Dossier Messier

 

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Touraine, Minc et Messier et s’embrassaient
chez ce sot de Pivot

PLPL l’avait indiqué dans son numéro 2-3, l’émission « Bouillon de culture », France 2, 29 septembre 2000, animée par Bernard Pivot, avait invité Minc et Messier, auteurs de livres à la gloire du « nouveau capitalisme ». Extraits de ce bain d’amour (devant un Bernard Pivot ému aux larmes) :

- Alain Minc à Alain Touraine : " Je ne suis pas sûr que ce soit le système qui écrase la société. Je crois que c’est pour d’autres raisons que la société est faible. Je préférerais qu’il y ait ce système de production et qu’il y ait en face la société telle qu’Alain Touraine l’a toujours voulue, c'est-à-dire avec des acteurs sociaux forts, avec des contre-pouvoirs, avec des mouvements sociaux. "

- Messier : " Dans l’excellent ouvrage d’Alain Touraine, il y a une idée qui est au cœur de ce qui se passe dans nos sociétés, c'est-à-dire que la société ne se structure plus autour d’un discours étatique, elle se structure autour de discours de la société civile. Finalement, les bonnes questions, celles qui concernent la vie quotidienne des citoyens- pas des consommateurs, des citoyens – elles sont posées par José Bové, par les organisations antimondialistes, par les ONG, par les mouvements écologistes. Le jeu de pouvoir et de contre-pouvoir, il n’est pas nécessaire. Il est indispensable. "

- Alain Touraine : " Je me réjouis d’entendre Jean-Marie Messier. Il ne faut pas attendre de l’Etat, comme il y a des siècles, qu’il règle les problèmes de la société. Ce que nous voulons, ce qui se passe, y compris aux Etats-Unis d’une manière très spectaculaire, c’est que la société est pleine de groupes, de gens, d’individus, de catégories qui disent : je veux qu’on me permette de respecter mon identité et de suivre ma manière de vivre. Autrement dit, ce dont nous avons besoin c’est de diversité, de reconnaissance de l’autre. Et ce n’est pas en effet avec des règles jacobines d’administration centralisée qu’on y arrive [ …] Et même si nous sommes en retard pour le reconnaître, c’est ce qui se passe. "

- Messier : " Derrière la mondialisation, on est en train de créer un monde multiculturel. La tolérance sera une vertu cardinale. "

- Touraine à Messier : " J’ai trouvé ce livre merveilleux. "

- Pivot à Minc : " Alain Minc, vous avez parmi d’autres qualités, vous en avez une qui est à mes yeux essentielle. Vous écrivez avec une clarté, mais… remarquable. Quant au livre comme celui-ci, on apprend mille choses sur l’économie. On en apprend très bien les rouages et les enjeux. "

- Minc : " C’est en lisant Alain Touraine que j’ai appris à me méfier du marxisme. "
" Le marché, c’est l’état de nature de la société. "

- Messier : " L’Internet est de gauche. C’est l’ascenseur social par excellence. "

- Touraine : " J’ai trouvé le livre de Minc formidable d’intelligence, c’est le moins qu’on puisse dire. "

- Alain Minc : " On sait que le système a besoin d’avoir en face de lui une forme de résistance [ …] Les entreprises ont besoin de recevoir ces signaux. Il faut un jeu de pouvoir et de contre-pouvoir. Simplement, l’État n’a pas sa place là-dedans. "

- Messier sur les syndicats de Vivendi : " On leur a donné accès à l’Intranet aussi parce que c’est plus efficace que de distribuer des tracts à l’entrée des bâtiments et des usines. "
" Ce qui caractérise les nouveaux dirigeants [ d’entreprises. C’est d’abord] la capacité d’écouter la société civile, de comprendre ce qui se passe. C’est extraordinairement difficile d’ailleurs. C’est là où les sociologues comme Alain Touraine nous aident. "