Musiques | ||||||||
Entrevue | ||||||||
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Entrevue par mail avec Miguelito Lovelace, février 2005 | ||||||||
unk un jour, punk toujours ! Après avoir joué dans Noise Gate, Christophe Petit a fondé le label Noise Product qui a entre-autres amené à connaître Dionysos. De retour aux affaires, il nous présente son nouveau groupe, Sugusland, dans l'entretien suivant. Pour commencer par une question triviale, que signifie Sugusland ? Et comment décris-tu la musique ? Ce n'est pas un parc d'attraction !!! Bien que... une bonne partie des morceaux sont un peu comme des montagnes russes et diverses attractions, à chacun de les essayer et de se prendre des émotions et des flash. C'est le territoire d'expression libre musicale, politique et émotionnelle des membres. Quelques années après avoir arrêté Noise gate, on te retrouve de nouveau à jouer (et c'est une bonne nouvelle). Qu'est ce qui t'a donné envie de revenir à ces premières amours ? Tant mieux que cela fasse plaisirs à d'autres gens qu'à moi-même. Je ne vais pas vous faire une description de ces 10 dernières années. Nous avons arrêtés Noise Gate car nous avions chacun envie de vivre autre chose en tant que personnes, de plus j'étais parti habiter à Genève et ma première fille était née à la sortie du dernier album, j'avais donc d'autres aspirations. Nous avons tourné une belle page de notre adolescence, 12 ans d'aventure et de rencontre, la réalisation de beaucoup d'objectifs personnels. J'ai donc profité de ce répit pour me consacrer à ma vie de famille, au graphisme et à la montagne ainsi qu'au développement du label Noise Product avec mon beau-frère Alban. Nous avons mis ce projet entre parenthèse, à nouveau, pour avoir chacun les mains libres de nous consacrer à d'autres choses. Car il faut savoir que tout ce que j'ai fait au niveau musical (groupe, label..) n'a toujours été qu'un engagement bénévole (depuis le début de Noise Gate et Noise Product en 1984). Au final notre plus grande fierté est notre indépendance, et notre fortune accumulée la liberté de choisir ce que nous faisons. Comment s'est produite la rencontre des musiciens qui composent Sugusland, et comment est venue l'idée de jouer ensemble ? J'ai répondu à une annonce... En écoutant la démo, j'ai beaucoup pensé à Shellac. Est-ce que tu es d'accord ? J'en suis très flatté. Il est clair qu'inconsciemment nos oreilles traînent depuis longtemps dans l'univers de M. Albini. Je ne peux avoir le recul mais il est clair que nous nous apparentons plus à ce son brut. Un bon son brut, une prise crade mais intense vaut mieux que toutes les productions. Peux tu nous parler de ta relation avec Ian Mc Kaye ? Je suis juste un très grand fan de Fugazi et de leur manière d'aborder la musique, l'énergie des concerts..., j'ai vu un certain nombre de leurs concerts depuis le début. Vu la démarche que nous avions avec Noise Gate (label, sono, studio d'enregistrement, tournée, support et entraide des scènes locales...) on m'a souvent comparé à Ian Mac Kaye. Mais n'étant pas du type groupie, je ne l'ai que croisé. Par contre, je le respecte énormément et j'aimerai un jour peut-être collaborer, avec l'angoisse que nous soyons trop similaires. Toujours au niveau des influences musicales, tu m'avais parlé il y a quelques années du concert des Undertones que tu avais vu à Bruxelles. Est-ce toujours un moment inoubliable pour toi ? C'est certainement un de mes plus grand moments du R&Roll. 78-79, concert gratuit sur la Place de la Monnaie à Bruxelles, un place noire de punks, babas... et de cordons de flics ... Le punk soufflait le frais. Pogo général... Cela restera un grand concert punk ; j'en avais vu d'autres avec des formations belges mais là c'était une autre dimension et l'ambiance y faisait beaucoup. On avait l'impression d'être en connection avec un truc. J'ai beaucoup d'autres très bons souvenirs de concerts mais celui-là garde un parfum particulier. Cette musique punk de la fin 70 était vraiment cool, sans prétention et urgente, même quelque part un peu naïve. L'identification facile à ces groupes nous permettait de pouvoir monter nos propres groupes sans complexes, la revendication de l'indépendance discographique, la création des fanzines, des petites structures de distribution... amenaient un climat créatif qui a permis l'émergence de plein d'artistes dans des horizons totalement différents. Certains des gens actifs à ce moment le sont encore d'une manière ou d'une autre car on vivait notre musique. Le public ne consommait pas les groupes, il les supportait. Qu'est ce que l'expérience de patron de label (Noise Product) t'a apporté avec le recul ? Quelles en sont les plus grandes satisfactions (et les plus grands regrets si il y en a) ? Patron est un bien grand mot pour un activiste bénévole. Noise Product a toujours été une Association à But Non Lucratif que ce soit à sa création en Belgique en 1984 ou lors de la création en Suisse en 91. Avoir bossé sur Noise pendant près de 17 ans, c'est s'être donné les moyens d'exister, de faire exister des musiciens que l'on aime et d'avoir réalisé des projets avec des gens que l'on apprécie. C'est d'avoir continué ce que la vague punk avait amorcé. Me demander cela équivaut à me demander ce que m'a apporté ma vie pendant tout ce temps : être allé au bout de mes capacités de réaliser un rêve : celui de jouer dans un groupe, de faire des disques, des concerts... et d'avoir aidé d'autres à le faire. J'aime regarder le futur et Sugusland en fait partie. Je pourrais réactiver Noise Product à cet effet. Ma plus grande satisfaction est d'être resté indépendant, autofinancé et d'avoir pu avec Alban, Stéphane, Bernard, rOlivier, Michael, Pié-Pié, offrir le service que nous pensions être le plus proche de nos idées de base et que cela reste une passion. Une autre est d'avoir sorti des artiste de style clairement opposés. Trouver le liens entre Noise Gate, Les Jeunes et le Goz of Kermeur (Jazz-core), Kill The THrill, Vomitose (grind-métal), De Puta Madre (Hip-Hop), Eastwood, Sinner DC (pop-punk à ses début), Shovel, Dionysos, Subtone Trio (Electro-jazz) ? Pourquoi avoir mis entre parenthèse Noise Product ? Nous l'avons mis entre parenthèse car vu la manière dont la musique est diffusée actuellement et consommée, nous devons penser à d'autres schémas de productions et diffusion, les disques et la distribution classique ne sont plus trop de mise. Alban et Antoine ont opté pour un label appelé BRUIT ( www.bruit.biz ) qui ne sort que quand on en a envie des Objets comportant de la musique à tirage limité (le premier projet étant un cadavre exquis musical emballé dans une pochette en béton). Je pourrais réactiver Noise Product pour diffuser la musique différemment mais avec le groupe je n'ai plus beaucoup de temps libre. Quels sont les projets d'enregistrements et / ou de tournée ? Tout est bon à prendre. Bien sûr qu'on aimerait tourner un peu. Proposez-nous des choses. J'aimerai finaliser un album pour la fin de l'année. Le truc est que l'on n'est pas pressé car on a compris un truc c'est que si notre manière de s'exprimer est sincère, elle passe outre le temps et les modes. Contact : Christophe Petit, 13 rte du bois des frères, 1219 Le Lignon Suisse | ||||||||