Michel
Drucker roucoulait :
« Cher Jean-Marie »
Expliquant
sa présence à l’émission de Michel Drucker
« Vivement dimanche » le 27 mai 2001,
Jean-Marie Messier, premier chef d’entreprise invité
par Drucker, précise (Le Figaro, 26-27
mai 2001) : « J’assume le fait d’être un homme
public. Je crois qu’un patron n’a pas d’autre choix, parce
que c’est bon pour son entreprise. Cela fait, de plus, depuis
bien longtemps que je suis un fan de l’émission de
Michel Drucker. C’est quelqu’un de vrai, d’authentique et
de chaleureux. »
Pour
détailler ce qu’il apprécie chez Michel Drucker,
Messier explique : « Je n’ai pas changé
de mode de vie parce que je suis devenu patron et médiatisé.
Les copains avec lesquels je vais au ski chaque année,
ce sont les mêmes depuis vingt-cinq ans. Un de mes grands
plaisirs, c’est quand on se retrouve sur une terrasse, dans
un petit bistro de montagne et qu’on est une dizaine d’adultes
et encore plus d’enfants. Michel Drucker a travaillé
sur cette authenticité, et cela m’a fait plaisir. »
Exemple
de travail sur cette authenticité, cette séquence
de l’émission, enregistrée le mercredi 23 mai
2001, mais diffusée quatre jours plus tard.
Drucker :
- « Je vous signale, cher Jean-Marie, que nous sommes
aujourd’hui le dimanche 27 et que c’est la fête des
mères. »
Messier :
- Vous me laissez une seconde, Michel ?
Messier
se lève et va embrasser sa mère, au premier
rang de l’assistance. La mère essuie une larme que
les caméras nous offrent).
Dans
Le Point (Pinault) du 1er
juin 2001 – et pas dans L’Express (Vivendi) -
un petit encadré titré « J2M superstar » décryptait
utilement la scène : « Plus maître
du monde que jamais, Jean-Marie Messier, PDG de Vivendi Universal,
était le premier grand patron invité de Michel
Drucker, dimanche dernier sur France 2, dans « Vivement
dimanche » rebaptisée par les mauvaises
langues « Vivendimanche ». De fait l’émission
fut une longue publicité clandestine (plus cocasse
que scandaleuse) en faveur des produits Universal. Hormis
Laurent Ruquier, de Faudel à Aznavour, tous les artistes
conviés par le big boss étaient aussi ses « employés ».
Jusqu’à l’interviewer lui-même ! Michel
Drucker est en effet un salarié d’Expand, société
contrôlée à 35% par… Messier ! Même
le roman courtoisement offert par J2M à Sophie Marceau
(vedette de Belphegor, un film Canal +) est publié
chez Plon - je vous le donne en mille -, une filiale
de Vivendi ! Interrogée par Le Point, la
direction des programmes de France 2, souligne, au contraire,
la bonne conduite du patron : « Songez qu’il
aurait pu faire pire en invitant des artistes en fin de contrat
chez des concurrents, histoire de les engager chez lui dans
les loges ! Donc, quelque part, on peut dire qu’il ne
s’est pas servi de l’émission. »