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Le
Monde… alerte !
Aussi
fanatiquement néolibéral que les autres, l’éditorial publié dans
Le Monde du 14 juillet 2001 comportait ce passage :
« Il n’y a pas de recette miracle, sinon de faire ce que veulent
les marchés lorsque l’on se met entre leurs mains. »
Se mettre entre les mains du marché est ce à quoi Le Monde
se destine goulûment : pour compenser des pertes gigantesques,
il devrait prochainement annoncer son entrée en Bourse.
Sot
pleureur
Le
directeur du Monde, Jean-Marie Colombani, ordonna :
« Nous sommes tous américains. » (éditorial,
13.09.01). Quand les tours de Manhattan ont vacillé, Dominique
Dhombres, chroniqueur télé, s’est exécuté. Il se mit donc à pleurer.
Comme un Américain. Comme un agent du Pentagone. « Ce
sont des images qui font monter les larmes aux yeux. Ces petits
drapeaux américains brandis par des citoyens anonymes qui restent
immobiles, debout, près des ruines fumantes des deux tours jumelles…
Hier soir, l’Amérique montrait son plus beau visage, le plus émouvant,
aussi : le patriotisme, la solidarité, l’entraide… Aucune
haine à l’horizon, pas de message de vengeance… Ce vendredi, à
midi, l’Europe entière s’immobilise en silence pour rendre hommage
à nos amis américains. Nous allons témoigner, nous aussi, notre
solidarité. Il existe dans ce vaste monde un autre drapeau étoilé
sur fond bleu. Celui de l’Europe. Le nôtre. » (Le
Monde, 15.09.01)
Dhombres était d’autant plus qualifié pour tenir ainsi le rôle
de pleureuse étoilée que, huit mois plus tôt, il avait commis
un texte à la gloire de son ami Ronald (Reagan), certes grand
assassin au Nicaragua, au Salvador, au Guatemala, etc., mais assassin
américain. Dhombres écrivait : « Réélu en 1984, il
laissa l’Amérique en paix avec elle-même et avec le reste du monde…
Le bilan des huit années de Ronald Reagan à la Maison Blanche
est plutôt positif aux yeux d’une majorité d’Américains, même
si la révolution conservatrice que celui-ci appelait de ses vœux
en arrivant au pouvoir n’a nullement eu l’ampleur annoncée. »
(20.01.01) En somme, pour Dhombres, le bilan eût été plus éblouissant
si la politique menée avait été beaucoup plus meurtrière.
Schneidermann
et Pivot
Daniel
Schneidermann, qui fut invité par Pivot, notamment au moment de
son petit livre teigneux et bâclé sur Le Journalisme après
Bourdieu, consacre sa chronique du QVM (01-02.07.01)
au départ de Pivot. Début de ce texte : « D’abord,
c’est tout simple, le cœur se serre. Il se serre de voir s’éloigner
celui qui depuis notre adolescence incarnait un certain génie
français à lier le plaisir et l’esprit, un bonheur d’harmonie
et d’écoute, et ordonnait chaque semaine un spectacle de paroles
tout en fluidité et en transparence. Fluide et transparent : ce
fut une sorte de ballet, “Apostrophes”, puis “Bouillon de culture”,
un long ballet et quelques milliers d’actes, enjambant les décennies,
avec quelques centaines de partenaires, hommes et femmes, français
et étrangers, connus et anonymes, prolixes ou tétanisés, ondoyants
ou raides. »
La
chute est dure pour Guillaume Durand : « On évoque
aujourd’hui, pour le remplacer, le nom de Guillaume Durand, prototype
de ces interchangeables dont les écrans de toutes les chaînes,
publiques ou privées, sérieuses ou branchées, ont successivement
encadré la face de caméléon. » PLPL attend de
voir si ce propos sera répété le jour où Schneidermann ira – car
il ira, et en rampant ! – vendre son dernier livre raté
dans l’émission de Durand.
Argent
de gauche
Le
Nouvel Observateur, dirigé par Laurent Joffrin-Mouchard (qui
ment), a lancé récemment un « nouveau pôle boursier »,
avec des « interviews filmées des patrons des sociétés
cotées » et une « École de la Bourse ».
L’hebdomadaire jospino-mamèreux a ainsi annoncé son innovation
: « Vous y retrouvez des conseils boursiers quotidiens,
des chroniques des plus grands spécialistes de la finance, des
graphiques dynamiques, les cours de Paris et New York, et des
interviews filmées des patrons des sociétés cotées. Vous avez
également la possibilité de vous former grâce à notre “École de
la Bourse” et de passer directement vos ordres d’achats et de
ventes sur tous les marchés. »
(www.abbourse.com)
Deux
provocateurs
Un
« dialogue Philippe Sollers / Jean-Marie Messier » occupe
trois pages du Figaro-Magazine du 23 juin 2001. L’ensemble
est titré « Je provoque, toi non plus ! »
Extrait choisi.
Messier à Sollers : Vous pratiquez la provocation
avec un art extrême. Je le fais certes plus modestement, car un
patron agit sous contrainte. Mais j’apprécie que vous n’ayez pas
peur de secouer une société conformiste. On vient de traverser
une décennie de conformisme sur tous les plans : économie, politique,
littérature, cinéma et… même critique. Rien de pire que le critiquement
correct ! Quand on écrit comme vous, quand on agit comme
moi, la provocation est un devoir, faute de quoi on se trahit.
Guerre
du téléachat
La
véritable guerre de position que se livraient depuis plusieurs
années Edwy Plenel, Roi du téléachat
* sur LCI et directeur adjoint
de la SA Le Monde, et Pierre Bellemare,
monarque déchu du téléachat et PDG d’une chaîne de home shopping
video, s’est soudainement envenimée après la publication par
Bellemare d’un livre au titre éloquent, Je me vengerai
(Albin Michel). PLPL a lu cet ouvrage, succès éditorial
foudroyant, comme une longue suite d’invectives adressées à M.
