Pour lire pas lu

POUR LIRE
PAS LU

   
  

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Leurs crânes sont des tambours, leurs crânes sont des tambours. Écoutons le son qui en sort.

 
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  Dossier :   LES FAUX
  IMPERTINENTS (fin)

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Les Inrockuptibles n’agitent que les mondains
Les Inrockuptibles : ce titre qui ressemble à une blague de copains rockers est devenu la griffe du journalisme branché. Pour un quotidien mondain et mercantile comme Le Monde, il symbolise ce qui passe pour contestataire : à moitié audacieux mais avec tant d’ostentation qu’il est difficile de ne pas soupçonner un procédé. Lire Les Inrockuptibles ou — à l’impossible nul n’étant tenu — le parcourir, c’est recevoir en pleine figure un thermomètre-catalogue des idées en vogue directement extrait de l’anus d’une petite-bourgeoisie parisienne à prétentions culturelles.

Tout en s’offusquant du règne de la marchandise, l’hebdomadaire vend. En lui, tout tient d’ailleurs à ce registre de l’ubiquité et de l’entre-deux. Un coup annule l’autre : entre vénération de Guy Debord et passion du spectacle, carte blanche à Pierre Bourdieu et adulation de Daniel Cohn-Bendit, space cake et sans-papiers, le journal vogue son inexistence tranquille. Il récupère et il digère, ventre mou de la gauche molle. Il ne cesse de mêler suffisance et mauvaise conscience. Suffisance : les goûts du journal s’imposent absolument, seuls des crétins mentalement ou générationnellement décalés oseraient encore les discuter. Le mépris de classe et le jeunisme sont en effet les marques de fabrique de cet hebdomadaire fabriqué par des bourgeois complexés ayant cessé depuis au moins vingt ans d’avoir vingt ans. Mauvaise conscience : la publication cible des petits cadres qui rêvent de rêver de bohème mais qui procréent et qui empâtent un œil attendri sur leurs sicav ; les micro-transgressions dans le domaine esthétique les ravissent sans les déranger.

L’essentiel de sa diffusion a beau demeurer confinée aux trois ou quatre kiosques des trois ou quatre quartiers proches de Saint Germain des Prés, Les Inrocks rotent dans les médias comme si rien d’autre n’existait qu’eux. Deux de ses responsables, Sylvain Bourmeau et Arnaud Viviant (qui pense que « José Bové est un idiot »), ont manœuvré pour décrocher un petit coin de salon dans le PAF. Le premier a profité de l’éviction sans indemnités de plusieurs journalistes de France Culture pour exiger que Laure Adler, ancienne groupie de Mitterrand et de Tapie, lui confie une émission quotidienne de « débats » idéologiquement calibrés. Le second meuble d’un air ennuyé les rares silences de Daniel Schneidermann sur La Cinquième, chaque fois qu’Alain Rémond, chroniqueur habituel d’Arrêt sur images, est muet ou malade. Être racheté par Le Monde ou devenir le second Télérama, Les Inrockuptibles n’existent vraiment que lorsqu’ils hésitent entre deux nauvrages de ce genre.
   

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  Archives  plplPr.gif (990 octets)   Ils ont dit, on se souvient

Le PS est devenu le PC (parti capitaliste) :
• 1980 : « Il ne s’agit pas pour nous d’aménager le système capitalisme, mais de lui en substituer un autre. » (Déclaration de principe du Parti socialiste. Projet socialiste pour la France des années 1980)
• 1992, après onze ans de présidence « socialiste » : « Le capitalisme borne notre horizon historique. » (Un Nouvel Horizon [sic]. Projet socialiste pour la France)

Jacques Chirac est aussi dogmatique que le PS (devenu PC ) :
• « J’ai très vite mesuré les limites du capitalisme sauvage, donc la nécessité d’un État fort qui oriente la vie économique en protégeant les faibles contre les puissants » (La France pour tous, Nil, 1994)
• Trois ans plus tard, lors de la fermeture de l’usine de Vilvorde : « La fermeture des usines, c’est aussi, hélas, la vie. […] Moi, j’ai connu, quand j’étais petit, des maréchaux-ferrants. J’ai même travaillé chez un maréchal-ferrant. Il n’y en a plus. Ils ont disparu. Ce n’est pas pour autant que la civilisation a régressé. C’est la vie ».

