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sur
la terrasse un oiseau
à
tête blanche une tête
allongée
— une fauvette je dirais mais
—
je ne connais rien aux oiseaux
—
ne connais rien aux plantes, aux arbres, aux fleurs
—
ne connais rien à l’architecture
—
à la géographie au jazz mais
je
sais aligner quelques mots je sais
boire,
manger, faire jouir une fille
avec
juste le doigt et
rester
seul
à
ne rien dire
à
ne rien faire
baisser
les stores
regarder
la télé, changer de chaîne
l’éteindre
ou bien couper le çon 1
reprendre
un livre
reprendre
le cahier, écrire quelques lignes regarder
ce
qu’il y a à boire à manger
allumer
la radio, chercher
quelque
chose de calme
quelque
chose qui calme
susceptible
de couvrir
—
le bruit de l’ascenseur
—
du réfrigérateur
—
les spasmes du chauffe-eau et de la plomberie
—
les voitures dehors, les camions les livreurs
—
les cris, les femmes que l’on bat, les
bébés
qu’on écorche les chiens
qui
aboient sans raison veulent
avoir
le dernier mot
contre
l’écho et les gamins
ce
crétin
qui
écoute très fort, dans sa voiture de crétin dans
son
appartement
de crétin, une « musique »
insupportable
on pourrait le
tuer
1.
réf. à Raymond Guérin.
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