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| L'Europe sociale n'aura pas lieu À l’instar de Nessie, le sympathique monstre du Loch Ness, l’Europe sociale soulève les passions sans que jamais son existence n’ait pu être prouvée. Dans les eaux glacées du grand marché, ses chances de survie sont pourtant minces. Sa mythologie n’a qu’une raison d’être : elle insuffle un supplément d’âme à une Europe qui flotte en apesanteur, au-dessus des peuples. Dès les années 1950, la construction européenne fut l’autre nom donné au rétablissement du libre-échange. Elle prend racine dans un projet conservateur porté par des élites atlantistes soucieuses de dompter sous le fouet de la concurrence les soubresauts du Vieux continent. Cette empreinte s’est avérée indélébile, malgré les élargissements successifs du périmètre de l’Union. Une Europe libérale ne saurait, comme par magie, se muer en Europe sociale. Sauf à envisager une refonte complète de ses institutions et de ses principes. Ce à quoi invite ce livre qui dissipe bien des illusions et permet de découvrir les possibles écartés sur le chemin de l’histoire. |
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— « L’Europe est prise en étau entre néo et ultralibéraux », L'Humanité, 02/06/2009. |