et après-midi, jai acheté L. dans une boutique de la petite rue M. Jolie brune, butée. Joli cul, démarche souple, poitrine ferme, lèvres minces et cette expression lasse. Cheveux longs et très noirs (9 épithètes). Jai demandé à lexaminer davantage et lon nous a conduits dans une cabine. Nue, elle était plus ordinaire. Mais tout était à mon goût, et le prix raisonnable. Contrat habituel. Les gens sont si pauvres, ils se vendent pour rien. Dans la rue je lai fait marcher devant moi. Elle portait mes paquets. Jai délibérément pris quantité de vivres afin quelle ait à charrier lourd, et encombrant. Comme ça. Je regardais son cul, bien serré dans un pantalon de sport. Elle marchait droit malgré sa charge, et gardait une attitude insolente. A mes questions elle ne répond que des banalités. On me lavait donnée pour plutôt vierge mais, à lessai, il savéra quelle avait ce tour de main, et un certain entrain, qui trahissaient la gueuse. Son premier amant fut son père. Un fou. Elle couchait avec ses parents. Elle regardait sa mère en souriant froidement tandis que son père la prenait. Sa mère souriait aussi, doucereuse. Je ne sais rien de tout cela, jinvente. L. ma juste dit que son père lavait déflorée. Dépucelée. Jécris cela. L. sait à peine lire. Elle aimerait apprendre, paraît-il. Jécris "L. est une idiote". Elle déchiffre avec peine. Son entrain, cest surtout en finir au plus vite. Je la prends debout, par derrière, tandis quelle sefforce de lire. Elle sagite, serre. Lenvie me passe cest comme si jurinais en elle. Elle se cambre un peu, à peine, imperceptiblement, et me voilà dehors. Pour lennuyer je lui ordonne de rester ainsi, accoudée, et jouvre la fenêtre quelle ait froid. Jai sur L., comme sur la plupart de mes esclaves, droit de vie et de mort. Je ne possède rien. Jai rencontré T. et sa jeune femme. Elle sintéresse à moi, à ma fortune. Elle prétend que je devrais moccuper davantage de mon argent, et que jai trop de femmes. Elle a demandé à venir me voir. Cette insolente est à mon goût. Vive, un peu débraillée. T. nest pas jaloux, ne soffusquerait pas. La femme de T. Jai pensé à elle tandis que L. et E. me caressaient. Jai imaginé cette jeune blonde à genoux devant moi, et jai imaginé sa bouche fine sur mon ventre, et mes doigts sur son corps. Jai joui agréablement, et ordonné à L., dont la bouche était pleine, dembrasser E., et de la caresser. Brusquement contrarié sans bien savoir pourquoi je les ai bousculées. Edwige. Cest son prénom. Jai essayé de lapprocher, lors de sa visite. Rien à faire. Elle me repousse en riant, criant au ridicule. Jétais vexé mais je faisais bonne figure. Edwige a recensé mes esclaves, en a dressé la liste. Il y en a trop, a-t-elle décrété. Jai regardé la feuille, profitant pour mapprocher un peu, frôler la cuisse dénudée (elle portait une longue robe fendue jusquà la hanche, et largement décolletée chair pâle, fine, sternum. Penser à ce moment mémeut chaque fois). Elle sécarte, sesclaffe, me traite de satyre. Jai regardé la liste et dû admettre que certains noms ne me disaient rien. A quoi vous sert cette abondance? Je ne sus que répondre (elle a les yeux verts). Couché, je me caresse et répète son prénom. Il faudrait trouver une esclave qui lui ressemble. Jai fait enquêter. Edwige est dune famille noble, modérément riche, très cultivée. Elle a suivi lécole militaire (et, stupidement, alors que je sais que cela nest rien, je limagine, dans un vestiaire, serrée entre trois ou quatre brutes qui la malmènent ; non, Edwige cest autre chose : cest elle qui commande). Jai appelé C. et le plaisir est venu tout de suite. C. est un sac : elle se couche et somnole. Cela me plaît beaucoup. Chacune ici a son charme. Edwige ne comprend pas. Peut-être est-elle jalouse? Cela mamuse, jouer avec cette idée : Edwige rêvant dêtre