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 Charles Bösersach

  La jeune fille est assise
  et rêveuse.

 
 

charles bösersach

 
 

 

La jeune fille est assise rêveuse comme il se doit

assise sur une chaise il y a

un rayon de soleil rideaux qui discrètement

remuent dans le soleil elle attend

ce qu’on lui a promis (c’est-à-dire

sans savoir)

l’homme est entré il ferme les volets il

ne reste qu’un rai de lumière il

se tourne vers elle elle

remarque qu’elle n’a pas eu le temps

pas eu le temps de le dévisager

d’entrevoir son visage elle devine les

geste furtifs à hauteur de ceinture

légers bruits métalliques (il ouvre sa braguette)

ouvre son ceinturon c’est dans le noir presque

l’obscurité sexe déjà tendu effleure les

lèvres de l’adolescente elle recule elle fait

tomber la chaise il ordonne calmement qu’

elle revienne s’asseoir faute de quoi

entend dans la pénombre siffler le ceinturon

c’est effrayant

il frappe il bande

il frappe jusqu’à ce qu’elle revienne s’asseoir

il explique il n’expliquera rien il dit

ouvre la bouche il dit maintenant fais-moi jouir, petite putain

elle obéit visage mouillé de larmes morve qui coule sur ses lèvres

elle est brusquement décoiffée, plus belle que tout à l’heure

vieillie subitement cela l’écœure cette

— chose —

dans sa bouche il n’est pas très content il se sent obligé d’expliquer

avec des mots pénibles il dit

 

(suce-moi bien petite salope, pompe-moi)

il dit lèche, lèche, lèche

 

comme si tu léchait une glace, un eskimo et — branle-moi en même temps

elle ne comprend pas bien branle-moi il prend sa main, la pose sur le membre,

la guide il est très excité il pense je vais jouir ça l’agace il voudrait faire durer

s’il veut durer il doit quitter sa bouche et

recommence de la frapper elle

avait pourtant fait

exactement ce qu’il voulait

sans doute n’avait-elle pas donné satisfaction

elle se sent coupable

il déchire ses vêtements,

sa robe si légère

qu’elle aimait bien, une robe d’été avec des fronces et des motifs

très gais elle est en sous-vêtements, en

slip et soutien-gorge elle a

de plus en plus peur elle a

envie de pisser elle hésite à penser (« envie de faire pipi ») elle hésite

à demander elle devine ce serait une nouvelle faiblesse et pourtant (c'est exquis)

elle demande elle murmure

— J’ai besoin d’aller aux toilettes

il rit évidemment, il dit

— T’as qu’à faire debout mais avant

retire ta culotte — elle ne veut pas il frappe c’est très simple

elle ne veut pas et puis elle veut

elle finit par accepter il la trouve vraiment très agréable corps

souple et juvénile enfin exactement ce qu’il fallait

les autres, en bas, doivent de temps en temps s’intéresser

à ce remue-ménage ils savent que tout à l’heure la demoiselle

sera à eux enfin qu’ils pourront s’amuser avec elle elle

est debout adossée au mur froid dont la tapisserie etc.

on se rend compte que la pièce est vétuste, sale

cette demeure où l’on était content de se rendre, jadis, un dimanche

accompagner quelqu’un, je ne sais plus elle est debout elle a

encore son soutien-gorge, c’est tout elle finit par pisser ça coule chaud le long

des cuisses il a plaqué sa main entre les jambes elle

crie et referme ses jambes il rit de plus en plus il force avec son doigt

la prend par les cheveux (pisseuse) l’oblige à s’agenouiller dans la

flaque et de nouveau (sa bouche) plus violent elle

tousse, s’étouffe il jouit s’enfonce davantage elle croit qu’elle va

mourir c’est

dégoûtant

c’est pire c’est inimaginable ne pas comprendre ce qui se passe

pourquoi c’est du sang dans sa bouche (croit-elle) il insiste & lui

frappe la tête contre le mur — avale, avale tout et continue de remuer

dans sa bouche

elle le sent qui faiblit qui

(refroidit?)

elle pense que c’est fini qu’on va la laisser tranquille qu’elle va

pouvoir dormir

s’en aller

c’est fini, sûrement c’est fini elle a ce petit coup d’œil vers la fenêtre, vers la porte il dit

— tu veux t’en aller?

