VLAD

IN CAUDA VENENUM (I).

 
26/10/00.

 

minc

Si l’histoire n’est pas avare de tragédies, elle nous offre parfois une bonne dose de dérision et de non-sens —des non-événements somme toute délectables— comme, par exemple, la parution du dernier livre d’Alain Minc, ce nabot de la pensée qui joue au géant et qui se pose, dans sa communication promotionnelle, en successeur du vieux Marx !
C’est ça, nabot, t’as tout compris ! capital, non ? Il n’empêche que nabot tu es, nabot tu restes ! Et que tes œuvres complètes sont déjà livrées à « la critique rongeuse des souris » (Marx dixit).
En ce qui concerne ce bouffon, le permis d’inhumer est déjà décerné ! Ainsi qu’à tous les cons victimes du « prêt-à-penser moderne ». Misère des fashion-victims !

point Blair.

Tout aussi divertissantes que la pensée-kleenex d’Alain Minc, on pourrait citer les récentes mesures prises par le gouvernement de Tony Blair, qui pour soigner son déficit d’image se révèle être ce qu’il est : le digne successeur spirituel de l’immonde Thatcher ; les malheureux conseillers-com. du modeste Tony Blair ont dû relire Malthus, à l’instar de leur maître ! Pour ce social-médiocrate bas de gamme, il est clair que l'extermination des sous-prolétaires est à l’ordre du jour ! À ce titre, une quelconque agence de pub. va essayer de convaincre les loyaux sujets de la couronne de ne plus donner d’argent aux S.D.F. à Noël. Attitude à stigmatiser car elle engendre le vice et la paresse ! C’est bien connu, les S.D.F. sont des fainéants et des ivrognes et, en plus, ils prolifèrent ! Ils n’ont qu’à faire comme les créatifs, carburer non pas à l’éthanol mais à quelque chose de moins « cheap » !
Autre mesure tout aussi décisive pour lutter contre la décadence, l’immoralité et gagner des points dans les sondages : les collégiens british sont officiellement encouragés à l’abstinence ! À quand le retour du Cat-O-Nine, du fouet en tant que mesure éducative de base ?
Gageons que les anglais, connus pour leur méfiance face aux divers conformismes —du moins pour les plus conscients— sauront traiter comme il se doit ces campagnes auto-promotionnelles. Par le mépris. Et renvoyer au plus vite Tony le vertueux aux joies de la vie privée ! Ça vaudrait mieux pour l’Angleterre telle qu’on l’aime !

point Pernault

Effet de comique involontaire au J.T. de 13h de T.V.-Bouygues (11/10/00). Pernault, toujours à l'écoute de sa France profonde, celle des beaufs et des boutiquiers, annonce très sérieusement que « les andouilles vont changer de peau ».
Pernault est-il menacé dans sa peau ? Et, au fait, une andouille, combien ça coûte ? Sur ce terrain-là, on ne donne pas cher de la peau d’un Pernault !

point Monaco.

À l’approche de l’Hiver, on va encore s’apitoyer sur la condition des sous-prolétaires jetés à la rue et condamnés à une mort plus ou moins lente. Rappelons que dans le paradis néo-libéral qu’est en train de devenir la France 8 à 9 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté (3800 F mensuels, net) et que la machine à broyer fonctionne à plein rendement, malgré les discours incantatoires sur la reprise de la croissance et la « nouvelle économie » ! Mais il est aussi un problème sur lequel le Fig-Mag n’a pas encore exprimé son point de vue : la difficulté d’être riche !
Selon Chamfort, le monde se divise en deux camps : ceux qui ont parfois faim et ceux qui ont plus d’invitations à dîner que d’appétit. Dans le second cas, celui des riches, gageons que l’appétit n’est pas perturbé par une forme quelconque de mauvaise conscience ! Les riches ont nécessairement bonne conscience et la lecture du dernier livre de Messier —enfin, celui qu’il a signé !— ne peut que leur donner de l’appétit !

Venons en au fait [NDC : oui ! oui !] : il existe dans nos sociétés un racisme anti-riche, une forme odieuse de discrimination ; en l’occurrence, les riches sont victimes « d’insinuations perfides » et menacés de ne plus jouir de leurs richesses.
Comme les résidents français de Monaco, par exemple, qui ne paient pas l’I.S.F. Malheureux résidents français pour lesquels le micro-État était, jusqu’à une date récente, synonyme de « luxe, calme et volupté ». Avec, en prime, l’Ordre, la Sécurité, un flicage omniprésent et une population de larbins ou laquais entièrement dévouée à ses maîtres ! Bref, le bonheur des riches.
Exit le bonheur. Les ministères français de la justice, de l’économie et des finances poussent l’audace jusqu’à subodorer le peu d’enthousiasme de la principauté contre le blanchiment d’argent sale. Soupçons sur le rocher, son urbanisme de merde, sa famille princière si méritante et son bon peuple, si content de profiter du soleil et du fric, conformément à l’éthique des boutiquiers où le cœur de porte bien sûr du côté du tiroir-caisse, qu’il s’agisse de vendre des griffes genre Gucci, Prada, des pizzas ou de la morue salée ! Mais les morues commerçantes de Monaco n’ont qu’une peur, bien propre à les tétaniser dans leur bêtise servile ! À quand l’exil des yacht-people ?
Voilà une grande cause humanitaire dont le Fig-Mag ferait bien de se saisir ! avant qu’il ne soit trop tard ! les malheurs de la jet-set, ces richissimes crapules corrompues et pourries, c’est quand même plus intéressant que le Kosovo ! du moins, ça fait vendre !