POUR
LIRE PAS LU |
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Leurs crânes sont des tambours, leurs crânes sont des tambours. Écoutons le son qui en sort. |
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Dans La marche du siècle du 19 janvier 2000, Field introduisait les débats en ces termes : « Ravi de vous retrouver pour cette Marche du siècle que jai intitulée "Vous avez demandé la police". Alors, vous avez demandé la police ? Oui, puisque cest une demande grandissante de la part de nos concitoyens et que la sécurité fait partie des libertés fondamentales ! » Field avait invité des policiers (imposés par le ministère de lIntérieur), des experts (de la police) et des jeunes (qui aiment la police). Au terme de deux heures de publi-reportage pour la « police de proximité », lunanimité auréolait sur le plateau. Michel Field suait presque de bonheur : « Pour avoir animé de nombreux débats sur les questions de sécurité et dinsécurité, de cités, je trouve que lémission de ce soir était très révélatrice dun basculement des mentalités. Comme si tout le monde se rendait compte que sur certains aspects on était au bord du gouffre et quil sagissait vraiment de tout faire pour ne pas y tomber. » Trois mois plus tard, le 27 avril 2000, Field anime une Prise directe (France 3). Il explique : « Le thème, cest sortir de la galère, la création demploi, la création dentreprise ! Un thème qui intéresse beaucoup de monde. » Car pour Field, trois millions de chômeurs, cest trois millions de petits patrons potentiels. Lanimateur fait défiler devant la caméra les ex-galériens promus patrons ou aspirant à lêtre. Ils ânonnent le discours que Field attend deux : ils « en veulent » ; il sont « responsables »; ils « y croient » : « Il faut y croire si toi tas décidé de le faire, alors tu y vas, tu fonces. Et si tes passionné comme moi, les barrières, tu les passes ! ! » Field est ébahi : « Voilà ! Un beau discours ! » Pour lui, cette exaltation est bien la preuve du « désir dentreprendre des gens qui étaient dans la galère et qui veulent sen sortir. » Les patrons établis se greffent au chur des chômeurs-entrepreneurs. Ils gémissent : « La prédation sorganise autour de nous » ; « au niveau des charges qui sont très lourdes, nous sommes des exclus de la société. » Le patron de la Field Compagnie suscite et savoure leurs jappements. Un
« archaïque » sétonne que sa nièce ne trouve pas
demploi à Marseille avec une maîtrise de biologie. Un étudiant
décole commerciale le rabroue aussitôt : « Peut-être
quil fallait réfléchir avant pour faire des études qui soient
en phase avec le marché et les besoins ! » Puis
il conseille : « Quand il y a du risque, il faut sadresser
à des business angels, des capitaux risqueurs. » Quand quelquun se risque à critiquer le ton de lémission, Field glapit : « Hé ! Hé ! Doucement ! Essaye sur un ton juste un peu plus souriant. Il y a toujours quelque chose dans ces émissions, cest que vous avez beaucoup de mal les uns les autres à supporter dentendre des paroles qui ne sont pas exactement propres à vos convictions. » Un intervenant remarque que les chômeurs pourraient avoir dautres perpectives que la création dentreprise, telles « la lutte avec les salariés contre le système capitaliste ». Field sen étonne : « Hé ben voilà ! Le message est passé, cest un message militant ». Un homme de 20 ans au chômage, sans RMI, habitant un quartier pauvre, explique que les jeunes qui nont rien à faire se droguent. Field simpatiente, essaye de lui arracher le micro, puis conclut, menaçant : « Cétait la Marche du siècle hier sur les adolescents ; il y a des mômes qui étaient bien plus dans la merde que toi et qui tont donné une belle leçon de vie. Revois lémission dhier ! »