Elle dit oui-s’il-vous-plaît-je-vous-en-prie etc. elle pleure sans arrêt elle semble angoissée

perdue il se dit qu’elle ne s’en remettra pas, jamais, il se dit également que cela ne fait rien

au contraire, puis il concède

— Si tu veux tu peux partir maintenant... ajoute

doucereux Tu reviendras, n’est-ce pas? et elle

ment bien sûr

elle se couvre avec sa robe déchirée se rajuste comme elle peut

ramasse sa culotte l’enfile rapidement elle est près de la porte elle

le regarde qui se rajuste en souriant elle la main sur la poignée

ouvre la porte en se disant (je suis pieds nus) elle pense

au trajet du retour elle ne sait pas

quelle heure il est ouvre la porte franchit le seuil et se

réveille face au demi-cercle des invités qui

affreusement sourient il y a des femmes avec des bijoux

des femmes avec des vêtements qui laissent voir

selon les mouvements

la poitrine, les jambes et le

sexe parfois ou bien

les fesses les hommes sont très élégants en costume

cravates chacun a un verre de (champagne?)

un verre d’alcool ils la regardent en souriant elle remarque aussi

les chiens puis cette femme à

quatre pattes dans un coin personne ne s’occupe d’elle un

gros chien noir la couvre il bave et tout son corps est remué

de saccades grotesques n’était visage ravagé enfin une expression

extatique et morbide ils la saluent d’un geste

discret et élégant elle voudrait retourner dans la pièce fermée cela

les amuse ils lui

parlent très gentiment alors Mademoiselle, il paraît que notre ami vous a

fait des misères elle ne peut détacher son regard de la femme et du chien cela ne finit pas je crois

que vous aimez les animaux, dit l’un. C’est bien. Auparavant nous voudrions

découvrir vos talents. Les susciter peut-être il se tourne vers l’homme qui sort de la chambre sale alors, que sait-elle faire pour l’instant?

— Sucer, et se pisser dessus... Tout

le monde éclate de rire la jeune fille

est confuse elle rit avec eux le chien halète bizarrement et bave sur l’épaule de la jeune femme blonde extatique et morbide on l’interroge

— Tu veux sucer encore? Elle sait qu’il

faut dire oui Elle dit oui, très faiblement le chien a quitté la jeune femme on lui dit

de s’approcher elle vient à quatre pattes la jeune fille a vu la chose ignoble

le membre lourd rouge énorme quitter luisant le ventre de la fille avec

un long filet gluant elle ne comprend pas la femme est à ses pieds, à genoux on lui dit

de s’installer sur un fauteuil de se vautrer et d’écarter les cuisses on

relève ses jambes on les pose sur les accoudoirs on pousse la fillette

puisque tu aimes ça tu vas sucer Madame la fillette est à genoux le visage

enfoui entre les cuisses moites ça coule très gluant âcre un homme est accroupi

derrière la fillette la jeune fille il caresse ses seins, sa petite poitrine

il relève le soutien-gorge je crois / que tu n’as pas besoin de ça... et la caresse elle sent

contre ses fesses contre

son dos le membre dur peut-être a-t-il ouvert son pantalon peut-être qu’il

se frotte à la peau de l’enfant c’est ça il jouit tout de suite une femme

s’agenouille à son tour et lèche le dos de la gamine un homme lui tire les cheveux en expliquant enfonce bien ta langue puis, la bousculant un peu enfonce tes doigts maintenant et plus tard ta main toute entière tandis que la jeune femme penchée sur le côté suce un homme qu’une autre femme embrasse et caresse avec ses ongles longs elle se caresse également elle relève sa robe du coin de l’œil

la fillette entrevoit ce sexe lisse où les doigts s’insinuent, d’autres doigts elle se rend compte

que sa main est entière dans le ventre de la blonde cela

fait peur elle voudrait s’en aller on s’aperçoit qu’elle ne cesse de pleurer ça ajoute à son charme quelqu’un l’oblige à se tourner un homme est devant elle, elle sait qu’il faut ouvrir la bouche et subir

l’écœurant va-et-vient prêter sa langue répugnante puis

accepter comme une faveur le jus

salé, suri, giclement

abondant une femme s’agenouille et l’embrasse

(l’embrasse : sa langue fouille la bouche de l’enfant dont la main n’

a pas quitté le ventre de la blonde) on lui dit de se relever on lui

propose à boire elle retire sa main prend le verre en reniflant

c’est une pleurnicharde dit une femme

 

tu es jalouse, oui

jalouse, moi? et pourquoi ça?

ce soir c’est mais il ne finit pas sa phrase un homme entraîne la gamine il

la prend par la main il a l’air très gentil tu n’as jamais... tu n’as jamais... enfin, on t’a déjà... Elle ne sait pas répondre elle aimerait dire oui, pour faire plaisir, mais elle ne voudrait pas mentir

ne voudrait pas déplaire elle fait simplement non en remuant la tête il lui dit de finir son verre c’est

fort elle tousse elle l’éclabousse s’effraie il rit elle ne comprend pas.

