|
Deux
- Chant buccal
Ô
bouches,
Orifices
plus profonds
Que
tous les vagins
Et
dans lesquelles
Chacun
peut enfin espérer
Pécher
honorablement.
Bouche,
vestale une fois close
Mais
piédestal de la verge en érection.
Tu
perçois le moindre mouvement de membrane,
Tu
t’émeus d’un battement de cil,
Tu
reçois tant d’objets peu respectueux
De
tes inspirations et expirations.
Bouche
devant laquelle nombreux sont ceux qui,
Défilant
langoureusement,
Espèrent
encore accaparer quelques sons
Ou
tout du moins le moindre signe d’envie.
Mais
tu demeures sereine et,
Même
les plus patients,
Finissent
par s’immoler devant toi
Ingrate.
Pourquoi
ne demeurerais-tu point à jamais
Béate
d’admiration
Devant
ces queues, ces yeux ?
Devant
ces langues qui trépignent
En
d’autres corps
Prêtes
à lécher,
Traîtresses
aux jeux buccaux?
|
|