Laurent Mouchard ment. Dans lémission « Conférence de rédaction » diffusée par France Culture le dimanche 14 mai 2000, le directeur de la rédaction du Nouvel Observateur et animateur de radio sur France Inter, plus connu à Paris sous le nom de Laurent Joffrin, a eu le toupet de prétendre que son hebdomadaire avait traité la guerre du Kosovo de manière équilibrée. Il a affirmé : « Jai essayé de voir si javais écrit moi ou si javais fait écrire dans mon journal les choses (favorables à la guerre du Kosovo) qui sont indiquées [par les critiques de lOTAN]. Donc jai repris ma collection de LObservateur. Bon, la réponse, cest que honnêtement en lisant les papiers ça ne correspond pas du tout. Ca nest quun journal. Bon, mais ça nest pas un journal tout à fait marginal. Cest lhebdo le plus diffusé en France (1). Alors, quest-ce quon a écrit nous ? Pour ce qui est du Nouvel Observateur, le premier numéro quon a fait, cest pas un numéro va-t-en-guerre. Ça sappelle "La guerre en procès". On peut pas dire que ça soit vraiment une manière de mobiliser les gens.. » Les enquêteurs de PLPL ont alors réalisé un « Arrêt sur numéro ». Leurs conclusions accablent Mouchard. Le
Nouvel Observateur n° 1795, du 1er au 7 avril 1999 PLPL : Ainsi, dès le départ, Laurent Mouchard ment, au moins par omission : il cache que le surtitre du numéro en question donnait tout son sens au titre. Il ne sagissait pas de faire le « procès de la guerre », mais celui des opposants à la guerre. Contenu du numéro : Le « procès de la guerre » commence dès le premier éditorial : « Les nouveaux munichois », par Françoise Giroud. Extraits : « M. Milosevic purifie. Chacun sa méthode, on doit manquer de chambres à gaz, en Serbie. [La Seconde Guerre mondiale] naquit de la lâcheté, celle de la France, celle de la Grande-Bretagne. Sinistre souvenir de ce quon appelle aujourdhui dun mot : Munich. Alors aussi, il y avait en France, en Angleterre, des pacifistes sincères qui tendaient leur rameau dolivier. » PLPL : La Serbie est ici comparée à lAllemagne nazie, et les opposants à la guerre aux Munichois (qui souvent allaient devenir des collabos). Le « procès de la guerre » se poursuit avec le deuxième éditorial : « Mars ou la guerre jugée », signé Jean Daniel. Extraits : « Jai fini, la mort dans lâme, par me persuader, maintenant que cette intervention a commencé et depuis que lon découvre la destruction méthodique des villages kosovars, de la nécessité suivante : pour sauver les Kosovars dont nous avons aggravé le sort, on ne peut plus éviter de faire une guerre totale contre ceux des Serbes qui demeurent encore envoûtés par Milosevic. » PLPL : Réclamer une guerre totale contre la Serbie (puisque Jean Daniel admet, dans son éditorial, que la plupart des Serbes soutiennent le régime au moment où commencent les bombardements) est une manière particulière de faire « le procès de la guerre ». Le « procès de la guerre » se déchaîne avec le troisième éditorial : « La reine du monde », signé Jacques Julliard. Extraits : « Si violents que soient les bombardements actuels, ils nont fort heureusement rien à voir avec la destruction de Dresde ou de Coventry pendant la Seconde Guerre mondiale. Une guerre qui se donne pour conditions de navoir aucun tué de son côté et le moins possible dans la population adverse nest pas tout à fait une guerre, mais une manuvre dintimidation destinée à faire céder ladversaire à moindre frais. [ ] Espérons que les Occidentaux auront les nerfs plus solides que Milosevic et leur propre opinion publique, car ils ont désormais un devoir sacré je renvoie ici à la conclusion de Jean Daniel : envoyer au sol une force dintervention. » PLPL : Le fils de cure Jacques Julliard assimile donc ici la guerre à un « devoir sacré ». Une croisade humanitaire ? Le « procès de la guerre » devient presque apologie de la désertion avec le quatrième éditorial : « La guerre en procès », par Laurent Joffrin. Extraits : « Aussi légitimes quen soient les motivations, cette