Christophe Petchanatz
Il y a deux zones distinctes dans les
tiroirs de deux meubles situés chacun d’un côté de la pièce. Dans un bahut ce
sont plutôt les cassettes « pop » (on me pardonnera j’espère cette
terminologie surannée) entassées dans deux tiroirs, sans classement particulier.
- Le « début » de cette zone,
c'est-à-dire le coin « bas gauche » du premier tiroir :
Une cassette C90 avec sur une
face « 154 » de Wire (de mon point de vue un opus majeur des
80’s) et « Round and around » sur l’autre, de Sprung aus den
Wolken; je ne vois plus très bien ce que c’est mais j’en ai bonne
opinion.
« Ne quid nimis » de
Luster, home-taper américain, C60 parue chez AT en 1996. Sombre et
expérimental.
Une C90 de XTC
(« English Settlement », 1981; « Take away » de Partridge,
1980, très beau) + MC5, ACDC... cassette envoyée par
Alban M. après que le lui ai fourni quelques disques noirs 30 cm de... XTC précisément,
trouvés (enfin : achetés) chez Week-End, Éric Frachet... car je n’ai pas (plus :
j’avais une bonne Thorens ramenée subreptice de Suisse il y a fort longtemps) de
platine pour les disques noirs (m’énerve cette expression).
Une petite (pour la durée)
cassette avec boîtier en carton gris vert, de C. Reider
(« 809-E10, Excess »), home-taper américain aussi, sombre et expérimental
aussi, forcément : Luster est son groupe..., produite par Vuzh Music, USA...
Une C60 rassemblant la symphonie
n°6 (« devil choirs at the gates of heaven », 1989) de Glenn Branca
et « tantras of gyütö : sangwa düpa », tibetan buddhism. Jeune, j’ai
cherché maintes fois en vain des albums du mythique Glenn Branca (répétitif et
électrique); maintenant on en trouve plusieurs à la discothèque de la Part-Dieu...
- La fin de cette zone (le coin « au
fond à droite » du second tiroir) :
Une compilation C90 réalisée
par Alistair Binks (label US) réunissant M. Nomized, factor X, Ursula Tree, Stigma, Er,
Noit, et quelques autres... que personne ne connaît de toute façon.
Une cassette de durée
indéterminée réunissant The Nits et The Residents,
sans autre précision; je crois que c'est « New flat » qui contient quelques
perles pop pour les premiers et « Intermission », que je considère comme un
de leurs meilleurs disques, pour les Residents. Cassette récupérée (recyclée)
d’un envoi d’un arty bordelais particulièrement irritant, Patrick GUYHO (je me
demande pourquoi j’ai mémorisé son nom), contacté sur les conseils d’Yvette
C., jadis.
Une C60 titrée « Pere
Ubu - Datapanik (3) »;
Une C60 titrée « Pere Ubu
- Datapanik (2) »; je me souvient très bien l’excitation rude produite par la
première écoute d’un maxi 45 de Pere Ubu...
« Caroline Wilkins »,
artiste allemande je crois, cassette envoyée par Siegfied Plumper-Huttenbrink, pas vu
depuis longtemps du reste... pas réécoutée depuis longtemps mais opinion favorable...
Ajouter que la position des cassettes dans
les tiroirs influe nettement sur la fréquence d’écoute : il n’est pas très
facile d’aller chercher celles qui sont au fin fond du tiroir, au risque de se
prendre le dit tiroir sur les pieds, de répandre les cassettes par terre, etc. Casus
belli.
Dans trois tiroirs (un grand et deux
petits) d’un meuble de mercerie qui abrite par ailleurs essentiellement nos glinglins
musicaux, câbles, médiateurs, kazou, etc., c’est la zone « plutôt
classique ».
- Le « début » de cette zone,
c'est-à-dire le coin « bas gauche » du premier tiroir :
Une vieille C60 de P.F.
Cavalli, « vespro della beata virgine »; probablement une messe, vu
le nom...
Une C60 réunissant Locatelli
(Concerti Grossi PO.I n° 2, 5, 12) et Karl Maria Von Weber (Sonates pour
flûtes et piano),
Une C60 associant « le
chant du thoronet » et le « requiem » de John Rutter.
Une C90 : « les riches
heures du flamenco », et « satsuma biwa » de Kinshi
Tsuruta... on voyage...
Une C90 avec Scriabine
(« les oeuvres ultime, piano ») et Louis Vierne
(« l’oeuvre pour piano » qu’une faute de frappe donne pour
« l’oeuvre pour pino » sur la pochette maison).
- La « fin » de cette zone (le
coin « fond droite » du troisième tiroir :
Une C9O enregistrée récemment,
avec Gavin Bryars, dont je suis vraiment très found of (« after
the requiem » ici), Hector Zazou, redécouvert (« mers
froides », pas trop mal, sans plus) et Nurse with Wound longtemps
évité, je ne sais pas pourquoi, j’avais imaginé, à la lecture de chronique ci et
là, une musique new wave un peu chiante. Eh bien non. Ce n’est pas new wave (c'est
plutôt expérimental) et ce n’est pas défécatif.
