Texte inédit

Michel Lecamp
Colophon.

 

Les bas-fonds.

N- dans la glaise, les égouts
Aux caniveaux jeté ou vomi
Tout rempli de déjections
(peut être simple abandon— petite tombée à terre)
côtoyant coûte que coûte consultant
les grouilleries ordinaires, la lie des terres enlisées
jamais élu, à peine nommé (sale/
obscur objet dissimulé)
un mort vœu dans la poche
sous le mouchoir
équarrit
mes sœurs où êtes vous
personne
jamais n’a rien su.

 

Le sans-fond.

L’existence est sans-fond (1)
(toujours des fautes et des excès
des deuils et des douleurs
toujours des dents aux caries belles
jaunes ou jaunies ou fausses et manquantes
des dettes ? —pourquoi non)
elle tire à soi les vers
le nez
elle ride les plus polies
pourtant ceci
nous tolérons
et disons=misère
si niaise, simiesque
assénée sans égards.

 

Le Saint-Fond.

sans trahir ni faillir
accorder ses vaines années
aux rôtis les plus subtils
Travailler à creuser— toujours—
le fond comme le Saint-Fond
repousser telle une devise obstinée
« Repousser » dis-je
& retrousser aussi pour le même usage
Avilir encore un doigt
—faire exister ce qui n’a rien—
sous le soleil éblouissant quand même un peu
la tirade ici s’attache à la moelle
(on la note ainsi : au bordel je m’assoupis)

 

(1) C’est un mot de combattant, à écrire comme on voudra.

 

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