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j’emporte
le cahier
partout
(même aux chiottes)
ici les chiottes sont sur une sorte d’estrade on a
l’impression d’être un
objet dans un musée ou un
prof d’université
le bruit des frigos ou de je ne sais quoi
produit une musique minimaliste répétitive
j’ai dit : une fois que tu le penses comme ça
ça devient supportable.
notre merde s’en va
par les canalisations le long
de longs tuyaux
comme s’en va tout le reste mais comment
produire un poème
produire cette nostalgie
à partir d’un étron ? j’ai toujours peur
qu’il manque du papier au distributeur
(puis je me torche, me rebraille
je tire la chasse et je salue : acclamations,
vivats — pour une fois
je le mérite bien)
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