Elle est couchée sur un sofa il lui ouvre les jambes il dit

c’est merveilleux il caresse le pubis il répète détends-toi il enfonce son doigt

lentement

il enfonce son doigt très simplement après l’avoir humecté de salive

doigt enfoncé complètement il lui demande si ça fait mal

pas tellement fait-elle d’une voix douce alors

il glisse sa main gauche sous les reins de l’enfant et la soulève un peu

cambre-toi le doigt la quitte effleure le périnée et cherche

entre les fesses

 

cambre-toi détends-toi

(ça fait mal)

A la bonne heure, conclut-il doigt à demi enfoncé

dans le cul de l’enfant tu sais, il va falloir t’habituer

à des choses plus sérieuses mais pour l’instant c’est presque avec

tendresse qu’il introduit le doigt elle grimace elle est

stoïque on ne sait pas pourquoi

si tu n’obéis pas on te tuera

si tu n’obéis pas on te punit on

te bat on te torture et on te tue et

si tu obéis & si tu

t’habitues si tu plais enfin ce quelque chose qui sait les retenir les faire revenir mais pour l’instant c’est

un doigt dans le cul elle pense à ses parents à ses amies d’école

au chemin qu’on prenait pour revenir à la maison

les haies les baies les limaçons elle grimace

ce n’est pas qu’elle pleure mais des larmes sans cesse

s’écoulent de ses yeux pleure tu pisseras moins commente l’homme soudain moins sympathique le doigt

fiché complètement ce petit va-et-vient lancinant il est debout il a

ôté son doigt qu’il pose sur la bouche d’une femme debout tout près de lui la gamine serre les jambes on lui dit

reste comme tu étais elle ouvre de nouveau les jambes ses

jambes maigres les autres femmes la toisent avec amusement avec

agacement mépris et parfois

hostilité car elle attise le désir qu’allons nous faire de toi, à présent?

demande un homme qui s’est penché nue elle n’est pas très jolie il faudrait

l’arranger, est-ce possible? il y a sûrement moyen de l’arranger les femmes l’emmènent avec elles dans une pièce à l’écart on la recoiffe on la nettoie un peu on tâche de la rendre présentable elles en profitent pour la pincer, la bousculer une femme brandit un objet si on te mettait ça dans le cul? quelques-unes applaudissent d’autres sont indifférentes ce n’était

qu’une menace une méchanceté de toute façon elle pleure tout le temps ça ne changera guère

elles la coiffent, la massent, la parfument son corps est huilé, oint on la fait boire on la maquille enfin

les hommes s’impatientent qu’est-ce que vous fabriquez là-dedans? on va finir par s’imaginer des choses

ah ah ah

Gamine fardée (maintenant il ne faut plus pleurer), déguisée en putain enfin

ce genre un short très court très serré rien dessous une sorte de bustier qui dénude le ventre et tâche de mettre en exergue son peu de poitrine les cheveux en chignon lèvres peintes et les yeux, bracelets bagues boucles d’oreilles et une sorte de collier en cuir orné de brillants et d’anneaux de métal maintenant

 

tu es des nôtres j’imagine

je crois que pour ce soir

elle en a eu assez

on te laisse tranquille tu fais ce que tu veux ; tu bois, tu nous regardes et

si tu veux sucer

tu n’as qu’à demander elle

dit Merci presqu’inaudible et chacun

(vaque) à ses occupations elle se regarde dans une glace une femme

derrière elle une femme très belle qui la tient aux épaules elle porte une longue robe et ses mains glissent sur les épaules de la fillette en

caresses lentes effleurements elle sent sous ses ongles durcir les mamelons elle dit

 

j’étais avec le chien tout à l’heure et tu m’as regardée... avant

de me sucer et d'enfoncer ta main La fillette n’avait pas

reconnu celle qui

celle qui

 

(comment t’appelles-tu?)

Elle n’ose pas répondre elle est troublée par la caresse

Tu sais ils ne m’ont pas forcée. J’aime bien les chiens. J’aime leur odeur. J’aime leur queue aussi... elle voit que la gamine a mal compris. Elle rit. Leur sexe. J’aime les

 

sentir en moi, j’aime me sentir chienne tu

aimerais essayer?

La gamine n’ose pas dire « je ne crois pas » elle baisse la tête simplement elle a une moue la femme rit encore elle dit viens, je vais te présenter à Rex (n’importe quel autre nom de chien) elle l’entraîne avec elle on entend tu la pervertis pas trop hein? les

rires habituels dans l’alcôve fermée pénombre presque le

chien couché se lèche la

femme est accroupie près du chien couché sur le dos elle

le caresse là Tu vois

 

il bande tout de suite il n’a pas

d’états d’âme — lui — essaye si tu veux

rêveuse la gamine s’est penchée la main

posée sur le fourreau sur les poils

gentiment
    

 

Charles Bösersach

    
Bösersach 

  
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