| | | | | PLPL poursuit la publication de son gigantesque Annuaire de la corruption intellectuelle. Ce numéro creuse la tombe des « intellectuels-Medef » et des « experts en géopolitique », ces marées noires de la pensée que vomissent les soutes de la grande presse. Ce n'est qu'un début. Les prochaines livraisons verront défiler d'autres cortèges de lombrics : économistes stipendiés, sociologues ratés, conseillers de la gauche. Finkielkraut, Baverez, Laïdi, Montbrial. Moïsi, Rosanvallom Cohen, Piketty, Rochefort Wieviorka, Ewald Etchegoyen… Entre séances photo et cocktails mondains, ces fantassins du combat contre les conquêtes sociales réfléchissent à l'existence idéale — pour les autres : un esclavage salarié, un chômage non indemnisé, le tout entrecoupé par la lecture obligatoire du tribunes d'Édouard Balladur ou de Dominique Strauss-Kahn. Car l'intellectuel à gages redoute que la libération du joug patronal n'avilisse le petit peuple : « Le temps libéré par les 35 heures, c'est de la violence conjugale et de l'alcoolisme en plus », nous a expliqué Nicolas Baverez, invité sur France Culture par son ami Finkielkraut — lequel interjetait aussitôt : « De la télévision aussi ! » (20.09.03) Vous qui vous pavanez aux « universités d'été » du Medef, vous qui vous proclamez experts de la psychologie des Français pour mieux les dépouiller des ultimes garanties sociales que le marché leur laisse, vous les « économistes » qui professez la science des ânes comme une loi naturelle, vous qui traînez dans des commissions officielles qui légitimeront de nouvelles « réformes » capitalistes, vous qui vous abaissez à faire du téléachat pseudo « altermondialiste » pour ripoliner la réputation des médias qui mentent, prenez garde, prenez garde à la jeune garde ! |
| | La lutte est acharnée mais PLPL ne décerne la laisse d’or qu’au plus servile. |
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| Hees a la Laisse. Nommé patron de France Inter par Jean-Marie Cavada, Jean-Luc Hees a apporté à la propagande patronale sa patine de vieux cabot « rock'n'roll » amoureux des « Stones ». Medef Inter émet vingt-trois heures sur vingt-quatre. Mermet est coincé entre Jean-Pierre Gaillard, Brigitte Jeanperrin, Jean-Marc Sylvestre, Dominique Bromberger... Sans oublier les chouchous que sont Raymond Soubie, Pascal Lamy, Alain Bauer et Xavier Raufer. Philippe Val est l'autre caution de « gauche » de la station — « De temps en temps il a des choses à dire et il ne se gratte pas trop pour les dire », explique Hees », mais depuis des mois, ce que dit Val c'est surtout des bêtises contre Chomsky. Autrement, il se serait intéressé a une affaire qui sent la censure et les laboratoires pharmaceutiques. Hees a en effet renvoyé Martin Winckler, dont les chroniques déplaisaient à de gros annonceurs. Puis Hees a expliqué avec élégance : « M. Winkler doit beaucoup à France Inter, je crois qu'il le sait, je crois que tout le monde le sait. Si moi je me conduis pas bien dans un dîner et que je suis pas réinvité, je m'acharne pas à sonner à la porte, je reviens pas. » (France Inter, 28.08.03) L'antenne de la radio publique est donc devenue la table d'un Jean-Luc Hees qui se croit seul juge de la « conduite » des autres. Depuis la rentrée, les auditeurs sardons ont rusé et franchi plusieurs fois le filtrage des questions autorisées par les policiers heesiens. Et Paoli a donc râlé quand, une fois de plus, PLPL l'a roulé : « On vous donne l'antenne. On vous fait confiance. On vous fait cadeau du micro et (hésitation) ben vous faites un plaidoyer pour Martin Winckler… » (08.09.03). Quand il ne signe pas des pétitions avec PPDA (Libération, 06.10.99), quand il ne dévoile pas son penchant pour le ministre de Villepin « plutôt beau gosse » (Stratégies, 21.02.03), Hees insulte les intermittents du spectacle qui, selon lui, « contribuent à scier la branche sur laquelle ils sont assis » (France Inter, 01.07.03). Une laisse en or est plus difficile à scier. |
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