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« Lexique » bourdieusien —
Parcours erratique de morceaux choisis
    

  

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ÉCONOMIE LIBÉRALE

« L'économie néo-libérale, dont la logique tend, aujourd'hui, à s'imposer au monde tout entier par l'intermédiaire d'instances internationales telles que la Banque mondiale ou le FMI et des gouvernements auxquels elles dictent, directement ou indirectement, leurs principes de « gouvernance », doit un certain nombre de ses caractéristiques, prétendument universelles, au fait qu'elle est immergée, embedded, dans une société particulière, c'est-à-dire enracinée dans un système de croyances et de valeurs, un ethos et une vision morale du monde, bref, un sens commun économique, lié en tant que tel, aux structures sociales et aux structures cognitives d'un ordre social particulier. Et c'est à cette économie particulière que la théorie économique néo-classique emprunte ses présupposés fondamentaux, qu'elle formalise et rationalise, les constituant ainsi en fondements d'un modèle universel. Ce modèle repose sur deux postulats (que leurs défenseurs tiennent pour des propositions démontrées : l'économie est un domaine séparé gouverné par des lois naturelles et universelles que les gouvernements ne doivent pas contrarier par des interventions intempestives ; le marché est le moyen optimal d'organiser la production et les échanges de manière efficace et équitable dans les sociétés démocratiques. »

(Les structures sociales de l'économie, Seuil, 2000, pp.23-24)

 

Voir aussi : Néolibéralisme.

  

Les pages Bourdieu

 

Le Magazine de l'Homme Moderne et la liste Champs, 2002.