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ette
époque se complait dans tous les genres de bassesses, la bassesse
fonctionne comme norme de groupe, norme impérative incrustée
dans les objurgations du consumérisme. Le ridicule ne tue plus
dans une société qui devient ridicule dans son principe
et dans son mode de fonctionnement. Pseudo-penseurs, pseudo-critiques,
pseudo-esthètes, pseudo-auteurs. À chacun son quart d’heure
de gloire si bien évalué par l’esthète industriel
Andy Warhol. Warhol, cet idiot consumériste, obsédé
par le billet vert et pour lequel l’art industriel, celui de la sérigraphie,
rapportait plus que la technique maniaque des vieux maîtres. Le
cynisme de Warhol n’a rien de choquant. C’est une crapule parfaitement
en phase avec son époque, celle où le néo-capitalisme
yanqui substitue à l’être une seule dimension : l’objet.
Sous une forme brutale, c’est la marque de soupe Tomatoes Campbell qui
campe sur les cimaises. Qu’on ne nous parle pas de distanciation ou
de dénonciation. Le même Warhol qui construit une image
brutale de la démocratie américaine —celle de la
chaise électrique— termine sa trajectoire en tant que peintre
mondain, cupide, immonde et fashionable. Il résume à lui-seul
le syndrome de l’artiste crapule, s’agit plus de créer mais d’abord
de vendre, vendre des pseudo-représentations subversives, les
icônes de Mao, le sinistre chancre rouge, celles de Monroe ou
de Jackie Kennedy. Warhol, peintre de la jet set liquide le travail
de Warhol, maître d’œuvre de la Factory, où étaient
présents des gens aussi estimables que Nico ou quelques éléments
du Velvet Underground. Le problème est que la fracture esthétique
impulsée par la Factory ne gagnera qu’un succès de légende.
Celle de la beauté incroyable de Nico, icône définitive
des sixties, tellement perdue dans ce monde-là —les crabes
qu’elle côtoyait— qu’elle en vint à haïr sa propre
beauté et à se détruire.
Il
est des images qui font mal, celles d’un remarquable documentaire comme
« Nico-Icon », Nico si belle et si destroy. Avec une mort
cruelle, programmée à coups de speed, de shoots
et d’alcool, histoire de réfuter sa propre beauté
qu’elle ne supportait plus. À la fin, il ne lui restait qu’à
jouer sur son pauvre harmonium, au matin, dans une chambre partagée
avec un quelconque junky, « Deutschland über alles ».
Musique froide, glaciale, d’égérie de la mort.
Warhol
paradait avec la jet set, Nico a toujours évoqué
la mort, parce qu’elle reste belle et inoubliable.
This
is the end,
my friend…
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