Une C90 avec Gainsbourg
(« je t’aime... moi non plus »), Françoise Hardy (« ma
jeunesse fout le camp ») et Barbara (« l’aigle
noir »). Je n’enregistre pas tout des disques empruntés, ceci explique la
condensation des auteurs et des titres sur 90 minutes... Gainsbourg (ou Birkin) ça
m’épate : une solide écoute montre des paroles pas toujours très travaillées
(pour les chansons de Birkin surtout), la musique n’est pas toujours transcendante
non plus et moins encore les arrangements — et pourtant il se passe quelque chose et
ça fonctionne; le son, la texture de la voix peut-être... C’est très curieux.
Une C60 avec Led
Zeppelin (Houses of the Holy), Hawkwind (Masters of the
Universe), Heldon (Un rêve sans conséquence spéciale), Cassiber
(Beauty & the beast) et Can (sacrilege), tout ça couvrant une
période de 24 ans (de 1973 à 1997)! Une cassette qui ne rigole pas! Led Zeppelin, c'est
une de mes premières découvertes en matière de pop-rock, ado. Avec Black Sabbath,
Slade, Uriah Heep, T. Rex, Aphrodite’s Child (qui se souvient de 666?)... Pink Floyd
évidemment... Dû écouter mille fois Black Dog dont l’intro gratouilleuse me fait
toujours le même frisson. Hawkwind, passablement hallucinés(« do not panic, this
is just a sonic attack »; Moorcock leur faisait des lyrics), ça vient un peu plus
tard (donneront Motorhead ensuite) et ça sonne comme un groupe allemand, Heldon (Richard
Pinhas) c’est français, RP a été traumatisé par le jeu de guitare de Robert Fripp
(King Crimson). Il y a pire influence. Can c’est un de mes groupes culte, pour autant
que j’aie des groupes cultes. Allemand, expérimental mais pêchu. Le batteur
s’appelle Liebezeit, n’est-ce pas mimi? Cassiber je sais pas très bien ce que
c’est mais c’est curieux, glauque, intrigant.
C90 : Nurse with Wound
(déjà évoqué : ici sugar fish drink) et un vieux Kraftwerk (2) fort
intéressant.
Enfin : une C90 envoyée par
Tagu, du label In-Poly-Sons, rassemblant Moondog (une bien jolie
découverte!) et les Beach Boys (Smiley Smile), belle découverte
également. Je ne sais pas pourquoi j’imaginais une sorte de musique sucrée niaise,
et je découvre des harmonies et des vocaux terriblement sophistiqués...
On voit également que la zone
« classique » n’est que théorique. C’est que le dernier tiroir
dévolu aux cassettes a accueilli les petites dernières et que, pendant les vacances,
c'est essentiellement moi, et non Fƒ, qui vais à la discothèque emprunter des CDs
de vieux hippy énervé.
on peut écrire des insultes à : petchanatz@ENLEVhomme-moderne.org
(et non, Monsieur Michel F.,
« org » ne veut pas dire « orgasme »)...
Bernard Gilly
Donc mon classement est d'ordre alphabétique.
- Les 5 premiers :
Ace of Base : Happy Nation - Rock/Funky
Antonio Vivaldi : Les quatres saisons -
Classique
Axelle Red : A tatons - Variété
Bill Deraime : Mister Blues - Rock/Blues
Billy Joel : Greatest Hits - Volume I
- Les 5 derniers :
Tchaikovsky :
Casse-noisette/Capriccio italien op. 45 - Classique
Tchaikovsky : Concerto pour violon et
orchestre + quatuor à cordes N°1 - Classique
Triocéphale : Chante le swing ! - Jazz
Wham : The final - Funkie
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour
instruments à vent - Classique
Vincent
Laufer
- Mes disques sont classés par ordre alphabétique de
l'artiste, quelque soit le format.
- Mes cinq premiers disques
sont l'album "La Fossette", un CD promo 4 titres extrait de l'album "Si je
connais Harry", l'album "Si je connais Harry", les maxis "L'amour
e.p" et "le Twenty-Two Bar". Ce sont tous des disques de Dominique
A.
- Mes cinq derniers disques
sont tous "jeunes". Il s'agit de :
"Songs they never played on the radio" de James
Young, publié en 1994 par Creation. James Young n'est pas connu pour avoir
accompagné Nico sur scène au cours des années 80, période qu'il raconte, très
bien je trouve, dans "Nico-The End", livre publié en 1993.
l'album "L'eau rouge" et le maxi "Longue
Route" des Young Gods.
l'album "Colossal Youth" et le maxi des "Peel
Sessions" des Young Marble Giants. |