAngleterre moribonde
des Windsor, Thatcher et autres Tony Blair : « La passion,
lénergie, lhumour, la rage. » Ces « initiés »
inventent leur vies à lintérieur de Babylone, en espérant peut-être que, tôt ou
tard, Babylone sera la proie des flammes ! Et puis, en fin de compte,
lautre Angleterre nous invite à penser quil y a aussi une autre France ! (1) Nick Cohn : Anarchie au Royaume-Uni, Éditions de lOlivier, 2000. |