une esclave. Mon esclave. Chacun convoite ce quil na pas, probablement. Mais cette idée ne me satisfait guère. Il faudrait quelle soit contrainte de mobéir. [...] Nous avons conclu un arrangement, un jeu : elle a accepté la charge de mes affaires ; elle sengage à faire fructifier mon bien. Chaque entreprise médiocre fera Edwige mon esclave pour un jour. Et chaque bon résultat lui donnera crédit dautant. Edwige singénie à gagner, je suis découragé. Elle a plus de trente jours de crédit à sa disposition. Elle ma amené à revendre un certain nombre desclaves. Elle possède cette rhétorique implacable, une métaphysique, oserais-je, qui me laisse sans voix. Et puis, je tourne autour delle comme un chien amoureux. Je dédaigne mes filles (cest ainsi que jappelle mes esclaves). Je les prends par dépit, et déçu par avance. Edwige menrichit. Son mari sen amuse. Jai essayé de lui parler. Comment est-elle au lit? Il rit. Il a lair très content. Est-il content dEdwige, ou bien de ma question? Je dors peu. Je réunis mes filles, je leur fais faire nimporte quoi et je magite inconsidérément. Elles me regardent avec inquiétude. Edwige tient mes affaires. Je mexcite en pensant à sa cuisse. Pitoyable. Il me reste six filles. Edwige ma séparé de L., que jaimais bien. Je ne sais comment elle sy est prise. Ses arguments paraissaient raisonnables. Je lui en veux. L. a été rachetée par un barbon (et moi, que suis-je dautre?) qui aujourdhui refuse de me la revendre. Lui aussi rit de moi. Lorsque je lui rends visite, il prend un vif plaisir à me laisser regarder L. Il la caresse devant moi. L. semble ne pas me voir. Jen veux beaucoup à Edwige, je ne la désire plus. Cest L. que je veux. Que je reveux. Javais un sentiment pour cette fille. Le vieux refuse mes propositions, même les plus généreuses. Je crois quil est de connivence avec Edwige. Je les imagine bien riant tous deux de moi, et la main du barbon sur la cuisse dEdwige, et la bouche dEdwige sur le corps du barbon pourquoi pas? tandis que L. ... [...] Jai organisé quelque chose avec des vagabonds. Ça me coûte assez cher. Nous allons enlever Edwige, et la violer au coin dun bois. Puis nous irons reprendre L. Il me semble que cest un plan audacieux. Je me sens rajeunir. Edwige se promène le soir, dans le grand parc de la rue C. Nous nous sommes cachés derrière les bosquets. Mes hommes sélancent et font cercle autour delle. Ils la tiennent. Elle ne réagit pas. Japproche, masqué, en me déboutonnant. Mes hommes la lâchent et se tournent vers moi. Ils me saisissent. Bien sûr, Edwige avait tout deviné. Elle rit. Elle dit aussi quelle doit me punir. Et voici ce quelle fait : Ils mont attaché à un arbre et Edwige, devant moi, sans me quitter des yeux, se donne à chaque bandit. Chacun la prend à sa manière. Cest bien ce que tu voulais, nest-ce pas? me demande-t-elle tandis quun gaillard ahane dans son dos. Elle ma tutoyé. Ils jouissent delle à leur guise (croient-ils). Certains en prendront plusieurs fois. Échevelée, luisante de sueur, lhaleine lourde (elle a cédé sa bouche aussi, sans ciller, sans que ses yeux me quittent), elle sapproche de moi, effleure mon sexe tendu, et rit. Ils amènent L. Ils la tuent. La dépècent. Edwige rit et bat des mains comme une enfant. Ils éviscèrent. La carcasse de L. est par terre et on moblige à me coucher dessus. Jai vomi. Je gémis. Le pied dEdwige sur mes reins Allons, du nerf! et je dois faire semblant de posséder le cadavre de L. Edwige est assise sur mon dos, elle me griffe. Ils vont me tuer. Mais ils me laissent. Je me réveille seul, au petit matin, sur la carcasse de L. Je pense à Edwige avec beaucoup de respect. Le lendemain, comme si rien nétait arrivé, elle est chez moi, et vérifie mes comptes. Je lenlace. Que voulez-vous enfin? Je suis forcé dadmettre que je nen sais rien. |