guerre est en procès. Écartons la mécanique dénonciation des prêcheurs de la passivité, qui ne voient la France grande que dans labsolution des dictateurs, de ces donneurs de leçons du patriotisme qui ne cessent de dénigrer leurs soldats dès quils sont engagés quelque part. » PLPL : « Ne cessent de dénigrer leurs soldats » : Joffrin a pompé le style pompier des écrivaillons patriotards de la première guerre mondiale qui, planqués à larrière, griffonaient entre deux dîners mondains des odes à la guerre. Et, la conscience tranquille, envoyaient les « poilus » à la boucherie. Prolongeant le « procès de la guerre », le sergent-recruteur Mouchard sétrangle de colère en évoquant le traitement des médias dans un second éditorial, « Quand la télé fait son boulot » (car Joffrin na manifesté aucun scrupule à infliger aux malheureux lecteurs de lObs deux éditos de Joffrin dans le même numéro !) La veulerie militariste des grands moyens dinformation lui suggère alors ce commentaire : « Le travail des médias audiovisuels dans ce conflit a jusquà présent été exemplaire. Les leçons de la guerre du Golfe ont été tirées : beaucoup de prudence, de doute, de distance à légard des sources et de volonté déquilibre dans linterprétation. » Le « procès de la guerre » devient carrément haineux dans larticle suivant « Cette union sacrée dont rêvait Milosevic ». Analysant les « traits marquants du caractère serbe » en sappuyant sur les conclusions dun neuro-psychiatre, le journaliste Henri Guirchoun évoque « un comportement ostentatoire, une jalousie irrépressible, une tendance à la division, un rapport infantile au leader, la soumission, la peur envers le supérieur et la brutalité envers linférieur, un mépris total du temps qui explique le syndrome du passé, un narcissisme irrépressible. Et le plus inquiétant peut-être : une propension à tirer plaisir de sa propre souffrance qui confine au masochisme. » PLPL : Autant dire que les Serbes allaient se régaler des bombes larguées sur leurs tronches par les Américains, Britanniques, Allemands et Français, peuples à la fois francs, démocratiques, généreux, amoureux des faibles et sensuels à lextrême. Les partisans de la guerre sont ensuite impitoyablement goudronnés et plumés par larticle « La guerre au sol, nécessaire et impossible », que signe René Backmann. Extraits : « Si lOTAN a réellement pour objectif de réduire la capacité de combat de larmée serbe et de protéger les civils kosovars du nettoyage ethnique entrepris par les troupes de Milosevic, peut-elle se contenter des frappes aériennes, comme elle le fait depuis le 24 mars ? Non, répondent les généraux Michael Rose, Pierre Cot et Philippe Morillon, anciens chefs de la Forpronu, qui plaident pour un déploiement de troupes au sol. » Le «procès de la guerre » samplifie et prend tout son sens quand le même article assimile les pacifistes à ceux qui ont choisi l« abandon pur et simple des Kosovars à leurs bourreaux ». Enfin, toujours dans le même numéro du Nouvel Observateur, Alain Richard, ministre socialiste de la défense, conclut le « procès de la guerre » de lOTAN : « Nous avons fait le choix, nous, dagir en veillant au sort des populations civiles. Éviter les atteintes aux civils, cela nécessite du temps et une grosse prise de risque pour nos pilotes. » Ndlr : En juin 2000, Amnesty International a établi que, pour protéger la vie de ses pilotes, lOTAN avait délibérément risqué celle des civils de Serbie et du Kosovo. Amnesty a également conclu que certains des bombardements atlantiques méritaient dêtre qualifiés de « crimes de guerre » et leurs coupables jugés. Un vrai procès à venir ? 1.
Mouchard ségare : Le Nouvel Observateur est très loin
dêtre « lhebdo le plus diffusé en France ». Treize
hebdomadaires ont une diffusion supérieure à la sienne. |
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