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y a au bas mot 360 millions d’années, les tétrapodes,
ces poissons-mutants (rien à voir avec Élisabeth Teissier)
opéraient la « sortie de l’eau ». Une grande affaire
qui, bien plus tard, déclenche l’apparition d’une espèce
animale assez curieuse, homo erectus, soit-disant homo sapiens.
Espèce capable du meilleur et du pire ! Surtout du pire.
Il suffit de considérer le monde où nous sommes. On a
beaucoup parlé de start-ups et des miracles de la nouvelle
économie. Mais, n’en déplaise aux bigots du capitalisme
new age, idiots divers et autres Messier, la tendance actuelle, c’est
plutôt start-down ! Tu parles du décollage sur ce
putain de Nasdaq et ses fumiers d’accros mais, en fait, c’est le crash
direct qui arrive. T’as rien prévu ou tes prévisions sont
dignes d’un délire mystico-astral. Retour ab initio, aux
marécages des origines : l’humanité —terme quelque
peu dévalué, pour ce qu’il en reste— se vautre dans
la boue et communie dans la bêtise. Darwin n’avait malheureusement
pas envisagé le scénario !
Nous
vivons une époque qui se veut moderne, optimiste et dynamique ; culte
du fric, du corps et du fun ; la vulgate de la « nouvelle
économie », la religion du marché y contribuent.
Grâce à l’actionnariat on line, tout le monde
peut toucher le jack-pot. En particulier les crétins qui
croient aux miracles. La prétendue « nouvelle économie »,
c’est l’accès direct à l’éden, tendance esthétique
kitsch, Las Vegas, un casino virtuel au luxe vulgaire où tous
sont sensés gagner. Sauf la majorité, c’est-à-dire
les perdants. Nouvelle ruée vers l’or, la spéculation,
c’est très tendance, l’accès au bonheur est garanti, suffit
de garder les yeux rivés sur les cours du Nasdaq. La bourse rend
fou et accro, ce qui n’empêche pas le virus de l’hyper-spéculation
de se répandre, comme une traînée de poudre. Et
celle-là, elle te récure mieux les neurones, mieux que
toutes les saloperies disponibles sur le marché. Il existe même
des toxicos heureux, les camés de la richesse virtuelle, une
nouvelle secte qui possède déjà ses officiants,
diacres et sous-diacres, vieux tarés et jeunes cons qui se shootent
aux cours de la bourse, deux heures de perfusion par jour, minimum.
Tout en concédant (Le Monde, 09/04/00) que la bourse est
« un peu une drogue ». Un peu ! tu parles, avoir vingt
ans et tout pour plaire : con, accro et heureux ! Tout
le profit du bon gestionnaire, semi-illettré, option sup de co,
se rêvant en technicien du downsizing, mais au total esclave,
vivant bien un néant peuplé de gadgets et de simulacres.
Remercions au passage la gauche caviar qui, au début des années
80, avait levé le dernier des tabous grâce à Lang,
Berger, Benamou et autres taches globuleuses : désormais,
le Fric c’est Chic.
Mode, champagne et social-affairisme. Prototype de ce genre de révisios,
un certain D.S.K., pour lequel le socialisme n’est pas synonyme d’austérité.
Pour cet ancien de H.E.C., « Le socialisme n’a rien à
voir avec la défense des situations acquises ; il est
fondé sur l’espérance de l’avenir et l’esprit de progrès ; les
entrepreneurs y ont un rôle éminent à jouer. »
Depuis 1983, D.S.K. a su mettre en pratique d’aussi sages conseils ; et
faire des émules. Faut être zen, bordel, faire du fric,
rester médiatique. D.S.K. le précurseur, de quoi rendrez
jaloux Blair-Tronche-De-Cake. Assez d’assistanat et d’archaïsme,
la modernité est bien sûr du côté de Domi
et consorts. Cet arrogant homme d’État a poussé la connerie
jusqu’à proférer que Marx a « écrit Le
Capital et pas La Sécurité Sociale. » Subjectivité
de classe oblige, on connaît le choix de Strauss-Kahn, le Capital
d’abord ! La Sécurité Sociale, on y pensera plus
tard.
Il
y a trop de salauds à dégager !
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