Communiqué de presse du Victoire : Pujadas, Chain, Field, Chabot, Ockrent et Joffrin… Le club du Siècle, qui réunit chaque mois les « élites » patronales, politiques et médiatiques françaises pour un somptueux dîner entre amis, vient d’essuyer un revers historique. Le mercredi 24 novembre, ce banquet habituellement très discret a en effet reçu la visite de quelque trois cents indésirables venus pique-niquer sur le trottoir de l’hôtel Crillon, place de la Concorde à Paris. Effrayés par ces trouble-fêtes armés de cotillons et d'assiettes dorées ornées d'un pavé, de nombreux journalistes membres du Siècle, parmi lesquels Emmanuel Chain, Michel Field, Arlette Chabot, David Pujadas, Christine Ockrent et Laurent Joffrin, ont préféré rester chez eux ou battre en retraite. Étaient en revanche présents Jean-Pierre Elkabbach, Sylvie Pierre-Brossolette et Alexandre Adler, qui pour rien au monde ne raterait l’occasion d’un repas copieux. Reste que, pour la première fois dans l’histoire du Siècle, plusieurs membres éminents de la confrérie ont été privés de dîner. La police était pourtant venue en nombre pour les rassurer. Casquées, harnachées et matraques au poing, les troupes anti-émeutes ont d’abord dressé un cordon infranchissable autour des manifestants, selon la technique dite de la « garde-à-vue à ciel ouvert » expérimentée récemment place Bellecour à Lyon, et ont plongé cette partie de la place dans le noir afin de pouvoir la « nettoyer » tranquillement, selon la technique éprouvée du couvre-feu. Cette précaution a certes sauvé le gueuleton du Siècle d’une annulation piteuse, toutefois elle n’a pas empêché les convives — dont l’ancien numéro deux du Medef Denis Kessler, l’ex-secrétaire générale de la CFDT Nicole Notat, la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet et le député UMP François d’Aubert — d’essuyer quelques jets d’œufs, de farine et de serpentins. La privatisation de l’espace public s’est ensuite logiquement conclue par la mise en danger de certains manifestants, contraints de fuir le harcèlement policier en courant au milieu de la circulation automobile, puis par l’arrestation musclée d’une cinquantaine de pique-niqueurs pacifiques, parmi lesquels deux membres de notre Collectif, Pierre Carles et Michel Fiszbin, ainsi que d'un client allemand de l’hôtel Crillon qui passait par là par hasard. Emmenés aux commissariats du 11ème et du 20ème arrondissements, nos camarades ont eu droit à une fouille en règle et aux tracasseries habituelles avant d’être relâchés tard dans la nuit. Le Collectif Fini les Concessions – Branche Armée… de Patience (CFC-BAP) se félicite néanmoins du succès de ce rassemblement, qui n’en restera pas là. Fidèle à sa devise : « Nous ne vous oublierons jamais ! », le CFC-BAP appelle à renouveler l’opération tous les mois en l’amplifiant, jusqu’à ce que ce banquet incestueux soit interdit pour trouble manifeste à l’ordre public. Post-scriptum Nous pouvons témoigner du fait que les CRS assignés à la protections des nantis, des puissants et de leurs larbins sont de mauvais camarades de jeux. En effet, alors que nous n'étions là que pour nous amuser avec insouciance et cotillons dans cette cours de récréation si bien nommée qu'est la Place de la Concorde, nous avons constaté de visu, et subit pour certains et certaines d'entre nous, les coups bas suivants : — — — — — — — — — — — — — — — — — —— — — — — — — — — — — — À bas le Parti de la Presse et de l’Argent ! — — — — — — — — — — — — — — — — — —— — — — — — — — — — — — |
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