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HOMMAGE
À PIERRE BOURDIEU PAR MABROUK FERKAL, président du Congrès
Mondial Amazigh (47, rue Bénard - 75014 Paris (France), Tel
(33).1.45.45.72.44., Fax (33).1.49.81.02.32. congresmondialamazigh@wanadoo.fr
) 27 janvier 2002.
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sociologue Pierre Bourdieu vient de mourir. La communauté amazighe
(berbère) est très attristée par la disparition
d'un de ses meilleurs analystes mais aussi ami. Car Bourdieu n'est
pas seulement celui qui, à vingt huit ans, publie ses premiers
travaux en sociologie sur les sociétés berbères ;
tout au long de sa carrière d'éminent sociologue, il
ne cessera de faire référence à la Kabylie, à
la société berbère de façon générale
et à la société kabyle de façon particulière.
En effet, la publication de quatre études de sociologie kabyle
à la suite de "Essai d'une théorie de la pratique"
sont, tout comme la référence à "La société
kabyle dans la domination masculine", des éléments
qui démontrent l'attachement du chercheur à un champ
d'investigation jusque là non exploité de façon
purement scientifique.
En second lieu, Bourdieu reste le militant car il est le seul qui
a permis à l'écrivain Mouloud Mammeri de créer
le "CERAM" (Centre de Recherches et d'Etudes Amazighes) ainsi que
la revue AWAL en 1985. Il a été également le
fondateur du CISIA (Comité de soutien aux intellectuels algériens),
créé après l'assassinat de l'écrivain
kabyle Tahar Djaout.
Le Congrès mondial amazigh présente, à sa famille
et ses proches, ses condoléances les plus attristées
pour la perte de celui que nous considérons comme l'un des
amis les plus chers des Kabyles. Nous saluons, aussi en lui, le défenseur
de toutes les causes des minorités opprimées qui forment
la majorité de ce monde.
À travers cet intérêt à la kabylité,
nous avons perçu le combat noble de Bourdieu, celui de l'universalité ;
la défense des intérêts des opprimés, des
minorés, des bannis,... des dominés. |
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