DOMINIQUE REYNIÉ, | ||||||
Dominique Reynié, l’omniprésente Laisse d’or de PLPL, est aussi professeur à Sciences-Po, c’est-à-dire gaveur idéologique des larves du Parti de la presse et de l’argent (PPA). Il aspire à remplacer Alain Duhamel, lui aussi ancien prof à Sciences-Po. PLPL a décrypté sur i-télévision (groupe Vivendi) les principales techniques de ce oui-ouiste fanatique dont la chronique quotidienne est diffusée trois fois par jour. | ||||||
| 1. « Qui a le plus de chances de » : Dominique emploie cette formulation chaque fois que rien ne lui permet d’appuyer ce qu’il vient de dire. Ici, il complète la formule d’un « peut permettre de ». Or les « dispositifs qui permettront de saisir les autorités européennes pour éviter ce genre de directive » sont tout aussi susceptibles de permettre de les… multiplier. Pour l’économiste ultralibéral Christian Saint-Étienne, par exemple : « En réalité, le projet de traité constitutionnel, qui ne fait que rationaliser intelligemment le corpus juridique européen existant, consolide la base juridique qui fonde la directive Bolkestein ! » (Le Figaro, 8.2.05.) C’est aussi, sans doute, parce que ladite directive « a moins de chances de voir le jour avec la Constitution » que tous les partisans de la directive (José Barroso, Ernest-Antoine Seillière), ou les anciens commissaires qui l’ont signée (le socialiste Pascal Lamy et l’andouille savoyarde Michel Barnier) sont favorables à la Constitution. Laquelle pose la libéralisation des services comme un impératif… 3. On a compris : ce qui n’est pas réglé avec la Constitution pourra l’être plus tard, puisque la Constitution est un grand cadre à faire du Bien. Et quand la Constitution interdit (ou rend presque impossible : unanimité) il faut l’adopter pour pouvoir ensuite amender un texte imparfait (et inamendable). Ce qui est réglé dans le bon sens (le gros salaire de Reynié à Sciences-Po par exemple, ses cocktails avec Bernadette Chirac, Maurice Druon, Henri Amouroux, Jean-René Fourtou et Serge Dassault, sans oublier ses piges de i-télévision) l’est en revanche une fois pour toutes. 5. Pour Reynié, la présence de Lipietz avec Berlusconi ou de Toni Negri avec Ernest-Antoine Seillière, tous partisans du traité, ne pose pas un problème de « cohérence ». Pourtant, dans leur cas, il ne s’agit pas seulement de voter, par hasard, de manière identique, il s’agit de soutenir le même texte. De Villiers, Besancenot et PLPL ne se sont pas mis d’accord sur une Constitution sardone. 6. Au moment où Reynié justifie qu’UDF, PS et UMP se taillent la part du lion, la vitrine universitaire rutilante de PLPL, c’est-à-dire Acrimed, avait établi que « l’émission “Question directe”, sur France Inter, depuis septembre 2004, a invité 16 fois le Parti socialiste (dont 4 membres favorables au “non”) ; 15 fois l’UMP ; 6 fois l’UDF ; 2 fois le PCF ; 1 fois les Verts (avec un favorable au “oui”) ; 1 fois Philippe de Villiers. Au total : 34 personnalités favorables au “oui” et 6 favorables au “non”. L’émission “Respublica”, sur France Inter, depuis mai 2004, a invité 9 fois le PS (dont 2 représentants favorables au “non”) ; 11 fois l’UMP ; 3 fois l’UDF ; 2 fois le PCF ; 3 fois les Verts (tous favorables au “oui”) ; 1 fois le MRC ; 1 fois la LCR. Au total : 24 personnalités favorables au “oui” et 7 favorables au “non”. » Contrairement à Reynié, même Alain Duhamel trouva que c’était trop : « En fait, si on veut que les choses se passent de façon loyale, il faut […] dire carrément : un référendum, c’est oui ou non, donc le camp des oui et le camp des non disposent du même accès aux médias, ce qui serait franchement le plus clair, le plus simple, et puis le plus loyal » (RTL, 7.3.05). |
