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Leurs crânes sont des tambours, leurs crânes sont des tambours. Écoutons le son qui en sort. |
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Guillaume
Durand nattaque que sur les courts de tennis
Guillaume Durand pense comme une limace. Une gentille limace. Il a déjà annoncé quil voterait oui au référendum Chirac/Jospin : « De toute façon, ce mandat de sept ans est une absurdité tricolore totale. » Et il avait adoré la dernière grande initiative humanitaire des deux cohabitants : « Ils font la guerre du Kosovo. Ils ont raison. » Ses parents lont bien calibré : « Papa vote Cohn-Bendit et maman François Bayrou. Comme tout le monde, jai versé une larme pour la disparition en mer de John John Kennedy. » Ce jour-là, PLPL sest plutôt marré en pensant : un dadais fringué de moins ! Guillaume Durand est à laise. Viré par Canal, qui le payait 250 000 francs par mois pour perfectionner son tennis, il a touché 4 600 000 francs dindemnités de licenciement alors quil navait passé que deux saisons aux commandes dune très médiocre émission-salon. Le presque-chômeur Guillaume a été embauché aussitôt par Europe 1 (chez ses copains Bellay et Lagardère) et par TF1 (chez son pote Mougeotte). Il a également accepté de présenter sur La Cinquième un « Journal de lHistoire ». Mais en précisant : « Ça correspond davantage à mon côté militant. » Si
Guillaume est un militant de choc, cest un historien de toc. Interrogeant
il y a quelques mois une spécialiste de lEspagne contemporaine,
il a pris un air de profonde réflexion et demandé : « Comment
expliquez-vous que lEspagne se soit donnée à Franco ? »
Stupeur de lhistorienne : « Permettez-moi de vous
dire quelle ne sest pas donnée à lui ! Il la
prise de force ! » Aussi nomade que son ami Jacques Attali, Durand est plus mélancolique encore que la Dame aux camélias : « Je navais pas dappartement, pas de maison, juste une voiture qui fonçait avec un cheval cabré. Je respire comme une anémone dont les feuilles de velours violet seffondrent avec douceur. » Guillaume a aimé. Surtout « François Mitterrand, ce frisson inégalé pour un journaliste. » Mais il nest pas veuf depuis le râle final du frisson inégalé. Il conserve des copains bien introduits et encore vivants : « Poivre ma demandé de faire la cuisine chez lui et ma proposé la direction dun magazine masculin. » Field et Delarue sont « de vrais camarades de bourrasque. Humains. » BHL, lui, ladore. Il faut dire que personne dautre ne lavait jamais comparé à la fois à Sartre, Althusser et Simone de Beauvoir. Juste retour dascenseur, Georges-Marc Benamou, un laquais de BHL, a expliqué : « Durand a fait un livre magnifique, qui ressemble à LArrangement dElia Kazan. » Sil est « le soir épuisé de plaisir par la lecture du Nouvel Observateur », Guillaume adore aussi Le Monde. Sa « lecture tous les jours à 15 heures » est même lun des « désordres amoureux indispensables à la survie » de Durand. Peu rancunier, le quotidien mondain et mou a promptement conseillé de dévorer le bouquin de Guillaume : « On devrait certainement faire lire ce texte dans les Écoles de journalisme. » Le fiston de Durand sait également soigner ses relations. Son meilleur copain, Julien Védrine, a pour papa lactuel ministre des affaires étrangères. Et ça, ce nest pas PLPL qui la appris : cest Guillaume qui sen flatte Guillaume Durand est lucide : « Jai échangé la fréquentation des journalistes pour celle des mondains. Je me méprise ». Et sa lucidité est traversée de regrets : « Jaurais adoré combler mes déceptions sentimentales par un bon militantisme trotskyste. Tous mes copains navigaient entre la Ligue communiste et Lutte ouvrière. » Mais Guillaume manqua de courage : « Je nai aucune envie de finir comme les fusillés de Goya. » Il a eu bien tort de seffaroucher, le pauvre : il aurait peut-être fini comme Field. Heureux de tutoyer à la fois Krivine, Plenel et Sarkozy. Un vrai destin de roi. Ndlr
: Presque tous les extraits cités sont tirés de Guillaume Durand, La
Peur bleue (Grasset, 2000). |
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