Plenel. En représailles, ce dernier a dévoilé les Secrets de
jeunesse de son rival dans un livre paru chez Stock. Toute
honte bue, le malheureux François Maspero a fait la critique dithyrambique
du livre de Plenel dans Le Monde, dont Plenel est le dictateur
de la rédaction.
Un « troisième homme » pourrait arbitrer ce conflit
Bellemare-RTA : Gérard Dupuy, éditorialiste de Libération.
Dans son éditorial du 8 août 2001, il a violemment dénoncé « les
déhanchements de bateleur moustachu » d’un personnage
obscur, en qui chacun a néanmoins reconnu Edwy Plenel.
Un
homme de culture
Appelé
à remplacer Bernard Pivot dans sa mission d’abêtissement des masses,
Guillaume Durand a déjà fait montre à plusieurs reprises de sa
finesse d’analyse.
Concluant, le 12 juin 2001 à 18 heures 57 sur Europe 1, un
sujet sur le vote éventuel par le PC de la loi de « modernisation
sociale », Guillaume Durand s’est exclamé : « Et
moi je prends un pari : il va se raser la barbe, Robert
Hue, pour la candidature aux élections présidentielles de l’année
prochaine. Parce que y en a marre de cette barbe. »
Vers 19 heures 32, ce même 12 juin 2001, recevant Vincent
Peillon, porte-parole du PS, Guillaume Durand l’interroge : « Ce
cher Lionel, comment il le trouve, le barbu ? Il a pas envie
de lui coller des claques, en ce moment ? » Guillaume
Durand vient de recruter la Laisse d’Or de PLPL, Josyane
Savigneau, par ailleurs responsable du QVM des Livres,
un journal dont Edwy Plenel est le directeur de la rédaction.
Est-ce pour cette raison que Durand n’a jamais incité quiconque
à gifler un moustachu ?
Honneur
au licencieur
Dans
un article du Figaro (06.07.01), consacré aux rapports
entre les socialistes et l’« entreprise », cette information :
« D’après l’entourage de Jospin, ses relations sont bonnes
avec […] des patrons du privé tels que Jean-Louis Beffa
(Saint Gobain) ou encore Serge Tchuruk (Alcatel), auquel il a
accepté de remettre en novembre 2000 le prix du manager de l’année
du Nouvel Économiste. »
Galvanisé par cette récompense symbolique, Serge Tchuruk a annoncé
sept mois plus tard la fermeture de la plupart des 120 usines
du groupe qu’il dirige. S’il licencie quelques milliers d’ouvriers
supplémentaires, le chef de la « gauche plurielle »
lui attribuera certainement la Légion d’honneur.
La
chaîne BHL
Un
peu comme Alain Minc truste la présidence du conseil de surveillance
du Monde, BHL parasite celle d’Arte. Le réalisateur du
navet le plus ruineux de l’histoire du cinéma français (53 millions
de francs pour 73 000 spectateurs consternés) vient d’être « réélu »
pour cinq ans à la tête du conseil de surveillance de la chaîne
de propagande antirévolutionnaire. Il y siégeait déjà depuis treize
ans.
Medef-Inter
Le
20 juin 2001, sur la radio publique France Inter, la journaliste
Brigitte Jeanperrin analyse ainsi le rôle de Denis Kessler, numéro
2 du Medef : « C’est un expert sur ces questions-là
[de protection sociale]. Il est reconnu de manière absolument
totale, complète par les partenaires sociaux. Il a une manière
brutale, mais sur le fond il a parfaitement raison […].
Ce que le Medef veut, c’est de la démocratie sociale. »
Christine
la Rapace
Christine
Ockrent, qui aurait vendu plus de 100 000 exemplaires de son livre
plagié et nul sur Hillary Clinton, vient d’obtenir que France
Info diffuse dès cette rentrée l’intégralité de son émission de
France 3, « France Europe Express », à la gloire du
gouvernement Jospin, du capitalisme, de l’euro et des Américains.
Par ailleurs, Ockrent, également directrice déléguée de la radio
de propagande boursière BFM, lance un nouveau site Internet « destiné
aux cadres et consacré à la gestion de leur patrimoine et de leur
carrière ». Enfin, Christine Ockrent a expliqué dans un entretien
publié par Le Figaro (29.08.01) la nature de sa collaboration
avec Laurent Ruquier sur une autre antenne : « Il
m’a demandé, ce que j’ai trouvé extrêmement sympathique, de participer
de temps en temps à son émission radio sur Europe 1. Je l’aime
bien. Il a un talent fou et sur le plan humain je trouve que c’est
un type attachant. »
« Attachant », mais surtout rémunérateur : dans
Le Nouvel Observateur (28.06.01), un encadré titré « Des
amoureux de la Corse » indiquait sous la photo de Christine
Ockrent : « La célèbre journaliste de télévision
a revendu sa deuxième demeure bonifacienne à Karl Zéro de Canal+.
» Ce palace rococo aurait été trop modeste pour Christine
et son compagnon ministre. Grâce à FR3, BFM, France Info et Europe
1, le pouvoir de téléachat d’Ockrent a explosé. Elle peut même
accepter des piges à bas prix dans le QVM des Livres pour
faire, comme en juillet dernier, la retape du livre (raté) d’un
journaliste du QVM. Richissime, la reine Christine espèrait
acheter bientôt la très grande deuxième villa bonifacienne qu’elle
convoite. En bois d’acajou et en marbre de Carare (une idée de
son ami Jacques Attali), le château comporterait plusieurs piscines.
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