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Bösersach Poèmes 2009 Charles Bösersach 20090320

 
    
  

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Les ongles : longs ;
de la merde
dessous.

Ne pas confondre
pousser à l’eau et
— pousser à la boisson.

Le
tabouret
auvergnat.

À celle-ci
(qui me montrait ses seins) je demandai
(non sans pédanterie)
— J’aimerais le bas voir…

Quelle différence
entre le bien et le mal ?
Bien compte quatre lettres,
mal trois seulement.
Autre chose ?

J’avais décidé de me doucher
jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’eau ;
cela se finit autrement :
il n’y eut plus d’eau chaude.

J’avançais à quatre pattes
dans ce tunnel propret j’étais vêtu
étonnamment
d’un costume presque blanc le sol
était transparent dessous
dans des niches capitonnées, des
filles
nues et parfois
dans parfait un état
de décomposition.

Seul avec
mon pénis.

Ces femmes surannées qui pourtant
auront tant fait couler de
sperme.

Simagrées
de canards.

J’ai un jour sur un banc
trouvé un magazine de santé dans le
courrier des lecteurs quelqu'un (se) demandait
s’il est naturel de péter et
combien de fois par jour.
Oui, répondait le spécialiste
treize fois par jour (en moyenne).

Nouvel appartement :
ils étaient bien contents puis
tout s’est abîmé, usé, détraqué
à la fin ils sont morts.

elle a refermé la fenêtre
           alors j’ai sorti mon couteau il a
pris une cigarette
           alors j’ai sorti mon couteau le chat
miaulait sous la fenêtre
           alors j’ai sorti mon couteau l’enfant
n’en faisait qu’à sa tête
           alors j’ai sorti mon couteau le chat
a fermé la fenêtre
           alors j’ai rangé mon couteau

Vautré à plat
ventre sur le lit le pantalon
baissé je pris
une grosse voix du sud-ouest :
« encule-moi avec ton gros
clitorisse »
— ce qu’elle fit.

À cette jeune femme qui goulûment
suçait une autre
je glissai en passant
d’une voix puérile
« Hmm…
ça a l’air bon ce que tu manges ».

Le bruit rouillé d’un vieux
vélo rouillé garde-boue qui frotte tout ça
— éminemment poétique ? non c’est
le petit matin ce bruit enfin
ce bruit de fonte
ce vélo
c’est mon Ankou à moi.

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