Pour lire pas lu 

Pour Lire
Pas Lu

 

  
trait.gif (119 octets)

   

  
Leurs crânes sont des tambours...

Le journal qui mord et fuit...  

Prix : 10 F

 

   
trait gris

   


 

Pour relire pas relu

Laurent Joffrin-Mouchard, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur, a usiné un nouvel ouvrage. Après ses conversations révolutionnaires avec Claude Allègre, après un essai autobiographique consacré à Napoléon, Laurent Mouchard s’attaque au grand capital. D’emblée, il nous rassure : « Non, la thèse de ce livre ne consiste pas à réinventer l’ancien marxisme-léninisme, ni à décrire une société férocement opprimée. » En vérité, dans Le Gouvernement invisible (Arléa, 2001), Mouchard tente son énième repositionnement à gauche depuis le début des années 1990. Il s’indigne : « Sous la poussée du capitalisme nouveau, le pouvoir s’est privatisé » ; il dénonce « une politique de simple adaptation au capitalisme mondial » ; il rugit contre « le sacre de la “modernité” [qui] revenait surtout à une interdiction de penser » ; il s’emporte contre le Nabot malfaisant Alain Minc, « un homme dangereux ».

Dangereux ? Minc pourrait effectivement rappeler qu’il rencontra dans les années 1980 un jeune journaliste dévoué corps et âme à la cause de la « modernité libérale ». Aux oreilles des lecteurs de PLPL, son nom sonne comme une promesse de mensonge.

Mais ce n’est pas tout. Qui animait entre 1981 et 1984 le service économie de Libération, où l’on insultait les fonctionnaires et glorifiait les « gagneurs » ? Mouchard. Quel pédagogue de la soumission écrivait : « Comme ces vieilles forteresses reléguées dans un rôle secondaire par l’évolution de l’art militaire, la masse grisâtre de l’État français ressemble de plus en plus à une forteresse inutile. La vie est ailleurs, elle sourd de la crise, par l’entreprise, par l’initiative, par la communication » ? Encore Mouchard (Libération, « Vive la crise ! », février 1984). Qui publia en 1984 La Gauche en voie de disparition, où un portrait béat de Ronald Reagan introduisait une succession de chapitres aux titres éclairants : « Le capitalisme est l’avenir de la gauche », « Le marché est de gauche », « Défense des marchands de soupe », « Les syndicats sont ringards » ? Mouchard, bien sûr ! Qui enfin, au début des années 90, se vantait encore de son bilan de journaliste à Libération « On a été les instruments de la victoire du capitalisme dans la gauche » (France 2, 2.6.93) ? Toujours Mouchard !

Mouchard qui ment, et à qui PLPL déclara, il y a déjà longtemps : « Monsieur Mouchard, à compter d’aujourd’hui, PLPL enregistrera, numérisera et analysera chacun de vos propos pour essayer d’y déceler les résidus minuscules de vérité qu’il pourraient contenir, malencontreusement. Confraternellement. » (Lettre de PLPL à Laurent Joffrin, 4 juillet 2000.)

La dictature sanguinaire du PPA

Le quotidien Le Parisien du 20 novembre 2001 a consacré ses trois premières pages au chanteur Jean-Jacques Goldman. L’habituelle promotion accompagnant la sortie d’un disque était cette fois remplacée par une coulée de haine destinée à l’artiste. Son tort ? Ne pas avoir cédé aux conditions imposées par le Parti de la presse et de l’argent (PPA) — dans le cas d’espèce, Le Parisien.

Maurice Achard, pitbull du PPA, montra les crocs : « On se demande, parfois, pourquoi Jean-Jacques Goldman a choisi un métier public, tant il en accepte difficilement les règles du jeu. […] Il a du mal à communiquer. Avec la presse notamment, dont il semble se méfier d’une manière de plus en plus maladive… C’est d’autant plus ennuyeux que l’artiste en question est intelligent. »

Puis Achard bondit sur Goldman : « C’est un homme complexe, qui veut maîtriser son image autant que sa parole, sans se rendre compte qu’en se conduisant ainsi il empiète sur nos prérogatives. En refusant, par exemple, que sa photo et son nom figurent à la une de notre journal pour annoncer un hypothétique entretien, il se mêle de ce qui ne le regarde pas. »

Ainsi le PPA fustige ceux qui ne se plient pas au moindre de ses caprices. PLPL détruira le PPA.