Le
Nouvel Observateur
et L’Evénement du Jeudi
léchaient eux aussi Messier
La
métamorphose de la Compagnie Générale
des Eaux en Vivendi a permis à J2M de s’étaler
dans la presse entre quelques unes des huit pages couleur
de publicité offertes par son groupe à la plupart
des hebdomadaires pour fêter l’événement.
Après
les célèbres quatre pages - d’une complaisance
tellement inouïe qu’elle s’apparentait à de la
publicité rédactionnelle - commises par
l’Amie des patrons Dominique Nora (« Messier : L’ogre
qui joue au petit prince », 7 mai 1998), Le Nouvel
Observateur titrait : « Messier l’enchanteur » (20
décembre 2001). Messier ruiné, le ton changeait :
« Le naufrage d’un mégalomane » (Le
Nouvel Observateur, 4 juillet 2001, manchette de « une »)
De
son côté, L’Événement du jeudi
avait consacré un entretien de cinq pages à
Jean-Marie Messier. Titre : « Je veux rompre avec
le vieux capitalisme ». Extraits :
« Nous
sommes partie prenante du bien être des populations
et de la cohésion sociale (...) Nous sommes
le seul groupe non anglo-saxon à avoir été
choisi par la banque mondiale pour conduire à ses côtés,
dans les trois ans qui viennent, une réflexion de terrain
sur les voies concrètes afin de contribuer au développement
durable, réflexion qui doit être menée
conjointement entre pouvoirs publics, groupes privés
et organisations non lucratives. Autre exemple, notre entreprise
a signé, au niveau européen, une charte des
droits sociaux fondamentaux, mais cela ne semble pas retenir
l’attention. Pourtant ... Cette charte engage le groupe et
ses filiales, où qu’elles se trouvent, dans trois domaines
qui me tiennent à cœur : l’interdiction du travail
des enfants, l’interdiction du travail forcé et le
respect des libertés syndicales. (...) Nous
aurons réussi si Vivendi est identifié comme
le groupe de la qualité de la vie (...) Je
veux bien revendiquer l’idée de « new age européen » (...)
La cohésion sociale est une grande priorité ».
Celui
qui, avant de diffuser le « new age européen » et
la cohésion sociale, fut, de 1986 à 1988, directeur
de cabinet du ministre délégué chargé
de la privatisation (Camille Cabana), puis conseiller technique,
confectionneur de « noyaux durs » auprès
d’Edouard Balladur, ministre de l’économie et des finances,
enchaîne en précisant que Canal Plus est « notre
partenaire image » et que les maisons
d’édition « représentent l’un des actifs
et des savoir-faire culturels forts de Vivendi. » Il
précise également - mais était-ce
bien nécessaire ? - « Concrètement,
entre la perte d’un marché et un acte illégal,
le choix de Vivendi, et le mien, est de perdre le marché. »
Désormais,
quand un patron annonce son intention de respecter la loi,
c’est une information. L’avenir dira combien d’actes illégaux
Vivendi a commis.