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Le journal qui mord et fuit...  

Prix : 10 F 

 

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dossier

LA PIRE DES CENSURES

Le journalisme a fait un rêve : sans couverture médiatique, rien n’existe plus. Ni la politique, ni les luttes sociales, ni la vie intellectuelle — ni les critiques qu’on lui oppose. Le capitalisme a fait un rêve : tout passe par les journalistes. Ce rêve — notre cauchemar — invoque la « liberté de la presse ». C’est-à-dire le pouvoir absolu de mentir et de vendre, d’avilir et de pourfendre. Le journalisme peut plastronner : il a imposé comme vérités universelles les impostures qui le font prospérer. Pour les médias qui mentent, à quoi ressemble en effet la « démocratie » ? À la soumission des élus aux vapeurs d’éditorialistes juchés sur le point le plus élevé de l’infatuation, à la transformation de la justice en système de délation au service des boyards du faux scoop et des monarques du bobard, à la tyrannie d’un produit vérolé colporté par des maquignons du téléachat qui fardent leur « information » en « contre-pouvoir citoyen ».

Désormais, même la contestation anticapitaliste qui aspire à un autre monde veille à ne pas mordre la main des patrons de journaux et de chaînes qui, eux, font tout pour conserver l’ancien. Car la presse de marché s’est aussi rendue indispensable aux cheffaillons de la rébellion ivres de télévision et d’autopromotion.

Le parti de la presse et de l’argent s’impose partout. Les marchands de canons et de béton ont racheté à bas prix le quotidien fondé par Jaurès et disqualifié par Hue. Tout cela au nom du « pluralisme ». Mais aujourd’hui, le « pluralisme » c’est aussi « créer ». Créer de nouveaux journaux qui parlent d’argent. Car la liberté de vendre est devenue le premier des droits de l’homme ; la liberté de la presse, celle des capitalistes qui possèdent la presse.

Il faut extirper la peste. Un de leurs journaux qui meurt, c’est un peu de notre liberté qui renaît.

   Lire le dossier dans le journal papier pages 3 à 6
  Nota : ne sont mis en ligne que certains articles du journal ; l'intégralité du contenu, notamment les dossiers, est réservée aux seuls abonnés.

laisse d'or La lutte est acharnée
mais PLPL ne décerne
la laisse d’or qu’au plus servile.

Pour saluer une carrière entièrement consacrée à sucer la roue de PPDA, PLPL décerne son trophée à Claude Sérillon, Poulidor de la désinformation, au moment où France 2 le congédie du JT. Il nous remerciera. Depuis que l’or leur pend au cou, BHL a hérité de dix pages de reportages imbéciles et nuisibles dans Le Monde, Laurent Mauduit a été promu par ce même Quotidien Vespéral des Marchés, Laure Adler fut pressentie pour remplacer Pivot.

Sérillon a adoré poser en smoking au Festival de Cannes depuis que PPDA n’y va plus. Vivant un « moment de vrai bonheur » en compagnie du réalisateur de La Grande Vadrouille, il dégaine sa « question » piège : « Est-ce que vous avez une recette pour faire autant de succès en si peu de films ? » (France 2, 14.05.01) Son impertinence, Sérillon l’a expliquée : « Tant mieux si on dérange ; je prends ça comme un hommage professionnel. » (QVM, 23.04.01) Interrogé par Le Figaro (07.01.00) sur ses dernières fiertés professionnelles, Sérillon répondit : « Le suivi du Kosovo. » Celui qui admet comprendre « moins vite que Poivre » a cette fois pulvérisé son concurrent en répercutant plus vite que lui les consignes de l’OTAN. Interpellant Jospin au début des bombardements, il fustigeait sa mollesse : « Est-ce qu’on a agi assez tôt ? » (France 2, 08.04.99)

Libération a décrit Sérillon comme « le symbole de l’emmerdeur de gauche ». Emmerdeur ? En 1986, Télé 7 jours (Matra-Hachette) lui décerne le « 7 d’or » du meilleur présentateur de JT. De gauche ? Il s’est avoué « fasciné » par Mitterrand, assassin en février 1957 du militant algérien Fernand Iveton. Et, lors des cérémonies du bicentenaire, il commentait avec son ami Frédéric Mitterrand le défilé publicitaire conçu pour enterrer la révolution. Car, pour Sérillon, la révolution c’est le téléthon. Et le pacifisme, c’est acheter ses costumes rue de la Paix, chez le couturier italien Ermenegildo Zegna. (Libération, 19.08.98)