001.01.016
Cela se trame dans le noir, on la croirait pendue, morte,
presque morte, pièce de boucherie exsangue joliment arrangée
dans sa mort : charmante.
Ensuite on s'aperçoit de quelque chose (on se doutait déjà)
: les mains de l'ogre sur ses hanches, ses hanches satinées, mains
délicates presque timides, puis — une autre main, que l'on devine
(ou que l'on imagine), sur ses seins. Un homme (un autre). Mais c'est peut-être
sa main, à elle. Cloisons disjointes, zone d'ombre plus mate
(encre, poils, modestie ?).
Elle se tait, elle se cambre, elle se laisse aller — de tout son poids
de morte — sur le (membre ?) que l'on devine avec, dessous, le froissement
exquis des vêtements jetés n'importe comment : au moment de
mourir, forcément, on se hâte.
Dehors cela klaxonne, loin ; il y a de la vitesse (des mouettes).
En fait on ne sait rien.
charles bösersach, routines, 12.12.2001