VLAD | |
Nokia m'a tuer. |
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l est facile de reconnaître l'esclave salarié moderne : à son portable et à son sourire de crétin. « Tout se discute mais je n'y comprends rien », « Liberté, Égalité, Portable ». Droit d'emmerder autrui au nom du droit à communiquer. Communiquer quoi, au fait ? Son néant de zombie péri-urbain qui a besoin de ses fétiches techno pour donner un peu de consistance à son manque d'être. C'est ça ! Bipper sur néant-point-com. Ta start-up de merde, elle va foirer avant même d'exister. On va pas te plaindre ! Un quelconque sociologue de troisième zone a pu exalter les « objets nomades », comme signes d'une liberté évidemment post-moderne ! Ces gens-là ont la liberté qu'ils méritent : celle du détenu en conditionnelle, avec son bracelet électronique ! Liberté sous surveillance en quelque sorte ! Regardez bien la tête de celles ou ceux qui bavent dans leurs portables. Plutôt réjouissant. Cela va de l'air préoccupé du futur chômeur de la nouvelle économie, au sourire béat-crétin, genre jeune con(ne) DUT com. ou chef de produit chez Procter & Gamble. Aptes à se tuer à la tâche pour un patron cool type Messier ou autre chancre souriant qui le flinguera bientôt au nom des dures lois du downsizing. Ou, autre sourire aussi crétin, celui de la gniasse urbaine, cheap et toc, arrogante et vulgaire, du genre à aimer les feuilletons U.S., Jennifer Lopez et la dance music histoire d'oublier son néant total et ses futurs ennuis ovariens. Sourires béats-idiots de vrais jeunes lookés Eastpak, Tachini ou Nike. Tellement connes et cons, mentalement pauvres, qu'on aimerait les voir pendre haut et court, pour cause d'inutilité totale. Bouffant de la merde, Q.I. 65 max. tellement intégrés à l'ère de la citoyenneté consumériste qu'on leur dénie le droit de respirer ! Quand les chaînes de l'esclavage sont visibles, elles peuvent être rompues ; ce qu'avaient compris les nègres marrons et autres galériens en rupture de ban. Et quand elles deviennent invisibles ? T'as pas de réponse. De toi on pourrait dire « Nokia m'a tuer », si t'étais pas déjà mort... |