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Sommes
enduites de graisse et noyées là-dedans. Vous attendez à
l’entrée de l’hôtel, moite, collant, et penché en
avant avec vos cheveux sales (et le bruit du fauteuil quand vous vous
redressez).
Je
peux tout voir.
Chaque
matin vous étirer puis inspirer profondément : le nombril
s’élargit, le sexe. Puis ça commence : il faut prendre,
lécher, respirer par le nez, contrôler, relier gorge et ventre,
avec du sparadrap sur les paupières, de sales croûtes autour
de la bouche — je vous attends cambrée sur un fauteuil, jambes
tendues — je n’ai pas froid. Et l’autre, l’amie aux cheveux ras,
nuque de mec, dont la langue et les doigts savent vous affoler. Est-ce
qu’ils vont me battre? Est-ce qu’ils vont me tuer?
Nous
devons nous quitter. Maintenant. Ne pas pouvoir crier. Tout devient facile.
Elle mâche, se retourne pour prendre quelque chose. Attendez-moi
dehors. C’est une pièce étroite, et basse de plafond.
Je ne peux rien y faire : vous lui ressemblez trop. Ce sont nos volontés,
nos — petites — difficultés.
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