Critiques |
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Musiques |
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Pavement : Terror twilight. Domino records, 1999. |
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On peut, pour l'instant, entendre des extraits sonores de l'album sur le site du groupe.
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t dire qu'au tout début, ces mecs s'en foutaient. Ils nous ont balancé
"Slanted and enchanted" il y a dix ans sans vraiment croire que d'autres albums
suivraient. Rien d'autre que des étudiants américains dispersés aux quatre coins du
pays, qui ne répètent presque jamais et qui faisaient des disques en dilettante pour
passer de temps en temps sur les college-radios. Il suffisait de les voir sur scène, où l'on assistait plus à une sorte de buf déjanté qu'à un concert, où les musiciens s'échangeaient leurs instruments en permanence et se retrouvaient à cinq derrière le même micro, tout ça dans la plus extrême nonchalance. "Terror twilight" est un disque aussi allumé que tous les autres, construit selon le principe qu'un morceau qui démarre cool et jazzy se finira invariablement dans le chaos le plus total. Pavement met en pratique ce qu'ils ont toujours préféré : le break abyssal, la rupture cataclysmique, l'instant précis où les arpèges se distordent subitement, où les accords les plus primaires font place à des solos (presque) sophistiqués ("Platform blues", "Speed, see, remember"). Rien de nouveau donc ? Peut-être pas car ce que l'on ressentait sur des disques très lo-fi et noisy (les premiers) frappe beaucoup plus sur cet album plus pop, plein d'influences 70's, folk, psyché. C'est ainsi
que les chansons chutent, littéralement, décrochent en plein milieu presque au bord du
gouffre. Les mélodies se font plus sombres ("The Hexx", "spit on a
stranger", peut-être les meilleurs morceaux) et l'on a paradoxalement affaire au
disque le plus homogène et le plus produit de Pavement, en tout cas ce qu'ils ont fait de
mieux depuis longtemps.
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