Laurent Joffrin, directeur de la rédaction du Nouvel Obs, balance entre le PS et Chirac :
« Décidément, définitivement, la France a choisi la modernité. Ainsi, il ne s’agit plus de se battre pour ou contre l’Europe : l’Europe est faite ; pour ou contre la mondialisation : elle est inéluctable ; pour ou contre la flexibilité : il y en a un bon usage ; pour ou contre l’économie de marché : elle est là et personne ne songe plus à la remplacer, y compris à l’extrême-gauche. " (Le Nouvel Observateur, 9 septembre 1999)

Laurent (Fabius) a piqué l’antisèche de son copain Laurent (Joffrin) :
« Le FMI et la banque mondiale jouent un rôle très utile dans la lutte contre la pauvreté. […] Moi, ma position est très claire. La mondialisation est un fait. On ne peut pas être contre. » (Libération, 17 avril 2000)

Jacques Attali plagie, comme d’habitude :
« La libéralisation des échanges est une nécessité. Elle doit se poursuivre. » (Capital, septembre 1999)

Alain Minc est trop nigaud pour penser :
« Je ne sais pas si les marchés pensent juste, mais je sais qu’on ne peut pas penser contre les marchés » (Le Débat, mai 1995).

Les tribuns des damnés de la terre lèvent le poing.
« La mondialisation est une réalité économique, sociale et culturelle incontournable » (Déclaration des 14 chefs d’État et de gouvernements « de gauche » au sommet de Berlin, 2-3 juin 2000).

Élie Cohen, économiste préféré de Jospin, veut transférer tout le pouvoir aux soviets (de banquiers) :
« La politique monétaire est tellement importante qu’il faut la faire échapper au processus politique démocratique classique. » (La Tentation hexagonale, Fayard, 1996)

Lionel Jospin est prêt à mourir pour la liberté (des marchés) :
« Je ne crois pas que l’on puisse administrer désormais l’économie. […] Ce n’est pas par la loi, ce n’est pas par des textes, ce n’est pas par l’administration qu’on va réguler l’économie aujourd’hui. » (France 2, 13 sept. 1999)

Robert Hue est plus enragé encore que Jospin :
« Les communistes ne sont pas les adversaires du marché. » (La Tribune, 15 mars 1999)

Jean-Claude Gayssot trouve Hue beaucoup trop mou :
« Je crois profondément à la nécessité du marché »  (Le Parisien, 11 janvier 2000)

Philippe Val, rédac’chef de Charlie Hebdo préfère de loin Gayssot à Hue :
« Il ne peut y avoir de démocratie sans marché » (Charlie, 12 mars 2000).

Daniel Cohn-Bendit est d’accord avec tout le monde :
« Je suis pour le capitalisme et l’économie de marché. » (Une Envie de politique, La Découverte / Le Monde, 1998)

Edwy Plenel, maître du Monde, est pour un capitalisme sans complexe :
« Quand à [la rubrique] "Entreprises" [du Monde], le choix est dénué d’ambiguïtés : la micro-économie, les marchés et la finance, sans complexe, sans ce rapport trouble, voire hypocrite au monde de l’argent qui nous a parfois handicapé ». (Le Débat, n° 90, mai 1996).

Michel-Édouard Leclerc, lecteur du Monde et capitaliste sans complexe :
« Je ne contourne pas la loi, je m’assois dessus ! » (Le Parisien du 5 avril 2000)

Zaki Laïdi, demi-cervelet de Cohn-Bendit, résonne comme un tambour du patronat :
« Il faut d’une certaine manière encourager la dynamique de refondation sociale engagée par le Medef et les syndicats ». (Libération 19 avril 2000).

Ernest-Antoine Seillière de Laborde explique la refondation sociale aux enfants :
« 
500 pages de Code du Travail, c’est 500 000 chômeurs ; 3 000 pages de code du travail, c’est 3 millions de chômeurs » (Meeting à Toulon le 14 janvier 1999).