LA
MISE EN TROPES DE MOLLY R.
1.
Les
femmes comme les poissons, sont toutes ouies.
(
S. et les vieillards.)
La
main passe où s’éteignent les bougies.
« des
oeufs battus dans du marsala
comme
les filles Andalouses »
pour
durcir les pointes sous leurs gencives sans dents.
2
Sous
la table :
leurs
mains !
3
qui
fouinent à la fourrure, au vif, à la tabula rasée
Au
dessus : la nappe, ils chantent, ils rient.
Alors
on la prie de s’effeuiller.
(...)
livrée à d’obscènes et vieux marchands, elle se donne sous mes
yeux aiguisés (...).
Un
des vieillards : On met les pouces !
4
Les
hommes ne savent que rincer l’oeil.
Le
Bal (aux îles Caraïbes).
(
On lui a suggeré d’y venir déculottée.)
La
Musique : « Caravelles cinglant vers le Nouveau Monde
Cervelles
saignantes, inondées à nouveau. »
5
Dans
la salle de danse.
La
salive des galants s'applique à ses lèvres,
Ils
vident leurs verres sur sa gorge déployée
Elle
: Ouvrez les bouteilles !
Les
Hommes ( faisant péter les bouchons ) : Poissons sa robe
et ses soies !
La
chasse est ouverte ! ( saoulée par des mains avides la voila
qui s’ouvre et tous s’engouffrent dans sa bouche d’ombre et de lumière
)
...déjà
le goulot force l’ourlet des lèvres.
6
En
clignant de l’oeil, ils pensent et se disent à l'oreille :
« Un
joli petit lot, une aubaine, un animal charmant. »
7
Plus
tard. Sur la jetée .
Elle
: Qui s’embarque, adhère au voyage et à l’un des sens.
Le
Gros Noir ( soulevant ses jupes, puis le ventre collé à ses fesses
) : As-tu connu, fillette, des cadences plus vives ?
(Il
lui emplit la bouche de ses gros doigts afin qu’elle ne puisse lui
répondre.)
Le
Second Noir ( les surprenant ) : Honoré ! Laisse-moi
les bas morceaux !
Ils
s’affrontent.
8
Le
Gros Noir : Plutôt que de nous quereller, partageons nous le butin.
Elle
se souvient.
« S’il
s’agit de telles fantaisies alors oui j’avouerai ce qu’on voudra si
c’est ce qui l’excite je lui dirai moi sa femme je suis comptée au
rang des putains et jusque dans son lit encore voilà la preuve
les cartes de France sur le tissu et pas avec un seul non 3 ou 4 au
moins sont venus me bourrer comme il dit et même certains m’ont payé
trois fois rien tout le plaisir était pour moi »
9
En
pâture.
Une
série chérie
saurais-tu
y consentir ?
Elle
ploie et se tord sous les multiples assauts d’hommes qui, dominés,
pâlissent et, finis, expirent. Ils toussent, sentent l’hymen.
Certains
chantent la « Comptine en Noir ».
10
Elle
coule et des oiseaux chantent
« Comme
ils s’appliquent » dit-elle, innocemment.
Des
fleurs, illets, oignons, poussent vers le ciel ou s’entr’ouvrent
au soleil.
Lisse,
mauve et doux, écrit Proust à Parme .
11
L’étoffe
souillée du jus des galants,
elle
sent la poule et la coquille fendue.
À
l’ombre de l’objet,
Dupe
et jouet,
elle
dit :
Oui
Cent Fois Oui
12.
(
Griffonné au dos d’une photographie obscène. )
J’ai
pris ce sale cliché d’(....) afin de me mieux clore la bouche et d’y
ajuster mon regard de sorte que, désormais, lui seul scelle ma joie.
Ce
sont ses méticuleuses reconstitutions qui parviennent et
bien imparfaitement à me faire toucher, dans les
affres de son dispositif, la féérie propre à une traversée du fantasme.
Piètre odyssée ...
Tout
ce qu'il reste de Molière, à part l’équivoque de la fausse route,
ce sont les saignées, les trous et les ratures. La pièce et son envers,
accouplements et luxures, d’elle ne subsistent que d’absconces scènes
niées.
La
suite...
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