| I - Ce qui est mal vient du passé II - Ce qui est bon adviendra après le « oui » III - Voter « oui », c’est sauver les services publics IV - Ceux qui votent « non » sont incohérents V - Quand le « non » ne s’exprime pas, c’est bon VI - Supermenteur, c’est moi, Dominique Reynié |
| 2. Ici s’exprime l’un des trucs habituels de la propagande oui-ouiste. Tout ce qui est mauvais vient de l’absence de Constitution ; tout ce qui est bon découle logiquement des textes de Rome, Maastricht, etc., réaffirmés par le projet de traité constitutionnel. « Ce que disent les tenants du oui » est, par le plus grand des hasards, exactement ce que Reynié proclame dans tous les médias. Une semaine plus tard, le 22 mars, Reynié lance d’ailleurs : « On pourrait considérer qu’avec la Constitution cette directive ne pourrait voir le jour […]. Sous le régime de la Constitution européenne, ça ne se pourrait pas. […] Mais ce sont deux sujets différents. » Bref, c’est « sans rapport », sauf quand le rapport est bon pour le « oui ». Et puis, si le dossier devient vraiment indéfendable, rien n’interdit, comme Reynié le fit le 22 mars, d’ajouter : « Il [Bolkestein] a raison de dire que ça [sa directive] a généré des réactions de type xénophobe. » 4. De même que la Constitution européenne n’interdit pas d’expédier Reynié sur Mercure, elle n’interdit pas formellement les nationalisations. Sauf que l’article III-131 impose d’« éviter que le fonctionnement du marché intérieur ne soit affecté par les mesures qu’un État membre peut être appelé à prendre en cas de troubles intérieurs graves affectant l’ordre public, en cas de guerre ou de tension internationale grave ». En d’autres termes, même la guerre ne doit pas perturber le marché et la concurrence « libre et non faussée ». D’ailleurs, Dominique sait bien que le traité interdirait les nationalisations puisqu’il expliquait au Figaro (20.9.04) qu’un éventuel refus de la Constitution par les socialistes obligerait le PS « à changer de fond en comble son logiciel politique et à renouer avec des conceptions que l’on peine à juger crédibles, conférant à l’État le rôle prépondérant dans la régulation de l’économie ». Il n’y a pas de lien, sauf qu’il y a un lien. 7. L’armée européenne dont parle Reynié était la Communauté européenne de défense (CED). « Les Européens ont dit », prétend Dominique. En réalité, les seuls pays européens à avoir ratifiée la CED furent la Belgique, Les Pays-Bas et le Luxembourg… Repoussée en août 1954 par l’Assemblée nationale, elle n’était nullement contradictoire avec l’Otan, contrairement à ce que suggère Reynié. Les Américains en furent même des partisans très fervents, au point de menacer, en décembre 1953, de retirer leurs troupes du Vieux Continent si la CED n’était pas adoptée par la France… Quand Reynié voit dans la Constitution « la perspective d’une politique militaire européenne qui un jour évidemment se substituera à l’Otan », il ment. Le texte du traité stipule le contraire. L’article I-41,2, d’abord : « La politique de sécurité et de défense communes de l’Union européenne […] est réalisée dans le cadre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, et elle est compatible avec la politique de sécurité et de défense arrêtée dans ce cadre. » L’article I-41.7 précise à destination des ânes menteurs de Sciences-Po : « Le traité de l’Atlantique Nord reste pour les États qui en sont membres le fondement de leur défense collective et l’instance de sa mise en œuvre. » « Un jour, évidemment [sic] », si on vote pour le traité, l’Otan aura disparu, nous dit néanmoins Dominique. |
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