Maison Écrivez-nous !  

Société

Textes

Images

Musiques

  Contemporains

 
   

Favoris (Les)
 

 
 


fichier .rtf
 

pointj.gif (73 octets) JOURNAL MALADE
Avertissement
Ces textes érotiques de C. B. peuvent choquer les âmes sensibles et sont contre-indiqués, dans la plupart des législations, aux personnes mineures. Évitez-les si vous êtes dans l'un ou l'autre cas !

      

 

 

 

Charles Bösersach

JOURNAL MALADE

 
 

Semaine du 16 au 22 juillet 2001.

 
 

   

 L.16 juillet

Voici donc que pour L. je me sens prêt à « faire des efforts ». Mais lesquels ?

(le fastidieux du quotidien, méprisable — invisible aussi : j’ai l’habitude de me retirer, non dans une tour d’ivoire mais dans un sale cagibi mental ; j’y suis bien, j’y suis chez moi)

 17 juillet

M. : fausse couche (ils l'ont un peu malmenée). Par méchanceté, je la dispute. Malgré sa mauvaise mine je refuse d'appeler un médecin. « Elle peut crever » (je serais bien emmerdé).

Je ne verrai pas L. de tout un mois. Baisé J. (2 x dont une assez mal : la tête ailleurs). Joué avec elle sans conviction. Ennui (?).

 18 juillet

L. me manque. Quand je suis avec elle je ne sais pas quoi dire (ou plus exactement : je parle de tout, trop, sauf de ce que je veux lui dire). Pataud, empêtré, ridicule. Ça promet.

Muguet : variété de candidose buccale siégeant au niveau de la langue, des joues, du palais et des lèvres, se traduisant par l’apparition d’amas blancs crémeux, confluant en plaques qui jaunissent en vieillissant. Cadeau !

 j 19

À l’hôtel où elle réside : M. a essayé de mettre le feu à sa chambre. Elle a mis le feu aux rideaux. Ça ne finira pas.

J. reste dans la chambre. Elle dort pesamment (alcool, médicament). Dort en sous-vêtements (bleu marine). Quelques femmes désirables à l’hôtel (peu : à croire que se retrouvent ici des spécimens homogènes : familles bruyantes, pères fanfarons, femmes quelconques et fatiguées). J’aime laisser à J. le choix des lieux. Pour moi, je me débrouille toujours. Mon maussade cambouis. Mais c’est de l’écriture. Je pense à L. souvent. Et parfois cette pensée me gêne, interfère avec l’instant. J., elle, marchant sur le gros gravier gris du chemin, change de voix et d’expression : cela lui rappelle le cimetière où sont enterrés ses grands-parents paternels, qu’elle aimait beaucoup. Je pousse la délicatesse jusqu’à ne pas faire remarquer cet os, au milieu du gravier.

 v 20 juillet

Emu, tourmenté. Perpétuel inconfort. Avec L. : passé de la sympathie à l’amitié, puis à l’affection. Très affecté.

J. apprécie les vacances. Elle en a assez de son travail. Je lui rappelle que certains arrangements pourraient nous rapporter assez pour qu’elle ne travaille plus, ou beaucoup moins. Elle se tait, elle hésite. Je ne la baise pas souvent en ce moment, et plutôt mal (hâtivement). Elle parait s’en satisfaire, attribuant ça à un désir irrépressible. Tant mieux, tout le monde est content (sauf moi).

 s.21

À midi : dorade malodorante. Vin décevant. Le soir, au lit : tête de J. sur mon épaule. J’aimerais que ce soit celle de L. Et qu’est-ce que ça changerait ?


 dim. 22

Avec J. nous regardons le cul de la serveuse. Rien de particulier.

Enfants bruyants et insolents. J’aimerais une fois, une fois, muni d’un revolver, m’approcher et gentiment dire à la maman : « attendez, ça devrait le calmer » avant d’appuyer sur la détente. Je viserais le cœur, pan !

 

   

 

Charles Bösersach

Charles Bösersach  
    

  
maison   société   textes   images   musiques