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e pourrait être le titre du premier disque de petits nouveaux
appelés SEBADOH et on se dirait : bien, encore un groupe grunge évolué qui sait
alterner les chansons très mélodiques avec des morceaux un peu plus graisseux et qui a
surtout fait en sorte que l'on dise que leur disque est bien produit. Et c'est vrai que
"The sebadoh" représente tout ce que des tas de groupes grunge ont peut-être
essayé d'être sans jamais pouvoir y arriver : diversité dans le choix des morceaux,
richesse des sonorités et des styles, de la basse saturée avec des mélodies au piano,
un chanteur qui prend une intonation différente sur presque chaque morceau : un groupe
drôlement pro pour son premier disque, finalement. Lou Barlow
et Jason Lowenstein nous livrent pourtant leur 10e ou 11e album sans
compter tout ce qui a pu être produit sous le nom de Lou Barlow and his Sentridoh, The
Folk Implosion et même Dinosaur Junior. On mesure avec ce disque l'écart entre les plus
anciens (Bubble & Scrape, Sebadoh vs. Helmet) : voilà ce qu'ils nous sortent les
maîtres du son lo-fi, spécialistes des accords de guitare mal foutus et de chansons
écrites au saut du lit, dans les transes de mauvais acides ? SEBADOH était le groupe le
plus bancal tout en étant le plus élégant mais ne donnait jamais la sensation de le
faire exprès. Alors que là, ils nous prennent un peu pour des cons à trop vouloir
exhiber leurs références seventies (MC5 est cité plus de cinquante fois sur la pochette
!). Seuls des morceaux comme "Flame" ou "Decide" gardent le côté
déjanté et abrasif que l'on connaît. Le reste est un peu trop léché, un peu trop
mature, un peu trop vieux même.
Vivement le prochain Pavement !
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