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Bösersach Poèmes 2009 Charles Bösersach 20091105

 
    
  

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Un petit cul comme ça
— on ne peut pas ne pas.

Un pet
au forceps.

Elle a beau faire, elle
a beau faire
(et Dieu sait si
elle fait des efforts)
elle est pas belle.

L’anus collé
de merde.

Allah
t’es laid.

Les expertes
blanches.

Chaque soir je m’endors plus
pesamment
une jeune femme dans les bras chaque soir je songe
à la tuer (en ce moment :
un coup de machette dans la nuque),
pas de haine, non, juste
désoeuvrement.

— Tu vas dans le lit des autres,
tu fous le bordel
et puis tu t’en vas.

Si vous être sages
dit la grand-mère à ses petits enfants
si vous être sages nous irons voir la voiture
qui a brûlé.

Je n’ai Dieu
que pour elle.

B. est tombé assez bas (torturer
des femmes moches).

Nous sommes tolérants (la peau
brille un peu trop et la poitrine
certes agréablement lourde
semble mal rangée dans la
petite robe bleue). Sourire — on sent déjà
le goût de ses lèvres, crème contre les gerçures.
Et puis la couverture est sale.

Retrouver l’émotion pure
de l’adolescence
(les bonnes branlettes).

Énurésie :
la fuite en avant.

Souvent je me prends à
imagine le pire :
chute du balcon, accident de la circulation
agression
des mots en « on »
rien de phobique, non
juste par désoeuvrement.

M. et Mme Chon ont un fils
(Denis).

« Viens dans mon lit,
petite cochonne ».